Je suis passé d’un Android à l’iPhone pendant quinze jours

 

Après six ans sous Android (HTC Wildfire S, Motorola Razr i, Acer Cloudmobile, HTC One M7, Moto X, LG G2, Sony Xperia Z3, Xiaomi Redmi 2 pro, Samsung Galaxy Note 5, Huawei Mate 9, ouf) et une incursion mémorable chez feu Windows Phone (Lumia 930), me voilà enfin chez Apple.

Il s’agit d’un article invité proposé par un lecteur de FrAndroid qui a souhaité rester anonyme.

L’iPhone 6S

J’y pensais depuis longtemps mais le format trop petit (jusqu’à l’iPhone 6 en tout cas) et le prix d’accès trop élevé m’ont toujours freiné. Mais j’ai enfin sauté le pas, et je me retrouve avec un iPhone 6S de 4,7 pouces acheté d’occasion (car le prix d’accès lui n’a pas bougé, contrairement à la taille des écrans). Je vais tenter de donner ici mes impressions d’utilisateur bon père de famille sur cet appareil, au jour le jour. Ceci n’est pas un test, je ne suis pas un power user, il peut y avoir des inexactitudes criantes, des paquets de faux problèmes, quelques considérations risibles et des soupçons de mauvaise foi.

Allez Go !

 

Jour 1

Je reçois le téléphone phénomène. Je ne suis impressionné ni par le design, ni par les finitions. Cela fait trois ans que l’on voit ce téléphone absolument partout, à la télé, dans la rue, dans le métro, chez ma mère, donc l’effet wahou n’est évidemment pas au rendez-vous. Quand je le vois dans mes mains, je ne ressens ni plaisir, ni joie particulière, ni expérience sensorielle transcendantale. En plus, j’ai tellement peur de l’abîmer que je lui mets deux verres trempés, trois coques, un étui et une doudoune. Cependant, quand je l’allume, la pomme croquée en blanc sur fond noir apparaît, et j’avoue ressentir ce petit tressaillement d’excitation comme si soudain je faisais partie de l’élite.

Cela ne dure pas outre mesure, quand je vois à quel point l’écran est petit, perdu au milieu de bordures d’un autre âge. Il va falloir que j’apprivoise un nouvel OS, mais aussi que je me réhabitue à un écran de 4,7 pouces de diagonale, et je sens que ça ne va pas se faire sans douleur. Première remarque désagréable : je n’ai plus de touches multitâche et retour. Quelle perte de temps d’avoir à chaque fois à cliquer deux fois sur Home pour avoir le multitâche !

Passer du Mate 9 au 6S, ouch…

Déterminé à jouer le jeu à fond, je dis oui à tout. Je dis oui à iCloud, je dis oui à Siri, je dis oui aux sauvegardes, je dis oui à l’appli mail, j’accorde, grand prince, toutes les autorisations ! Je ne tente pas de cloner mon appareil Android, je me fonds dans le moule et j’utilise les applis par défaut. Je commence à télécharger malgré tout quelques applis indispensables, je créé un dossier fourre-tout pour les icônes qui ne me serviront pas (hop, des années de débat sur la pertinence du tiroir d’applications réglées en un clic), et je commence à organiser tout ça. Et là c’est le drame…

J’étais prévenu que la personnalisation n’est pas le point fort d’iOS, mais pas à ce point ! On ne peut pas choisir physiquement où l’on place ses icônes sur le bureau ! On peut modifier l’ordre, mais on ne peut pas décider d’en mettre quatre en haut, trois en bas avec du vide au milieu. On est obligé de remplir petit à petit l’espace à partir du haut. J’hallucine totalement, je ne comprends pas qu’après toutes ces années Apple ne laisse pas une aussi élémentaire liberté à ses utilisateurs. Dépité, je vais me coucher, en notant quand-même ​dans un coin de ma tête qu’avec tous mes téléchargements, mes explorations de menu, mes surfs et tentatives d’organisation, la batterie a très bien encaissé le choc. Le 6S réputé pour son autonomie misérable a l’air plutôt bon dans ce domaine.

Ce qu’Apple ne veut surtout pas que vous fassiez!

 

Jour 2

Je n’arrive pas à me faire au clavier iOS. La virgule est difficile d’accès, je ne m’y retrouve pas, et ça me fatigue très vite. Première entorse à ma résolution de n’utiliser que les solutions par défaut, j’installe le clavier Google que je connais bien. Je revis. J’ai fait une croix sur l’organisation de mes icones, tout est en vrac, tant pis pour l’instant. Je commence à explorer le monde des widgets sur iOS, et je suis conquis. À partir du bureau d’accueil, un swipe de gauche à droite et les widgets apparaissent. Je mets la météo, ma conso data, mes horaires de train. Tout est uniformisé et standardisé, on dirait qu’ils font partie de l’OS. On peut aussi y accéder de n’importe où en passant par le panneau de notifications. C’est propre et efficace. J’aime bien finalement cette idée d’avoir tous ses widgets au même endroit, accessible de partout.

J’oserais même dire que c’est largement plus intelligent que les widgets Android. Plus tard j’ai essayé de reproduire la même chose sur mon Mate 9 : les widgets sont tous différents, certains sont adaptés à la largeur de l’écran, d’autres non, c’est moche et peu satisfaisant. Il faudrait que je remette Lightning Launcher, mais ça prend du temps. Je retrouve avec iOS un point que j’avais apprécié sur Windows Phone : on est très limité sur ce qu’on peut faire, mais tout est propre et cohérent.

À gauche, widgets iOS, à droite, les mêmes sous EMUI 5.0. Cage dorée vs anarchie bordélique.

 

 

Jour 3

Je confirme que l’autonomie du 6S est loin​ d’être ridicule. Par contre quand je l’ai mis à charger hier, j’ai eu l’impression de faire un sacré bon en arrière. Pas de charge rapide, sans rire ? C’est un point sur lequel je ne peux plus transiger. Avec le Mate 9, je le mets à charger, je prends ma douche, j’ai récupéré 30% de batterie. Avec l’iPhone, c’est 10% à tout casser. Sinon, je suis déçu de ne pas retrouver Samsung Health sur l’App Store, appli qui n’a rien d’exceptionnel mais que j’utilise depuis que j’ai eu le Note 5. Je trouve l’appli Santé beaucoup moins bien faite, mais tant pis, je vais essayer de l’utiliser.

Je suis surpris par la lenteur du scroll sur iOS, ce n’est pas dû à un manque de fluidité de l’appareil (ras à ce sujet, toujours fluide) mais à son implémentation. Scroller dans un navigateur sous Android se fait à la vitesse de la lumière parce que quand le doigt quitte l’écran, le scroll continue jusqu’à ce qu’on le stoppe avec le doigt. Avec iOS il faut balayer en permanence l’écran, c’est d’une lenteur exaspérante sur les très longues pages web. Je n’ai pas trouvé de réglage pour changer ça. J’essaye avec Firefox voir si c’est dû à Safari, mais non, même lenteur. Sauf qu’en passant, je retrouve ma synchro Firefox d’avant, mes onglets, mon historique. Deuxième entorse : je laisse tomber Safari, je reprends Firefox !

L’appli mail est également déconcertante, je n’arrive pas à effacer un mail de façon simple : swipe vers la gauche : archiver. Swipe vers la droite : déplacer, archiver. Appui long ou fort : que dalle. Hé, comment on efface de façon simple un mail ?! Je finis par réussir à trouver les bons réglages dans les paramètres pour pouvoir effacer un mail d’un simple balayage.

De même j’ai toutes les peines du monde à récupérer une bête photo de mon Google Drive et à la mettre en fond d’écran. Je crois que je suis obligé de la faire transiter dans iCloud avant de la mettre dans Pellicules. Il y a sûrement plus simple, mais des années de conditionnement et de réflexes Android sont difficiles à court-circuiter ! Par contre, le truc tout simple, mettre le centre de contrôle accessible à partir du bas et séparé des notifications, c’est un bonheur, contrôlable à une main sans se fouler le pouce, vivement que Google Samsung copie s’inspire de cette idée.

 

Jour 4

Je laisse mon iPhone tranquille, j’ai organisé mes icônes de façon logique, je l’emmène partout. Je retrouve avec plaisir un téléphone à taille humaine. L’appareil photo est bon, très homogène, même si on a tendance à mettre trop facilement le doigt dessus. Le truc avec les photos qui bougent me rappellent avec nostalgie mon HTC One M7. Mais ça ne servait à rien il y a quatre ans, ça ne sert toujours à rien aujourd’hui : je le désactive. Le 3D Touch est un gadget agréable, mais pas toujours utile. Par exemple, la prévisualisation des liens Web est frustrante, vu que le chargement n’est pas plus rapide que si je clique sur le lien. Je maintiens donc le doigt appuyé pendant que j’attends que la prévisualisation se charge : pas très agréable. En plus, la plupart du temps, mon gros doigt sur l’écran m’empêche de voir la prévisualisation, et si je l’enlève, la prévisualisation disparaît. Par contre, les menus contextuels, c’est génial. Plutôt que d’ouvrir eBay en cliquant sur l’icône, un appui fort me permet de l’ouvrir directement sur ‘Mes ventes’ par exemple. On prend vite le pli d’utiliser cette fonctionnalité qui pour le coup permet vraiment de gagner du temps. Les applications de dessin profitent aussi de cette fonctionnalité pour foncer plus ou moins le trait, et c’est très intuitif. Évidemment, on peut s’en passer, exactement comme on peut se passer du stylet du Note par exemple, mais c’est un ajout sympa que l’on regrette ensuite quand on change de téléphone.

Un nouveau drame se joue quand j’essaye d’activer ublock sur Firefox. Dans le Web d’aujourd’hui, malgré toute notre bonne volonté pour soutenir les media gratuits, difficile de naviguer sans bloqueur de pub ! Or sur iOS, je ne suis pas sûr d’avoir bien saisi, mais il semble qu’Apple n’autorise les bloqueurs de pub que sur Safari ! Pourquoi ? Comment ? What ? Je fulmine de rage, je bouille, je pars troller sur Mac4ever pendant 20 bonnes minutes pour me calmer. Mais je succombe, exit Firefox, je ressors Safari du dossier ‘bloat’ où je l’avais mis, et je le repositionne, vaincu, en page d’accueil. Obligé d’utiliser Safari pour surfer tranquille sur le web, merci Apple !

 

Jour 5

Ça y est, petit à petit j’utilise désormais mon iPhone comme j’utilise un Android : sans y penser. J’ai pris mes marques, j’ai apprivoisé iOS et Safari. Pour marquer le coup, j’installe un jeu disponible uniquement sur l’App Store, youhou, je suis le roi du monde !

 

Jour 6

J’ai un problème de charge avec mon iPhone. Sans doute le câble défectueux. Quand je le branche, il faut que je m’y reprenne à plusieurs fois pour que la charge démarre. J’ai acheté beaucoup de téléphones d’occasion (Cloudmobile, M7, Moto X, G2, 930, Z3…) et je n’ai jamais eu de soucis. Pas de chance, ça tombe sur l’iPhone qui ne date pourtant que de fin novembre 2016. Pour voir si ça vient du câble, il faudrait que j’essaye avec un autre câble. Si c’était un Android, j’aurais pu le faire à la maison avec le câble d’un autre téléphone, mais là c’est du Lightning, il faut donc que je trouve un possesseur d’iPhone quelque part. En attendant, je tente de le connecter à un PC (et oui tiens, je n’avais pas encore essayé) : le téléphone est détecté par intermittence. Ça semble bien venir du câble. Dans les brefs moments où la connexion est établie, je constate que j’ai accès à mes photos directement sans installer iTunes où je ne sais quoi d’autre. Une légende urbaine qui vole en éclat​ ?

Mais pourquoi Apple, pourquoi ?

 

Jour 7

C’est l’Ascension, j’emmène mon iPhone à la plage. Je ne sais pas si c’est l’effet iPhone, mais j’évite de le sortir trop souvent. Trop peur de me choper des micro-rayures avec le sable, trop peur de me le faire voler. Avec un Huawei, tu t’inquiètes moins de ce genre de choses. Je fais quand même quelques photos réussies que j’envoie par mail à un proche. Bon point, l’appli mail me propose directement de réduire la taille des photos avant envoi avec plusieurs propositions de tailles. Sur Android, j’utilise K9 Mail, et je n’ai pas cette possibilité.

Autre bon point, la solution Plans, si décriée à sa sortie, est efficace et simple. Autant sous Windows Phone, je n’étais pas à l’aise avec Here Maps (pourtant encensée) et Google Maps me manquait, autant ici, je ne ressens pas le besoin de réinstaller l’appli phare de Google. Et en mon for intérieur, je suis content, car pour une fois, Google n’a aucune idée de l’endroit où je me trouve. Ça a quelque chose d’assez libératoire, et après la quasi-disparition de Windows Phone, ça rassure de voir qu’on peut avoir une solution complète et de qualité qui se passe totalement de Google.

Par contre je me rends compte que la définition de l’écran de l’iPhone est insuffisante. Je m’en aperçois quand je reprends mon Mate 9 pour taper ce texte : sur l’iPhone, écrire et lire un texte est moins confortable, pas seulement à cause de la taille de l’écran, mais aussi parce que les lettres sont moins définies, moins lisibles. Je répète depuis longtemps que du HD c’est largement suffisant pour un écran 4,7 pouces de diagonale, je réalise aujourd’hui que ce n’est plus vrai. Nos yeux ont été entraînés et habitués à une définition supérieure avec la généralisation du FHD et du QHD. Ce qu’on était incapables de voir il y a trois ans nous saute aux yeux aujourd’hui. J’aurais dû prendre un iPhone 6S+ pour avoir le vrai haut de gamme, mais d’une part c’était encore plus cher, et d’autre part, prendre un téléphone aussi encombrant que mon Mate 9 pour un écran plus petit me rebutait totalement.

 

Jour 8

Pour ce long weekend de l’ascension, je pars en Aquitaine. Mon câble Lightning marche de moins en moins, mais mon neveu, ado de son état, a un iPhone SE. Je tente de charger son iPhone SE (magnifique de dos au passage) avec mon câble : ça ne marche pas du tout. Je branche ensuite mon iPhone sur son câble : ça marche. C’est donc bien le câble le problème ! Par contre, je constate que même son câble a quelques ratés, il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour que la charge démarre. Il m’explique que ce n’est pas le câble d’origine et que ceci explique cela. Sauf que si ce n’est pas le câble d’origine, c’est parce que le câble d’origine a également posé problème en son temps. C’est la malédiction, les câbles Apple ou quoi ? En tout cas, la personne qui m’a fourni le téléphone fait preuve d’un comportement exemplaire et propose de me renvoyer un câble neuf à ses frais ! Bravo et merci au vendeur pour son honnêteté !
Je termine la journée en faisant quelques photos de nuit. Bonnes sur les sujets immobiles, loupées dès que ça bouge un peu.

Bordeaux by night

 

Jour 9

Pour la suite du weekend, on part à la campagne. Je fais l’erreur de partir sans recharger mon téléphone avec le câble de mon neveu. Je suis à 51 % de batterie. Personne, là où je vais, n’a de produit Apple. Je décide quand même de m’en servir normalement, tout en activant le mode économie d’énergie. Je fais beaucoup de photos. Malgré tout, à la fin de la journée, je suis à 10%. Il faut dire que le réseau accroche très mal et qu’il passe son temps à le chercher. J’essaye à nouveau de le mettre en charge. Rien, nada, nix, niet. Le câble est définitivement mort.

 

Jour 10

On est dimanche, je n’ai plus que 10 % de batterie. Heureusement, ne pas avoir de téléphone un dimanche ne me perturbe pas plus que ça. Par contre, pour le trajet retour j’aimerais avoir un peu de jus en cas de pépin. Je cherche le mode Super Économie d’énergie, mais il n’y en a pas. Je coupe tout moi-même pour qu’il tienne le plus longtemps possible. Mais ce n’est pas suffisant, à 15h, le téléphone ne répond plus. Il a quand même assez de jus pour me dessiner sur l’écran un câble Lightning pour m’indiquer qu’il faudrait recharger le téléphone​! Ça a le don de m’énerver, leur câble Lightning n’a même pas tenu 6 mois (l’appareil date de fin novembre 2016) ! Et en plus, le fait qu’il soit propriétaire m’empêche de recharger leur appareil avec le câble USB Windows Phone de ma compagne. Oui, même Microsoft ne nous gonflait pas avec un câble différent du standard, qui n’apporte aucune plus value à l’utilisateur, mais au contraire plein de problèmes potentiels. Sur ce coup, Apple me reste en travers de la gorge.

Rhaaaaah !!

 

Jour 11

Je dois recevoir mon nouveau câble aujourd’hui. Mais en attendant, retour au boulot. Je reprends mon Mate 9, son écran si confortable, son bouton retour qui fait que je n’ai pas à chercher tout le temps dans l’appli en cours comment on fait pour revenir en arrière, son bouton multitâche plus rapide d’accès qu’un double appui sur le bouton Home. Je retrouve aussi l’inconvénient de son format et de son poids. À plusieurs reprises, je tente de le déverrouiller avec le bouton Home avant de retrouver le réflexe de chercher le capteur à l’arrière. À plusieurs reprises je cherche les quick settings en bas alors qu’il faut aller les chercher en haut (beaucoup moins pratique, mais pourquoi mettre autant d’information dans une barre aussi difficilement accessible ?). Par contre, à aucun moment le 3D Touch ne me manque. Je réalise que j’avais cessé de l’utiliser ces derniers jours, et qu’il n’est donc pas vraiment utile pour mon usage.

De retour chez moi, le nouveau câble m’attend. Il est noir et non pas blanc. Je me demande si Apple ne s’arroge pas le monopole des câbles blancs pour que ceux qui achètent un câble non officiel (mais cependant certifié) se tapent la honte (après recherche, il semblerait que non, je deviens parano). Hop je mets la bête en charge et je décide de faire un facetime avec ma mère. Ça marche comme sur des roulettes et c’est assez rigolo.

Le plus rigolo, c’est que des équivalents existent depuis des lustres sur Android mais que je n’ai jamais eu la curiosité de chercher la meilleure solution parmi tout ce qui existe. Apple intègre ça d’office, le met bien en avant, et comme c’est Apple, on a la curiosité d’essayer, car on sait que ça va fonctionner. Du coup, je reprends mon Mate 9, et je réactive Google Duo que j’avais directement désactivé en recevant le téléphone, sans même chercher à savoir ce que c’était exactement. Et ça marche très bien aussi. Ce soir, Apple vient de me faire rentrer dans le 21e siècle, il était temps !

Un câble noir ! Je viens de redescendre deux échelons dans l’échelle sociale

 

Jour 12

Je suis peinard chez moi et j’écoute de la musique sur Deezer (bon père de famille je vous dis) sur mon enceinte. L’iPhone est posé loin de moi, et soudain, pris d’une idée subite, je lance « Dis Siri, change de chanson ! ». À ma grande surprise, malgré la distance et malgré le bruit ambiant dû à la chanson elle-même, l’iPhone passe à la chanson suivante dans ma playlist ! Ça prend bien trois secondes, le temps d’analyser la requête, mais bon, ça marche. Mes enfants sont épatés. La dernière fois que j’avais tenté ce genre de choses sur Android, c’était avec mon Moto X 2013, qui avait une puce dédiée pour l’écoute active pour Google Now. A l’époque, ce n’était pas concluant, je parvenais par exemple à lancer Deezer, mais pas la chanson que je voulais ensuite.

Depuis, j’ai toujours systématiquement consciencieusement désactivé OK Google sur mes Android pour économiser la batterie. Il me prend donc l’envie de voir ce que ça donne aujourd’hui sur mon Mate 9. Apparemment, Google Assistant n’est pas disponible sur cet appareil malgré un déploiement en cours en France ces jours-ci. Je suis donc encore coincé avec Google Now. Deuxième point, le Mate 9 ne répond pas aux requêtes vocales s’il est en veille, alors que l’iPhone en est capable (ce qui me semble d’ailleurs le principal intérêt du truc…). On remarquera au passage que l’écoute active de Siri ne semble pas affecter l’autonomie du 6S, ce qui est appréciable. Troisième point, Google Now ne comprend pas la demande « change de chanson », il me propose un truc de Maître Gims. Il comprend des trucs du genre « Lance Faithless sur Deezer », mais tout ce que je peux essayer pour changer de chanson (« chanson suivante », « passer ») ne marche pas du tout. Je deviens du coup impatient de voir ce que ça donnerait avec Google Assistant.

Non, non, change de chanson, change de chanson !!!

 

Jour 13

Rien à signaler aujourd’hui. Cet iPhone est indubitablement un bon téléphone. Je continue à observer l’effet iPhone, c’est-à-dire que je me mets à essayer des trucs déjà disponibles sur mon Android que je n’avais pas encore eu la curiosité d’essayer. Le pouvoir de la pub sans doute. Aujourd’hui, le ralenti à 240 FPS. Wow. Amusant de voir les enfants au ralenti sur leur balançoire. Par acquis de conscience, je vérifie que ça marche bien sur le Mate 9. Ouf, ça y est aussi, mais beaucoup moins mis en avant, ce qui explique que je n’avais pas eu l’idée d’essayer.

 

Jour 14

Soirée prise de tête avec l’iPhone. Je cherche à l’origine à bêtement télécharger un .docx de mon Google Drive sur mon téléphone. Apparemment, ce n’est pas possible. J’installe alors Word sur l’iPhone (j’aime le risque), je créé un document et je le sauvegarde dans la mémoire de l’iPhone.

Enfin je crois. L’iPhone n’offre pas d’explorateur de fichiers pour savoir comment tout est organisé à l’intérieur. Qu’à cela ne tienne, en bon utilisateur Android, je cherche un explorateur de fichiers sur le Store mais je n’en trouve pas. Je télécharge File App qui ne permet pas d’explorer la mémoire du téléphone mais d’émuler un gestionnaire de fichiers qui seront importés de l’app. Enfin je ne suis pas sûr de son utilité en fait, ce qui est sûr c’est que je ne vois pas mon fichier .docx là dedans.

Je branche alors mon iPhone au PC. Comme l’autre jour je vois bien mes photos et vidéos (toutes en vrac d’ailleurs, photos de l’APN, photos téléchargées, photos WhatsApp…). Mais ce que je n’avais​ pas remarqué alors, c’est que je ne vois pas autre chose. Aucun autre type de fichier n’est visible. Je cherche un peu partout des solutions sur le net et ça consiste à chaque fois à installer un programme plus ou moins léger pour remplacer iTunes. La légende disait donc vrai, si on exclut les photos, il est impossible de transférer facilement des fichiers directement de l’iPhone au PC.

J’ai décidé d’en baver, je lance donc l’installation d’iTunes, le fameux iTunes sur mon PC. L’interface est plaisante et moderne, je vois beaucoup de musique et de films mais là encore, naïf que je suis, je m’attendais aussi à voir un bête explorateur de fichiers pour l’iPhone. Mais ça ne serait pas assez classe, pas assez unique ! Il faut aller dans Apps, partage de fichiers, sélectionner l’App dans laquelle vous êtes susceptible de trouver votre fichier (ici Word) et là youhou, je retrouve enfin mon .docx. C’est vraiment une drôle de philosophie, qui cherche à masquer et à rendre mystérieux le système de fichiers, et je comprends soudain à quoi sert FileApp : à faire semblant d’avoir un système de fichiers visible, sauf que du coup il faut gérer tous ses fichiers avec cette App.

Au final, heureusement que je transfère rarement des fichiers de mes téléphones et que la plupart du temps c’est de photos qu’il s’agit, sinon j’aurais piqué une nouvelle crise. Mais à part ça, il y a de belles choses dans iTunes, on peut par exemple réorganiser les bureaux de son iPhone à partir du PC ! Totalement transcendant, si ce n’est qu’on ne peut toujours pas ajouter d’espaces vides entre les icones.

 

Jour 15

Il y a encore plein de petits détails dont je pourrais parler jour après jour, mais l’heure est venue de faire un petit bilan.

L’iPhone et iOS forment un duo très efficace et très agréable à utiliser au quotidien. Mais quand je reprends mon Mate 9 pour taper ce texte, je suis content de le retrouver. Rien ne me manque par rapport à l’iPhone qui n’a pas su me créer de besoin essentiel nouveau. Les widgets iOS me manquent, c’est vrai, ainsi que 3D Touch même si je m’en sers très peu. Mais le stylet du Galaxy Note 5 me manque aussi, les boutons à l’arrière du LG G2 me manquent, le Always On Display du Moto X 2013 me manque, la lecture vocale intégrée des SMS du Lumia 930 me manque, les HP Boomsound du HTC One M7 me manquent également.

Chaque téléphone qui m’a accompagné a eu ce petit supplément d’âme qui le rendait unique. Pour l’iPhone 6S, ce sera 3D Touch et le système de widgets, la simplicité de l’OS. Je comprends que les habitués d’iOS puissent être effrayés par Android, sa multitude de références, de surcouches. Comment être sûr de ne pas se tromper ? Avec l’iPhone, on est sûr de faire un bon choix, on sait où l’on va, même si Apple met pas mal de bâtons dans les roues de ses utilisateurs.

Le hard est toujours bon (à part le câble), le soft marche toujours pareil. Que demander de plus ?

Le hard est toujours bon (à part le câble), le soft marche toujours pareil. Que demander de plus ? Et bien moi je demande plus de diversité, quitte à ce que ce soit un peu bordélique. Je veux des designs de folie, du borderless, des formats variés, des nouvelles idées dans les surcouches, des prix raisonnables. En quinze jours je n’ai pas eu le temps de profiter de deux des arguments phare d’Apple : le SAV et le suivi (encore que j’ai bien eu une maj mineure d’iOS), j’en suis conscient. Je n’ai pas remarqué de supériorité évidente des applis de l’Apple Store par rapport à celles du Play Store. Mais à part les quelques problèmes décrits dans ce texte, l’iPhone fait le job en toutes circonstances.

Aucun bug, aucun plantage, exactement comme sur les haut de gamme Android. Je pourrais très bien le garder, mais l’iPhone normal est trop petit pour moi et le Plus est trop gros pour un 5,5 pouces. On attendra donc l’iPhone 8, mais ce n’est pas l’OS qui fera pencher la balance.

On attendra donc l’iPhone 8, mais ce n’est pas l’OS qui fera pencher la balance.

Au final, je redis avec iOS ce que j’ai déjà dit à propos des surcouches Android : tout cela a atteint un beau degré de maturité de tous les côtés, ce n’est pas vraiment la peine d’en faire tout un fromage. On s’adapte, et on profite pleinement au quotidien de tous les avantages que nous procurent les smartphones par rapport à la vie d’avant.

 

Vous pouvez aussi nous envoyer vos essais, ils seront relus et peut-être… publiés ! Merci à ce lecteur anonyme pour ce témoignage !


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