Après une première génération de voitures électriques qui n’a pas donné satisfaction en termes de chiffres de vente, la Mercedes-Benz CLA lance la V2 de la gamme électrique de la marque.
Fini, les appellations spécifiques ; fini, le style audacieux ; fini, les caractéristiques techniques dans le ventre mou. Avec cette « CLA avec technologie EQ », Mercedes-Benz veut proposer une voiture électrique attractive, dans tous les sens du terme.
Autonomie titillant les 800 km, recharge rapide et technologies avancées : tout est fait pour rattraper leur retard et chasser sur les terres des berlines électriques, dominées par l’inamovible Tesla Model 3.
Pour aller plus loin
J’ai roulé 300 km avec la Mercedes CLA électrique et j’ai enfin trouvé la première vraie concurrente de la Tesla Model 3
Après un premier essai qui nous avait donné satisfaction, nous avons repris le volant de cette CLA électrique pour une balade de 600 km entre Munich et Venise, en passant par les Dolomites. Voici le récit de notre expérience.
Fiche technique
| Modèle | Mercedes-Benz CLA |
|---|---|
| Dimensions | 4,83 m x 1,85 m x 1,47 m |
| Puissance (chevaux) | 272 chevaux |
| 0 à 100km/h | 6,7 s |
| Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
| Vitesse max | 210 km/h |
| Taille de l’écran principal | 14 pouces |
| Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
| Prix entrée de gamme | 52900 euros |
| Essayez-la | Fiche produit Voir l’essai |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par la marque.
Notre vidéo
Extérieur : des étoiles dans les yeux
C’était pour moi la première fois que j’approchais la CLA électrique en conditions réelles, et mon ressenti fut partagé. Ce qui est indéniable, c’est que cette CLA présente bien, malgré son rôle « d’entrée de gamme » de Mercedes-Benz.

L’allure générale, avec cette silhouette de coupé 4 portes, fonctionne bien, même si la troisième vitre latérale casse un chouille le dynamisme du profil – bien rattrapé par les belles jantes de 19 pouces de notre modèle d’essai. La longueur généreuse de 4,72 m aide en outre à ces belles proportions.
À l’arrière, l’immanquable bandeau lumineux dispose d’un joli traitement, avec une succession de barrettes verticales pouvant s’animer au verrouillage et déverrouillage. Il se fond dans les feux en forme d’étoile, mais pour lesquels je n’ai pas grand-chose à redire.

En revanche, l’avant me plaît moins. La grande calandre est une contrainte de sa plateforme multiénergie : la CLA sera bientôt disponible en hybride et doit donc avoir un orifice pour refroidir le moteur thermique. Il est ici bouché par un masque noir, animé de… 142 étoiles, scintillant à l’arrêt.
Ajoutez à ceci le logo, lui aussi illuminé, et les deux étoiles dans les projecteurs, et vous obtenez un style frôlant le kitsch. Le bandeau reliant des phares amollit visuellement cette face avant, et pourrait même rappeler la gamme Smart… dessinée par les designers de Mercedes-Benz.

Enfin, si les boucliers spécifiques de notre AMG Line ne vous plaisent pas, les versions « Progressive Line » au style plus doux sont également disponibles.
Habitacle : une qualité perçue à améliorer
Une présentation qui souffle le chaud et le froid
Pénétrer à bord de la CLA – via des poignées escamotables, sauf sur l’entrée de gamme – prouve qu’on est dans une véritable berline. La position de conduite est basse, les réglages des sièges et du volant extensifs, bref, on trouve rapidement sa position idéale et on a envie de conduire.

L’ambiance à bord est également assez plaisante. Certes, le similicuir Artico noir et rouge couplé aux ceintures tout aussi rouges de notre version d’essai pourra ne pas plaire à tout le monde, mais elle m’a rapidement convaincu – d’autres coloris et du vrai cuir sont évidemment disponibles.


Avec son offre Drive Pack, Octopus Energy vous permet de recharger votre voiture électrique de façon illimitée à votre domicile pour 29,99 € par mois. Tout est piloté intelligemment depuis l’app Octopus, vous n’avez qu’à brancher votre véhicule à une prise pour en profiter.
Les placages sur la console centrale et les contre-portes, ici en véritable aluminium, apportent une touche de sophistication supplémentaire. Enfin, quelques éléments typiques Mercedes sont bien là, comme le réglage des sièges sur la contre-porte, l’éclairage d’ambiance sophistiqué ou les aérateurs en turbine, au « clic » de réglage toujours aussi agréable.
Reste qu’un examen un poil approfondi permet de mettre en lumière quelques détails moins plaisants. La planche de bord de notre version d’essai ne disposait pas de l’écran passager (nous détaillerons la partie multimédia plus loin), laissant place à un mur en plastique noir laqué orné d’étoiles scintillantes. Ni très joli, ni très qualitatif.
Même constat pour les plastiques dans la partie inférieure (sur la boîte à gants, par exemple), à l’aspect très basique et pas franchement en accord avec le positionnement de la CLA.

Dernier détail sur les commandes de vitres qui, comme chez Volkswagen (qui s’en mord depuis les doigts), n’ont que deux poussoirs : pour descendre les vitres arrière, il faut d’abord appuyer sur « rear », puis actionner le bon côté. Une décision peu compréhensible, surtout vu le prix de la voiture.
Un espace à bord limité
Vous l’aurez compris : à l’avant, on a de la place et on est bien installés. À l’arrière cependant, l’architecture de la CLA joue fatalement des tours : certes, les assises bien creusées et – surtout – le toit vitré permettent à des adultes jusqu’à 1,80 m de ne pas avoir la tête qui frotte, mais la quasi-impossibilité de glisser ses pieds sous les sièges avant et le plancher assez haut obligent à avoir les genoux très pliés, gage d’un inconfort rapide sur longs trajets.

Quant à la place centrale, à l’assise et au dossier bombés, elle ne servira que de dépannage – remarquons tout de même le plancher plat.
Le coffre arrière s’ouvre via une malle, et promet 405 litres. L’ouverture reste assez large, mais la concurrence fait souvent mieux : une BMW i4 promet 470 litres et la Model 3 annonce 594 litres. La CLA tire cependant son épingle du jeu via un très pratique coffre avant (frunk) de 101 litres, dans lequel il est tout à fait possible d’y glisser un sac cabine en plus des câbles. Un bon point, que peu de voitures « multiénergies » arrivent à proposer.

Sachez tout de même que si vous voulez plus de praticité, avec un hayon, un volume de coffre étendu à 455 litres et une meilleure garde au toit arrière, Mercedes-Benz lancera fin 2025 une CLA Shooting Brake, que nous avons déjà pu découvrir en statique.
Infodivertissement : aussi complet que frustrant
La planche de bord de la CLA accueille de série deux écrans : un pour le conducteur de 10,25 pouces au graphisme et à la lisibilité soignées, et un écran central de 14 pouces. Ce dernier tourne sous MB.OS, le nouveau système d’exploitation de la marque, qui ne tarit pas d’éloges sur le sujet.

En théorie, sa connectivité totale lui permet d’accéder à un catalogue d’applications, de se mettre à jour au fil du temps, sans oublier une compatibilité avec Google Gemini, Microsoft Bing et ChatGPT pour proposer une commande vocale naturelle. En théorie, la commande vocale n’est pas encore activée en France ; la commande vocale est donc très basique.
Quant à la dalle, si les gros bords desservent la qualité perçue, l’interface nous a paru plutôt ergonomique, avec des menus faciles à comprendre et à naviguer. Seuls les graphismes, assez vieillots, peuvent dénoter face à la concurrence.
Enfin, notre exemplaire d’essai ne disposait pas du Superscreen – comprendre le troisième écran positionné devant le passager –, d’où le mur en plastique à la place. Si l’option est cochée (demande le Pack Premium à 2 100 euros), alors une seconde dalle de 14 pouces arrivera à droite de la planche de bord.
Conduite : très plaisante
Pour ce road-trip à travers les Dolomites, nous avions à l’essai une CLA 250+ – comprendre la version à grande batterie et à moteur arrière. Ce dernier développe 272 ch et 335 Nm de couple, de quoi propulser les 1 980 kg de la Mercedes de 0 à 100 km/h en 6,7 s.

Au-delà des chiffres, un constat s’impose après ces 600 km à son volant : cette CLA électrique est diablement agréable à conduire. Sa largeur contenue (bien moins que la Model 3, du moins) permet d’évoluer sans inquiétude en ville, bien aidée par une direction très légère et un frein régénératif disposant d’un mode « one-pedal » très bien calibré ; de quoi arriver à l’arrêt sans quasiment jamais avoir à toucher à la pédale de frein. Apaisant.
Sur les routes de col, le plaisir devient encore plus présent grâce à un châssis très bien calibré et à la direction qui se raffermit juste ce qu’il faut, offrant à la CLA une agilité très plaisante. Les performances ne sont jamais décoiffantes, surtout en mode Comfort (celui par défaut) ; basculer en mode Sport rend la Mercedes plus vivante et affûtée, offrant un sacré agrément sans jamais se départir d’un réel sens du confort.

Pour les amateurs de performance, une version 350 4Matic y ajoute un moteur avant, sans oublier des versions AMG ultraperformantes à venir.
Enfin, sur autoroute, la CLA devient une compagne au long cours de qualité. L’insonorisation est de bon niveau, le confort des sièges est confirmé, tandis que les aides à la conduite sont de précieuses alliées. Nous avions le pack MB. Drive Assist (1 800 euros) débloquant la conduite semi-autonome de niveau 2 avec le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie : un système plutôt efficace même si, comme souvent, l’assistant de changement de voie reste assez frileux, bloquant des manœuvres pourtant largement faisables.

Quant à la boîte de vitesses à deux rapports – une rareté sur une voiture électrique –, nous n’avons senti la bascule qu’à une seule reprise durant ces 600 km. Le reste du temps, les passages étaient parfaitement transparents.
Autonomie, consommation et recharge : une bonne élève
Un des points forts de cette CLA 250+ se retrouve, bien sûr, au niveau de son autonomie. Grâce à une consommation remarquablement basse de 12,2 kWh/100 km, elle extirpe jusqu’à 791 km d’autonomie selon le cycle WLTP de sa batterie de 85 kWh.

Les 627 km de notre promenade entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie ont été sanctionnés d’une consommation globale de 13,8 kWh/100 km, de quoi obtenir une autonomie de 616 km en une charge dans ces conditions assez spécifiques – il faut ici louer la régénération, qui peut atteindre 200 kW, et qui a permis d’énormément abaisser la consommation moyenne dans les descentes de col.
La sobriété se confirme sur l’autoroute, où la CLA profite à fond de son second rapport pour abaisser la rotation du moteur – et donc la consommation. Nous avons relevé 16,9 kWh/100 km à 130 km/h, soit 503 km en une charge ou 352 km entre 10 et 80 % de sa batterie, un usage représentatif d’un trajet entre deux arrêts recharge.

Niveau recharge, l’architecture 800 volts de la CLA lui permet de passer de 10 à 80 % en 22 minutes à une puissance maximale de 320 kW. Notre expérience fut assez peu représentative : branchée sans avoir été préconditionnée (fonction automatique en temps normal) et à une borne 300 kW partagée avec une autre voiture, « notre » CLA est passée de 7 à 64 % en 16 minutes. Un score très honorable mais, comme vous l’aurez compris, vous ferez bien plus rapide en conditions « normales ».
Prix, concurrence et disponibilité : flottes-friendly
À 52 900 euros dans sa version de lancement, notre CLA électrique confirme son appartenance à la gamme Mercedes-Benz. Le prix n’est cependant pas si mal placé, avec une belle dotation de série : toit panoramique, régulateur adaptatif, calandre éclairée, navigation avec planificateur, sièges avant chauffants, tout cela est de série.

D’autant plus que cette version est dotée de la grande batterie. La « petite » batterie de 58 kWh, offrant jusqu’à 541 km d’autonomie en conservant la recharge en 20 minutes, est disponible depuis quelques jours à partir de 48 050 euros.
Pas de bonus écologique, donc, mais sa compatibilité à l’éco-score lui permet d’en profiter si le commercial est généreux, tandis que les flottes d’entreprises profiteront d’une fiscalité allégée – de quoi devenir un marché prioritaire pour cette CLA électrique.

Face à elle, la BMW i4 est bien plus chère (57 850 euros minimum) en proposant moins d’autonomie (514 km WLTP) et en se rechargeant en 32 minutes ; peu compétitive, donc. En revanche, la Tesla Model 3 profite de ses récentes améliorations pour enfoncer davantage le clou, proposant désormais 520 km d’autonomie pour 39 990 euros ou 750 km pour 44 990 euros. Un rapport qualité-prix décidément bien difficile à battre.





Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix