J’ai roulé 300 km avec la Mercedes CLA électrique et j’ai enfin trouvé la première vraie concurrente de la Tesla Model 3

Parfaite pour traverser la France sur autoroute

Nous avons pu essayer la nouvelle Mercedes CLA électrique. Elle fait le plein de nouveauté pour cette 3ème génération, qui est la première à proposer une version 100 % électrique qui frôle les 800 km d'autonomie. Voici notre premier avis.
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Mercedes-Benz dévoile une nouvelle vision de la berline avec la CLA de troisième génération. C’est la première CLA à proposer une offre électrique, avec les 250+ et 350 4MATIC.

Un modèle qui n’est pas seulement une évolution stylistique ou technologique : c’est une véritable démonstration de savoir-faire logiciel, d’efficience énergétique et d’anticipation des attentes du segment premium accessible chez Mercedes.

La Mercedes CLA (à droite), accompagnée de la version Shooting Brake (à gauche)

La Mercedes CLA est la première à battre beaucoup de record chez Mercedes : c’est la première voiture électrique à consommer aussi peu d’énergie, c’est la première à inaugurer la nouvelle plateforme MMA, c’est la première à inaugurer le nouveau système MB.OS, c’est la première à proposer un break 100 % électrique chez la firme allemande et c’est la première voiture électrique dotée d’une boîte de vitesses chez Mercedes.

Si vous êtes fermés au 100 % électrique, sachez que Mercedes prévoit également de commercialiser trois motorisations hybrides d’ici la fin 2025.

De notre côté, nous avons pris le volant de ce nouveau modèle 100 % électrique à Copenhague, pour un essai complet sur routes danoises, entre ville, voies rapides et départementales.

Mercedes-Benz CLAFiche technique

Modèle Mercedes-Benz CLA
Dimensions 4,83 m x 1,85 m x 1,47 m
Puissance (chevaux) 272 chevaux
0 à 100km/h 6,7 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 210 km/h
Taille de l’écran principal 14 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 52900 euros
Fiche produit

Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par Mercedes France.

Mercedes-Benz CLADesign : une berline qui n’a pas froid aux yeux

Désignée comme une fastback à quatre portes, la nouvelle CLA tranche avec la fadeur qu’on reproche souvent aux berlines compactes. Et pour cause : elle ne fait pas partie du segment C, comme la berline compacte Classe A, mais plutôt du segment D des berlines moyennes, à l’image de la Tesla Model 3.

Mercedes CLA

Le profil est élancé, tendu, posé sur de grandes jantes allant de 17 à 19 pouces. Le capot s’étire sur une calandre pleine pour notre version électrique. La ligne de toit fluide bascule vers un hayon très incliné, formant une silhouette de mini-GT.

Mercedes CLA

Mais tout ne fait pas l’unanimité. En voulant trop en faire, Mercedes ajoute des artifices discutables : la « fausse » grille de la calandre, incrustée de 142 étoiles chromées (et rétroéclairées en option), frise le kitsch. On imagine que c’est une fonction qui sera prisée en Chine ou sur certains marchés.

Mercedes CLA

Et la bande LED arrière, en pointillés, perturbe la lecture de la largeur visuelle du véhicule. L’arrière paraît un peu pataud, malgré des épaules musclées bien dessinées. Mais cela reste une proposition audacieuse, plus expressive qu’une Tesla Model 3 ou qu’une Polestar 2.

Quoi qu’il arrive, le design ne passera pas inaperçu, et avec la bonne finition et la bonne peinture, vous aurez un résultat assez cohérent, à mi-chemin entre la sportivité et le luxe.

Mercedes-Benz CLAHabitacle : confort haut de gamme, compacité assumée

L’habitacle incarne une nouvelle vision du luxe numérique à la Mercedes. Trois écrans juxtaposés derrière une surface en verre forment la « Superscreen » (en option à 950 euros). Elle s’intègre dans une planche de bord très horizontale, aérée, avec des matières qualitatives et des jeux de lumières LED discrets.

Mercedes-Benz CLA

Malheureusement, sans l’option du 3ème écran, on a une surface horizontale en plastique, avec des étoiles (encore elles !) incrustées.

Mercedes a cherché à alléger visuellement l’ensemble, avec une console centrale suspendue et des poignées de porte en forme de tube, empruntées au monde de l’audio. Les plastiques rembourrés ne sont pas présents partout, et la qualité souffle le chaud et le froid par endroit dans l’habitacle. Où sont passés les poignées de maintien ? Économie, quand tu nous tiens !

Mercedes-Benz CLA

L’espace à l’avant est très bon : les sièges offrent un bon maintien, les réglages sont précis, et la luminosité offerte par le toit panoramique de série est agréable.

Mercedes-Benz CLA

À l’arrière, les jambes sont relativement bien logées même pour un adulte de 1,84 m (environ 10 cm devant les genoux) et on peut passer les pieds sous les sièges avant. Mais la garde au toit est limite : la ligne fuyante du toit coupe un peu le confort pour les plus grands et je touchais presque le toit.

La version Shooting Brake règle ce problème. Côté modularité, on reste sur une banquette 60/40, avec un coffre arrière de 405 litres, complété par un frunk (coffre avant) de 101 litres à l’avant. Un vrai plus pour une berline, comme ça se fait de plus en plus sur les voitures électriques. Les versions thermiques n’y ont pas le droit, puisque c’est là que vient se loger le moteur essence.

Mercedes-Benz CLAInfodivertissement : du mieux, mais peut encore progresser

La CLA est le premier modèle à embarquer le tout nouveau système d’exploitation MB.OS. Il inaugure la quatrième génération de MBUX, qui se veut plus intuitive, plus personnalisée, et capable d’évoluer via des mises à jour OTA à distance (y compris pour les aides à la conduite ou la partie motorisation).

Mercedes intègre ici de nombreuses IA puisque ChatGPT, Google Gemini et Microsoft Bing sont dans l’assistant vocal « Hey Mercedes », qui peut répondre à des requêtes complexes avec une certaine empathie.

L’assistant vocal est utile, et c’est surtout pratique pour la navigation (qui fonctionne avec les données Google Maps), afin d’éviter de devoir gérer l’écran central lors de la conduite.

L’interface de base permet un accès rapide aux fonctions clés, avec une logique de smartphone (swipe, dossiers personnalisables, etc). Ça fonctionne bien, et c’est fluide.

Mercedes-Benz CLA

L’affichage tête-haute pour le conducteur ajoute également le petit côté pratique, même si le combiné d’instrumentation derrière le volant est bien réussi et personnalisable.

Côté loisirs, l’offre est intéressante : streaming audio (Tidal, Spotify, etc.), streaming vidéo (YouTube, Ridevu, Disney+), jeux occasionnels (comme Angry Birds), et bientôt Boosteroid pour jouer à des jeux console AAA avec une manette Bluetooth. Mais des manques sont à signaler : pas d’Apple TV ou encore de Netflix par exemple, et YouTube est une simple web app.

L’écran passager permet de regarder un film ou jouer pendant le trajet avec casque Bluetooth. Mais certains usages manquent encore : pas de mode camping, pas de mode chien, pas d’app store.

Face à Tesla, Smart (qui appartient à 50 % à Mercedes avec Geely) ou Xiaomi, Mercedes reste en retrait sur l’écosystème logiciel, et on espère que les mises à jour OTA vont venir combler ces manques au fur et à mesure de la durée de vie de la voiture.

Mercedes-Benz CLAAides à la conduite : un sans-faute, ou presque

Le système MB.DRIVE apporte tout ce qu’on attend d’une conduite semi-autonome de niveau 2 moderne : régulateur de vitesse adaptatif intelligent, centrage dans la voie, dépassement assisté avec clignotant, parking autonome, caméras 360°…

Le tout fonctionne bien, avec des alertes discrètes et un bon niveau de fluidité. On apprécie la conduite collaborative (le fait de pouvoir serrer pour laisser passer un motard par exemple) absent chez Tesla.

Le point faible reste la visualisation des jantes : contrairement à Smart ou Xpeng, impossible ici de contrôler précisément leur position pour éviter les trottoirs au centimètre près.

Mercedes-Benz CLAPlanificateur d’itinéraire : Google Maps à la rescousse

Basé sur les données de Google Maps enrichi de données véhicule, le planificateur d’itinéraire est très réussi, avec l’interface propre à Mercedes.

Il prend en compte la topographie, la température, les bornes disponibles (et leurs puissances), l’état de la batterie, le style de conduite, et prévoit les préconditionnements de recharge pour que la batterie soit toujours à la bonne température.

Il est bien sûr possible de régler le pourcentage de batterie à l’arrivée à destination et aux bornes. De quoi optimiser les temps de charge sur longs trajets.

Nous avons simulé un trajet de 1 237 km entre Copenhague et Paris. Le résultat semblait cohérent, avec seulement deux arrêts de 22 et 24 minutes, dont le premier au bout de 5h30 de route ! Une voiture qui devrait plaire aux gros rouleurs.

Mercedes-Benz CLAConduite : confort en vitrine, dynamisme en option

La CLA 250+ à propulsion nous a surpris par son agrément de conduite. Elle délivre une puissance de 200 kW (272 ch) avec un couple de 335 Nm largement suffisant pour les relances. De quoi passer de 0 à 100 km/h en 6,7 secondes avec une vitesse maximale à 210 km/h.

Silencieuse, bien amortie, la voiture filtre efficacement les aspérités. La direction reste précise, mais sans sportivité excessive. On aime aussi la pédale de frein, progressive avec une bonne sensation et gestion du freinage regénératif imperceptible.

Mercedes-Benz CLA

La boîte à deux rapports se fait sentir : un passage à la seconde vers 110 km/h, et un rétrogradage sur la première autour de 90 km/h. Cela permet d’abaisser les régimes à haute vitesse, donc de consommer moins, mais limite les relances en seconde car on perd du couple. Dans ce cas, on sent le poids (2 055 kg) de la voiture, et on perd en dynamisme.

La version 350 4MATIC avec double moteur (260 kW soit 353 ch et 515 Nm) devrait être plus vive. Ça se ressent aussi sur les accélérations avec un 0 à 100 km/h expédié en 4,9 secondes alors que la vitesse est aussi limitée à 210 km/h

Mercedes-Benz CLA

La conduite à une pédale est disponible en 4 niveaux. Le mode Auto anticipe les décélérations via GPS et caméras, avec une conduite très naturelle. Par exemple, si vous approchez d’un rond-point et que vous relâchez l’accélérateur, vous aurez du freinage regeneratif. À l’inverse, si vous relâchez la pédale d’accélérateur au beau milieu d’une ligne droite, vous aurez une roue libre. Très agréable, comme chez Porsche.

Le freinage est géré par un système one-box électro-hydraulique capable de récupérer jusqu’à 200 kW d’énergie. C’est une puissance plutôt élevée et c’est tant mieux pour éviter d’utiliser les plaquettes de frein.

Mercedes-Benz CLAAutonomie, batterie et recharge : efficience exemplaire

Annoncée jusqu’à 792 km d’autonomie théorique sur le cycle mixte WLTP, la CLA 250+ affiche une efficience remarquable avec son architecture 800 volts.

Notre consommation relevée de 14,2 kWh/100 km sur 300 km mixtes valide une autonomie réelle de 580 à 600 km. C’est énorme. Sur autoroute, on l’estime plutôt autour de 500 km. C’est encore une fois énorme.

La batterie d’une capacité de 85 kWh utilise une chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt) dotée d’anodes au silicium, qui permet de gagner 20 % de capacité en plus pour le même volume par rapport à la génération précédente. Mercedes annonce une efficience de 93 % du moteur aux roues, grâce à une architecture à 800 volts et l’utilisation de carbure de silicium.

La recharge en courant continu (DC) sur les bornes rapides atteint 320 kW en pic et 22 min pour passer de 10 à 80 %, permettant de récupérer 325 km d’autonomie WLTP en 10 minutes.

Soit mieux que Tesla qui se contente d’un 10 à 80 % en 25 à 35 minutes sur la Model 3 et 282 km d’autonomie récupéré en 15 minutes.

Mais attention : les premières versions ne sont pas compatibles avec les bornes 400 volts (comme les Tesla Superchargeurs). Un adaptateur sera disponible en début d’année 2026 en option. Il ne sera pas possible de l’installer en seconde monte.

Rassurons toutefois les premiers acheteurs : l’immense majorité des bornes de recharge rapide sont désormais en 800 volts, hormis le réseau Tesla. Ce n’est donc pas une grande perte, même si les Tesla Superchargeurs sont parfois utiles, notamment du fait d’un prix au kWh quasiment imbattable.

Une version avec une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) d’une capacité plus petite de 58 kWh (autour de 550 km WLTP selon nos estimations) arrivera fin 2025, pour faire baisser le ticket d’entrée.

Mercedes-Benz CLAPrix, disponibilité et concurrence

Affichée à partir de 52 900 euros, la CLA (déjà disponible à la commande) vise clairement le segment premium. Mais les options sont nombreuses et coûteuses : peinture, jantes, sellerie, affichage tête haute, écran passager, système audio, aide à la conduite avancée… La facture peut dépasser les 70 000 euros.

Heureusement, la série limitée « Limited Edition » propose des équipements inclus pour 5 350 euros d’économie effective. Et c’est justement elle qui démarre à 52 900 euros. Elle est toutefois uniquement disponible jusqu’à la fin de l’année 2025 uniquement. Ensuite, il faudra plutôt tabler sur un tarif d’environ 58 000 euros pour un équivalent dans la gamme.

Face à elle, la Tesla Model 3 reste une référence (jusqu’à 702 km WLTP et à partir de 39 990 euros). La Polestar 2 offre une alternative scandinave, plus sobre (jusqu’à 659 km WLTP et à partir de 44 900 euros. La BMW i4 se montre plus puissante mais aussi plus massive (jusqu’à 500 km WLTP et à partir de 57 850 euros). La BYD Seal (jusqu’à 570 km WLTP et à partir de 46 990 euros), très bien dotée, propose un excellent rapport prix / équipement, mais sans l’aura Mercedes.

Si le format berline vous chagrine et que vous préférez un SUV, deux choix s’offrent à vous chez Mercedes : la CLA Shooting Brake. Nous avons pu monter à bord, on a adoré le format. Et sinon, la future Mercedes GLC, qui reprend la plateforme MMA de la CLA.

Si vous cherchez un prix d’accès plus doux, il faudra attendre la petite batterie de 58 kWh. Selon nos estimations, le prix de départ devrait être situé autour de 47 000 euros. Avec un peu de chance, elle pourrait avoir accès au bonus écologique en France.

Et sinon, les versions hybrides (dont le moteur sera produit en Chine par Aurobay, une co-entreprise entre Geely et Renault), le prix devrait être encore plus abordable. Ces versions devraient être disponibles à la commande d’ici la fin de l’année 2025.

Note finale du test
9 /10
La Mercedes CLA électrique représente une proposition résolument ambitieuse et inédite. Avec son efficience énergétique record, son autonomie XXL, sa recharge rapide, sa plateforme technique de nouvelle génération et son arsenal logiciel aussi riche que prometteur, elle bouscule les codes de la berline électrique premium. Elle affirme que le segment D peut encore surprendre, sans céder à la tentation du SUV, en misant sur un format plus élégant, plus bas, et plus adapté à l’efficience.

Mais cette CLA reste un compromis, et parfois un paradoxe roulant. Son prix peut vite s’envoler, son logiciel accuse encore quelques manques face aux références du genre, et certaines options relèvent plus du gadget que du vrai plus fonctionnel. La fameuse boîte à deux rapports, pourtant pensée pour l’efficience, pénalise parfois la réactivité. Quant à la compatibilité limitée aux bornes 800 volts sur les premiers modèles, c’est un faux pas regrettable à ce niveau de gamme.

Reste une chose indéniable : la CLA ne joue pas la prudence, elle avance avec audace. Mercedes prend des risques, assume ses choix techniques, et propose une vision de l’électrique à la fois premium, efficiente et évolutive. Une vision encore imparfaite, mais dont les fondations sont solides. Pour ceux qui veulent autre chose qu’une Tesla, mais avec autant, sinon plus, de sophistication, la CLA pourrait devient clairement une alternative crédible et désirable.

Points positifs du Mercedes-Benz CLA

  • Consommation basse

  • Autonomie XXL

  • Recharge rapide

  • Infodivertissement évolué

Points négatifs du Mercedes-Benz CLA

  • Habitabilité à l'arrière

  • Charge uniquement en 800 volts

  • Manque de fonctions sur MB.OS

  • Prix des options