La France choisit AMD pour propulser le plus gros supercalculateur de son histoire

 
« Alice Recoque », le premier supercalculateur exaflopique basé en France, sera motorisé par des processeurs EPYC dans le cadre d’un partenariat conclu entre Eviden, le groupe français derrière ce superordinateur, et AMD.
Votre abonnement Shadow sera bientôt motorisé par des puces EPYC plus puissantes // Source : AMD

Le second supercalculateur exaflopique européen, premier français, sera armé par AMD. C’est ce que l’on apprend cette semaine d’un communiqué de presse publié par la firme de Lisa Su, qui explique avoir signé un accord avec le groupe tricolore Eviden (filiale d’Atos) pour équiper ce supercomputer en puces EPYC pour un montant total de 544 millions d’euros.

Baptisé « Alice Recoque », en hommage de l’informaticienne française du même nom, spécialiste de l’architecture décédée en 2021, ce supercalculateur s’appuiera sur des CPUs AMD EPYC de génération « Venice », mais pas seulement, puisque des GPUs AMD Instinct MI430X (conçus pour l’IA et la recherche scientifique) sont également prévus, souligne PC Gamer.

De la puissance, beaucoup de puissance…

On apprend enfin qu’Eviden se chargera de connecter ces différents composants AMD à l’aide de sa toute nouvelle plateforme BullSequana XH3500, dévoilée mi-novembre, et que ce superordinateur Alice Recoque sera composé de 94 racks.

Ce chiffre qui n’est pas anodin : c’est 25% de moins que certains supercalculateurs exaflopiques comparables, souligne AMD, mais Eviden tirera son épingle du jeu avec une efficacité énergétique annoncée comme étant 50% plus élevée par GPU. En parallèle, ce premier supercalculateur exaflopique français mise sur de la mémoire haute-performance, installée en grande quantité. À titre d’exemple, chaque GPU AMD Instinct MI430X intègre ainsi 432 Go de mémoire vidéo HBM4 pour 19,6 To/s de bande-passante.

Source : MidJourney pour Frandroid

Ce partenariat entre AMD et Eviden pour l’équipement d’un supercalculateur flambant neuf en France s’inscrit aussi dans le cadre des accords récemment signés entre AMD et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Le GENCI (Grand équipement national de calcul intensif) est aussi impliqué dans le projet. Il s’intègre par ailleurs à l’initiative Digital Europe Programme (DEP), et bénéficie aussi de fonds émanant du Jules Verne Consortium (mené par la France, avec la participation des Pays-Bas et de la Grèce).

AMD aide à un début de souveraineté européenne sur l’IA

L’arrivée d’un tel supercalculateur en France, vise à soutenir la recherche, notamment pour « améliorer la modélisation climatique, accélérer l’innovation dans les domaines des matériaux et de l’énergie, permettre la création de jumeaux numériques pour une médecine personnalisée et soutenir les modèles européens d’IA de nouvelle génération », lit-on.

Ce nouveau site est d’ailleurs décrit comme une « usine à IA » et aura pour lourde responsabilité de poser un peu plus encore les fondations d’une souveraineté européenne sur l’intelligence artificielle. Un secteur pour l’instant dominé par les entreprises américaines et chinoises.

En la matière, l’Europe et la France sont très loin de rivaliser. La puissance affichée par ce premier supercalculateur exaflopique français mérite d’ailleurs d’être mise en perspective avec l’absolue démesure de certains supercalculateurs américains. Basé à Memphis, dans le Tennessee, le supercalculateur Colossus d’Elon Musk (dédié à l’IA Grok) intègre par exemple la bagatelle de 100 000 GPUs NVIDIA, tout en ayant pour projet de doubler ce nombre de puces à court terme. Ce site titanesque inquiète d’ailleurs quant à son important impact environnemental.


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