Dernière marque chinoise à date à tenter l’aventure européenne, GAC débarque sur le territoire avec son Aion V, un SUV électrique que nous avons déjà pu prendre en main.
Pour aller plus loin
J’ai essayé le GAC Aion V électrique, la première voiture de la marque chinoise à être vendue en Europe
Ça, c’est pour la première phase produit. La deuxième est déjà prévue, et reposera sur les épaules de la GAC Aion UT, une compacte 100 % électrique qui ira chasser sur les terres des Renault Mégane E-Tech, Volkswagen ID.3 et autres Leapmotor B05.
Et si son arrivée en Europe est bel et bien confirmée, les modalités demeurent encore très floues. Cela ne nous a pas empêché de nous glisser derrière le volant d’un des premiers exemplaires pour une rapide découverte. Récit.
GAC Aion UTFiche technique
| Modèle | GAC Aion UT |
|---|---|
| Dimensions | 4,27 m x 1,85 m x 1,575 m |
| Puissance (chevaux) | 136 chevaux |
| 0 à 100km/h | 7,3 s |
| Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
| Vitesse max | 150 km/h |
| Taille de l’écran principal | 14,6 pouces |
| Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
| Essayez-la | Fiche produit |
GAC Aion UTDesign : made in Italy
Cette GAC Aion UT, comme l’Aion V, a été dessinée dans le centre de design GAC de Milan, en Italie. Et si l’Aion V se pare d’attributs très typés SUV, avec une silhouette massive, l’Aion UT se pare d’éléments bien plus sophistiqués.
L’allure est immanquablement plus féminine, mais également très moderne. La face avant, toute lisse, se débarrasse de la calandre devenue superflue sur une voiture électrique, tandis que les optiques reprennent l’idée d’un œil maquillé. Quatre petits blocs LED en partie basse font office de signature lumineuse.
Le profil est assez calme, seulement animé par un montant C flottant avec un insert couleur carrosserie. Les jantes de 17 pouces, repoussées aux quatre coins de la carrosserie, sont suffisantes pour les 4,27 m de long de la GAC.
Seul l’arrière peut déboussoler. Lui aussi très épuré, son hayon prend une place considérable, reléguant les feux globuleux aux extrémités. Notons également une largeur assez importante de la voiture, fixée à 1,85 m.
Ajoutez à cela 6 jolies couleurs (dont un bleu canard et un rouge foncé compatible avec un toit contrasté) et on ne peut qu’en déduire que GAC cible l’Europe avec cette Aion UT, au style aussi féminin que charismatique. Un bon point pour la catégorie qu’elle vise.
GAC Aion UTHabitacle : une attention portée aux couleurs et matières
Une présentation flatteuse
Alors certes, on peut comprendre que la sellerie rose pâle de notre GAC Aion UT d’essai ne plaise pas à tout le monde, mais essayons de passer outre.
Car cet habitacle a bien d’autres choses à raconter que la couleur de la sellerie. L’effort porté par la marque à la qualité perçue, déjà louée pour le grand Aion V, se retrouve sur la compacte.
La quasi-totalité des matériaux visibles et accessibles est rembourré, et certains choix surprennent, comme le tissu façon tweed sur les sièges ou le fin liseré du même tissu sur la planche de bord, mais apportent une touche de sophistication surprenante, mais plaisante.
Notons aussi le toit vitré de série, qui apporte une luminosité toujours appréciable, agrémenté d’un velum occultant électrique pour les jours d’été.
Un habitacle spacieux
Les roues aux quatre coins, le capot court et le bel empattement de 2,75 m promettait une belle habitabilité, et l’Aion UT confirme : il est tout à fait possible de caser quatre adultes à son bord.
Et preuve que GAC a bien étudié les attentes européennes lors de la conception de son Aion UT : la taille du coffre, annoncé à un remarquable 440 litres – reste à savoir si on parle en litres d’eau ou en norme VDA ; selon le choix, une Mégane électrique annonce respectivement 440 et 389 litres. Mystère.
Et si aucun coffre avant (frunk) n’est disponible, l’habitacle cache 24 rangements supplémentaires d’après la marque. Parmi ceux-ci, on peut par exemple citer l’originale cachette dans la partie inférieure de la planche de bord, dont la poignée sert également de porte-sac.
GAC Aion UTInfodivertissement : les limites du tout-en-un
Un simple coup d’œil à la planche de bord de l’Aion UT permet de s’en apercevoir : l’écran central de 14,6 pouces regroupe toutes les fonctions. Sur le sujet, l’UT reprend la même dalle et le même OS que son grand frère, l’Aion V ; aussi n’hésitez pas à lire son essai.
Pour la faire courte, cet écran nous a paru plaisant à l’œil et réactif, mais tombe dans le piège classique des architectures « tout-écran », avec beaucoup de menus grevant l’ergonomie générale.
Pour le conducteur, idem, une dalle LCD de 8,88 pouces est là pour afficher les informations de conduite. Plutôt lisible, elle remplit son rôle.
GAC Aion UTConduite : un avant-goût frustrant mais prometteur
Voici peut-être le chapitre le plus frustrant de cet essai : la conduite de la GAC Aion UT, et ce pour deux raisons.
La première, c’est l’absence quasi-totale d’informations techniques fournies par GAC Europe. En allant fouiller sur le site chinois et en recoupant avec nos maigres indices, on déduit cependant que la version européenne correspondra à la version haut de gamme chinoise.
Il faudrait ainsi partir sur un moteur avant de 136 ch (100 kW) associé à une batterie de 44 kWh, promettant une autonomie de 420 km selon l’optimiste cycle chinois CLTC ; une fois converti à notre cycle européen WLTP, il faudrait compter environ 370 km en une charge. En parlant d’elle, 24 minutes sont nécessaires pour passer de 30 à 80 % sur borne rapide. Des chiffres dans la moyenne basse de la catégorie.
Autre élément frustrant : nous étions le dernier média de la journée à essayer l’Aion UT, et notre pauvre voiture d’essai n’avait que quelques pourcents de batterie restants. Nous nous sommes donc contentés d’un rapide tour à son volant… qui fut cependant très instructif.
Disons que le fossé entre les comportements des Aion V et de cette Aion UT saute aux yeux. Là où le SUV propose un confort excessivement chinois, l’UT propose une philosophie bien plus européenne.
Les suspensions sont plus fermes – sans être inconfortables –, la direction est plus précise, la réaction du moteur plus nerveuse que ce que laissaient croire les 7,3 s promises pour passer de 0 à 100 km/h (malgré les dernières forces de la batterie, grevant les performances globales) : conduire l’Aion UT fut un exercice plaisant, qu’il conviendra évidemment d’étayer lors d’un essai plus long et représentatif.
GAC Aion UTPrix, concurrence et disponibilité : mystère
Autant GAC a profité du Salon IAA de Munich pour lancer son Aion V dans quelques marchés européens (Pologne, Portugal et Finlande), autant le sort de l’Aion UT n’a même pas été évoqué. Seule promesse à laquelle se raccrocher : « une couverture complète du marché européen d’ici 2028 ».
Et il faudra se contenter de cela. À titre indicatif, l’Aion UT équivalente à celle de notre modèle d’essai est proposé en Chine à partir de 101 800 yuans, soit environ 12 300 euros. Sachant qu’on observe un rapport autour des x2 entre les prix chinois et européens, on pourrait estimer au doigt très levé un tarif d’accès sous les 25 000 euros.
Si notre estimation est exacte, cela placerait l’Aion UT dans la fourchette tarifaire (et l’autonomie) du segment B (Renault 5 E-Tech, Peugeot E-208), mais avec l’habitabilité d’une voiture du segment supérieur. Un bon plan ? Pour l’instant, il faudra s’en contenter.
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