On a roulé dans les tunnels souterrains d’Elon Musk à Las Vegas

Sans embouteillage

 

En alternative aux 15 minutes de marche au soleil entre les halls centraux et ouest du CES, un tour sous terre permet de se télétransporter, ou presque, à bord d’une Tesla dans un boyau souterrain. Un avant-goût de la solution alternative urbaine d’Elon Musk.

Boring Company (13)
Source : Nicolas Valeano pour Frandroid

L’ambiance lumineuse et sonore qui rappelle les parcs d’attractions commence dès l’escalator qui descend dans le hub souterrain, amenant aux Tesla qui sillonnent le tunnel imaginé par leur Elon Musk. Dans un balai silencieux, une dizaine de Model 3 et Model X déposent leurs clients et repartent comme dans une borne de taxis de gare ou d’aéroport, le chaos en moins.

Un parcours de 2,7 km

Ce jour-là, pas de bouchons en vue (mais pas pour tout le monde), mais une activité soutenue. Un employé m’indique le numéro de voiture et je monte à l’avant d’une Model X, en compagnie de deux autres passagers masqués. Une tablette sous l’écran principal affiche la route du tunnel et quelques indications de service pour notre chauffeur, qui reçoit des instructions par oreillette : il doit passer par la station sud avant de nous amener à destination, une perte de temps de 2 minutes. On peut survivre…

C’est l’occasion de découvrir l’ensemble du parcours de la première Loop, le long du centre de conventions LVCC de Las Vegas, d’une longueur totale de 1,7 mile (2,7 km). Et de voir que l’on peut passer facilement une station sans s’arrêter, ce qui est crucial lorsque le réseau se développera : ce n’est pas un omnibus mais un transport express d’un point A à un point B.

Pas d’Autopilot

L’entrée dans le boyau rappelle la sensation qu’on peut avoir dans les métros sans chauffeur, quand on peut regarder par la vitre avant. La section ronde du tunnel est un peu plus large que la voiture mais ici, la conduite se fait sans Autopilot. C’est interdit, nous explique notre chauffeur : « J’ai eu l’impression de repasser mon permis en faisant les tests demandés ici. Ils nous ont fait faire aussi tout le tunnel en marche arrière ». Car ici, impossible de faire demi-tour, pas même à la manière d’Austin Powers… Alors en cas de panne, c’est plutôt : « Austin (le siège de Tesla), we got a problem ! ».

On roule à vitesse modeste ce jour-là : 25 mp/h, soit 40 km/h maximum, en douceur et à bonne distance de la voiture qui précède. Aucune sensation de claustrophobie dans ce tunnel très clair et courbé, dont on ne voit pas le bout à l’horizon, puisque les autres stations sont au niveau de la rue, après une pente façon rampe d’accès de parking.

Efficacité et sûreté au rendez-vous

On est entre l’impression d’être en taxi ou dans un métro, mais le ride dure si peu de temps qu’on ne peut pas trop gamberger : il faut déjà céder la place aux prochains passagers. Ceci est expérience qui a ici valeur de test dans des conditions faciles, mais c’est déjà un progrès si l’on pense aux navettes médias qui doivent se frayer un chemin dans la foule entre les halls des salons de l’auto classiques. Ici, l’efficacité et la sécurité sont clairement au rendez-vous.

Le réseau de Las Vegas est appelé à s’étendre, dans un premier temps vers un hôtel tout proche, puis en traversant la ville. Et c’est là qu’il prendra toute sa valeur, s’affranchissant des bouchons habituels, surtout en période de gros salons comme le CES. Mais ça, c’était avant. Cette année, sous la terre comme en surface, au moins du point de vue de la circulation automobile, Las Vegas offre un trafic paisible et fluide.


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