Impression 3D : Bambu Lab dévoile la H2C avec changement automatique de têtes

 
Vous connaissez le « poop » en impression 3D ? Ces montagnes de filament gaspillé quand on change de couleur, cette tour de purge qui consomme parfois plus de plastique que l’objet lui-même. Bambu Lab promet d’y mettre fin avec le H2C, une imprimante qui change de tête d’impression au lieu de nettoyer la buse.
Bambu Lab H2C // Source : Bambu Lab

Après avoir annoncé la P2S et la H2D, Bambu Lab ne perd pas de temps. À peine deux ans après avoir bousculé le marché de l’impression 3D avec ses machines ultra-automatisées, le fabricant chinois remet le couvert avec le H2C, une imprimante qui s’attaque frontalement au cauchemar de l’impression multi-matériaux : le gaspillage de filament.

Bambu Lab H2C // Source : Bambu Lab

Le constructeur promet d’imprimer jusqu’à 7 couleurs simultanément sans purge, grâce à un système de changement automatique de têtes d’impression baptisé Vortek.

Présentée officiellement le 18 novembre au salon Formnext de Francfort, la H2C se positionne comme la machine qui va « révolutionner » le multicolore. Bambu Lab affirme même avoir passé trois ans de R&D sur ce projet. L’ambition est claire : rendre l’impression multi-matériaux aussi simple et fiable que l’impression monocolor, tout en éliminant les compromis actuels.

Mais à partir de 2249 €, cette machine vise clairement un public connaisseur, pas les débutants qui hésitent encore entre une Ender et une Prusa Mini.

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Vortek : changer de pinceau plutôt que de le rincer

Le principe du Vortek est simple à comprendre, complexe à réaliser.

Au lieu de purger la buse pour nettoyer les résidus de filament lors d’un changement de couleur, ce qui génère le fameux « poop » et les tours de purge qui consomment parfois plus de plastique que l’objet imprimé, la H2C change carrément de tête d’impression.

Concrètement : l’imprimante dispose d’une buse fixe et d’un système à 6 têtes interchangeables. Quand vous passez du rouge au bleu, la machine décroche automatiquement la tête rouge et vient clipser la tête bleue. Aucun contact mécanique : la communication entre la tête et le corps de l’imprimante se fait sans fil via un système haute fréquence. Chaque hotend pèse 10 grammes et mesure 20 x 15 x 56 mm, ultra-compact.

Le vrai tour de force, c’est le chauffage par induction. La nouvelle tête atteint sa température de travail en 8 secondes. Pas de longue attente, pas de refroidissement progressif : l’imprimante enchaîne les changements de têtes à une vitesse qu’aucun système de purge classique ne peut égaler. Bambu Lab affirme que cela réduit drastiquement les temps d’impression multicolore. Cela va parler à beaucoup de monde.

Autre détail intelligent : chaque hotend embarque une mémoire intégrée qui enregistre quel filament a été utilisé en dernier. L’imprimante suggère automatiquement de réutiliser la même tête pour un filament donné, ce qui limite les erreurs de configuration et accélère la préparation des impressions. C’est le genre de détail qui fait la différence quand on produit en série.

7 couleurs sans purge, 24 avec l’AMS

La H2C peut imprimer avec 7 filaments simultanés sans aucune purge : 6 têtes interchangeables + 1 buse fixe. Vous voulez plus ? Branchez le système AMS 2 Pro (Automatic Material System) de Bambu Lab, et vous montez à 24 filaments. L’algorithme de contrôle assigne automatiquement les filaments aux têtes disponibles pour minimiser les changements et optimiser le flux de travail.

Attention toutefois : avec plus de 6 filaments, vous repassez en mode purge partielle. La promesse du « zéro déchet » ne tient que si vous restez dans la limite des 7 couleurs. Au-delà, le système doit purger entre les changements de filaments sur une même tête. C’est toujours mieux qu’un système classique, mais ce n’est plus le nirvana promis.

Pour les utilisateurs qui travaillent avec des matériaux techniques (PETG, ABS, nylon, TPU), la H2C monte jusqu’à 350 °C en température de buse et 120 °C pour le plateau chauffant. La chambre fermée peut atteindre 65 °C avec chauffage actif, ce qui permet d’imprimer des matériaux exigeants sans warping ni délaminage.

Une machine taillée pour la prod, pas pour le hobby

Bambu Lab ne fait pas semblant : la H2C est une machine conçue pour les professionnels, les petites entreprises et les créateurs qui produisent en série.

Bambu Lab H2C // Source : Bambu Lab

Le volume d’impression est généreux : 305 × 320 × 325 mm en mono-buse, légèrement réduit en double-buse. La machine embarque un système de vision avec plusieurs caméras (Live View 1080p, caméra macro sur la buse, caméra BirdsEye 3264 x 2448 px), un détecteur de bourrage, un capteur d’odométrie de filament et une récupération après coupure de courant.

Bambu Lab H2C // Source : Bambu Lab

La chambre est entièrement construite en matériaux ignifuges. Le système de refroidissement est en boucle fermée, et un filtre à air intégré maintient l’air ambiant propre. Bambu Lab a clairement pensé à une machine qu’on peut laisser tourner 24/7 sans surveillance constante.

L’imprimante est proposée en 6 configurations, de la version de base à 2249 € (H2C seul) jusqu’au pack complet avec laser 40W et accessoires à 3849 €. Toutes les versions incluent plusieurs hotends Vortek de différents diamètres (0,2 mm, 0,4 mm, 0,6 mm), un AMS 2 Pro pour le multi-matériaux, et certains packs ajoutent un AMS HT pour les filaments haute température.

Upgrade possible, mais pas pour les débutants

Bambu Lab a confirmé qu’il est techniquement possible de transformer une H2D ou H2S (les modèles précédents) en H2C. Mais l’entreprise est claire : cette mise à niveau nécessite des compétences mécaniques avancées, plusieurs heures de travail, et une configuration firmware pointue. Ce n’est pas recommandé pour les utilisateurs occasionnels.

Pour aller plus loin
Test de l’imprimante 3D Bambu Lab H2S avec AMS Pro 2 : quand Bambu Lab voit en grand et en couleurs

Pour les possesseurs de H2S (le modèle mono-buse lancé en août 2025), Bambu déconseille carrément l’upgrade : le coût et la complexité ne valent pas le coup. Mieux vaut acheter directement une H2C si le système Vortek vous intéresse. C’est d’ailleurs pour cette raison que Bambu Lab a annoncé le H2C dès août 2025, bien avant sa disponibilité : éviter que les acheteurs de H2S ne regrettent leur achat quelques mois plus tard.

La concurrence n’est pas restée les bras croisés

Bambu Lab arrive avec le H2C, mais ce n’est pas la première imprimante à changement de têtes. Prusa, le fabricant tchèque vénéré par la communauté maker, commercialise déjà la Prusa XL avec un système de toolchanger similaire : jusqu’à 5 têtes interchangeables, zéro gaspillage, impression multi-matériaux ultra-rapide. La Prusa XL 5 têtes démarre autour de 2000 dollars et bénéficie d’une réputation solide en fiabilité et SAV irréprochable.

La différence ? Prusa mise sur l’open source, la durabilité et un écosystème mature. Bambu Lab joue la carte de l’innovation rapide, un écosystème fermé mais solide, de l’automatisation poussée et de l’intégration logicielle. Les deux approches ont leurs mérites.

Bambu Lab annonce une disponibilité mondiale dès fin 2025 pour l’Europe, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Chine.

  • Combo H2C AMS pour 2249 euros (2399 dollars)
  • Kit laser H2C complet (laser 10W) ​​pour 2799 euros (2949 dollars)
  • Kit laser H2C complet (laser 40W) pour 3349 euros (3599 dollars)
  • H2C AMS Combo + Ultimate Set pour 2749 euros (2949 dollars)
  • Kit complet laser H2C (laser 10W) ​​+ Kit ultime pour 3299 euros (3499 dollars)
  • Kit complet laser H2C (laser 40W) + Kit ultime pour 3849 euros (4149 dollars)

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