Comme les États Unis, le Japon pourrait bannir Huawei par crainte d’espionnage

 

Le constructeur chinois ne cesse d’être pointé du doigt comme un risque pour la cybersécurité des nations : le Japon pourrait bientôt aussi bannir la marque, suivant le modèle américain.

Le constructeur chinois est dans une position étrange en cette fin d’année. D’un côté, ses smartphones n’ont jamais été aussi populaires sur le haut de gamme comme l’entrée de gamme : le P Smart a fait un carton, tandis que les Huawei P20 Pro et Mate 20 Pro ont pris coup sur coup la place du meilleur photophone disponible sur le marché.

Mais de l’autre, il perd la confiance de ses collaborateurs sur un marché important : les télécoms. Les États-Unis de Donald Trump se sont levés contre l’expansion de la marque sur les réseaux mondiaux, suivis petit à petit par de plus en plus de nations. Le Japon pourrait très bientôt suivre.

Le Japon pourrait lui aussi écarter Huawei

Le journal local Yomiuri, repris par Reuters, nous apprend en effet que la question est actuellement posée dans le gouvernement japonais. Un bannissement du constructeur sur le développement des infrastructures 5G du pays serait à l’étude, avec une nouvelle révision prévue aujourd’hui.

Le constructeur Huawei, ou ZTE par ailleurs, ne serait pas directement nommé dans ces nouvelles mesures, mais des barrières seraient mises en place afin d’écarter les acteurs chinois. Rappelons que cela est dû à une précédente décision du gouvernement chinois, qui réclame désormais pleine collaboration de son peuple et de ses acteurs économiques.

Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement nippon, n’a pas souhaité commenter directement cette affaire, mais a déclaré : « La cybersécurité devient un problème important au Japon. Nous prendrons des mesures fermes en la regardant sous de nombreuses perspectives ».

La perspective américaine

La variété de perspective n’est pas forcément difficile à établir. Nous savons que le gouvernement américain cherche actuellement à convaincre ses alliés de ne plus faire appel à Huawei et aux acteurs chinois, et tente de convaincre en offrant des alternatives américaines aux services actuellement proposés par ceux-ci.

Le Japon est l’un des pays les plus dépendants du gouvernement américain, qui a un contrôle non négligeable de la sécurité du pays. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’il soit ouvert à l’idée de suivre l’exemple.

L’économie asiatique

Ces relations, héritées de la guerre du Pacifique et de l’occupation, pourraient toutefois entrer en conflit avec le simple intérêt économique de l’Asie : par pure proximité géographique, le Japon et la Chine entretiennent des relations mutuellement bénéficiaires sur le marché. Bloquer ces relations par peur d’espionnage pourrait avoir des conséquences bien plus grandes qu’un simple retard sur le développement de la 5G au Japon.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a exprimé dans ce contexte une « grande inquiétude » à propos de ces premiers signes de méfiance. Il a indiqué : « Nous espérons que nos homologues japonais sauront offrir un environnement de compétition juste pour les entreprises chinoises opérant au Japon et ne feront rien qui pourrait entraver une coopération bilatérale et une confiance mutuelle ».

De son côté, Huawei n’a pas (encore) commenté l’affaire. Malgré tout, le message devrait être le même qu’en réponse aux doutes des États unis et de l’Allemagne : selon eux, une fois en place, les opérations de leurs appareils ne peuvent tout simplement pas être contrôlées par leurs services. Rappelons qu’en France, le débat n’existe pas… encore.


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