Prise en main de la Samsung Galaxy Gear, la montre à l’esprit trop étroit

 

Samsung présentait lors du dernier IFA sa première montre connectée, la Galaxy Gear. Un appareil plutôt atypique dans le monde des « smartwatches » en ce qu’il recèle pléthore de fonctionnalités, dont la capacité à prendre des photos. L’agitation du salon berlinois passée, nous avons pu revenir sur cette montre dont la commercialisation démarrera la semaine prochaine.

Galaxy Gear

Le monde des montres connectées est encore peu fourni, mais regroupe essentiellement deux appareils commercialisés : la première SmartWatch de Sony (la deuxième étant prévue prochainement) et la Pebble, issue d’un projet Kickstarter.

Oublions la SmartWatch numéro 1 pour se concentrer sur son successeur ; l’accessoire mise sur un écran carré affichant l’heure en permanence (une évidence pour une montre, direz-vous, mais pas tant que cela dans l’univers des appareils connectés…), compatible avec l’ensemble des appareils Android pour peu qu’ils aient téléchargé l’application ah hoc fournie par Sony sur le Play Store (200 mini-apps compatible ensuite) et offrant une autonomie d’environ trois jours. Le bracelet est interchangeable et compatible avec ceux que vous achetez habituellement chez le bijoutier, et le NFC facilite l’appairage Bluetooth de l’appareil avec votre smartphone. Chez Pebble, on trouve un écran e-Ink intéressant du fait qu’il consomme peu d’énergie, mais l’usage de la montre demande un minimum de connaissances techniques, et l’étroitesse de la mémoire de l’appareil limite grandement les usages que l’on peut en faire. Samsung propose quant à lui une troisième approche.

Si vous aimez les petites montres, passez votre chemin, a fortiori si la Samsung Galaxy Gear vous intéressait. Tout comme ses consoeurs, elle est truffée d’électronique, et s’avère épaisse : 11,1 mm au-dessus de votre poignet, ce n’est pas rien, même si le format arrondi du pourtour de son écran a l’avantage d’épouser le poignet, contrairement à la montre de Sony, carrée. Revers de la médaille : le bracelet de Samsung, rigide (tout le monde n’apprécie pas) n’est interchangeable qu’avec d’autres bracelets Samsung, toujours avec un capteur photo inclus, nous y reviendrons plus tard. Côté charge, il faudra passer par une base sur laquelle poser la montre, avec une connectique propriétaire à Samsung.

Ecran et interface utilisateur

Devant tout nouveau type de produit chez une marque, on est en droit d’arriver sceptique. Or l’écran de cette Galaxy Gear n’est pas désagréable du tout à regarder ni à utiliser. De fait, il mesure 1,63 pouces de diagonale, pour une dalle Super AMOLED de 320 x 320 pixels. En termes de résolution, on est au-dessus de bon nombre de montres connectées, dont la Sony SmartWatch (220 x 176 pixels pour 1,6 pouces).

La montre est animée par un processeur simple-coeur cadencé à 800 MHz, et se connecte en Bluetooth 4.0, du matériel somme toute très correct, qui vient soutenir une interface utilisateur relativement facile à prendre en main. Deux éléments sont à retenir : la présence d’un bouton sur le côté droit de la montre, et un mouvement de balayage de haut en bas sur l’écran pour effectuer un retour en arrière dans les menus. Pour accéder au clavier d’appels, un swipe du bas vers le haut affiche un clavier, car oui, la montre permet de passer des appels comme de les recevoir, puisqu’elle inclut un haut-parleur et un micro. Il faudra repasser pour la discrétion, mais pourquoi pas… Si votre téléphone sonne, vous pouvez répondre et parler normalement simplement en levant la main à l’oreille.

Galaxy Gear

La montre inclut diverses applications secondant un smartphone. On y trouve donc un podomètre, l’affichage de la météo, de notifications (appels, SMS, réseaux sociaux, calendrier…), un enregistreur vocal, une galerie photo, un contrôleur multimédia (lecteur musical). Au total, ce sont 70 applications qui sont disponibles, malheureusement dédiées principalement à l’écran d’accueil, puisque celui-ci sert fort heureusement à afficher l’heure (dont un mode horloge avec trois raccourcis paramétrables).

L’utilisateur peut choisir une horloge digitale ou préférer des aiguilles plus classique mais, grand regret ici, il n’est pas possible d’afficher l’heure en permanence. C’est mieux pour préserver la mini-batterie de la montre, mais c’est bien dommage… D’autant plus que Sony, qui en est déjà à sa troisième génération de montres, a bien compris cette nécessité. De même, il ne semble pas possible de verrouiller la rotation de l’écran de la montre, du moins pas depuis l’appareil lui-même. Ça n’a l’air de rien, mais lorsque l’on bouge le poignet, c’est assez agaçant. Il sera toutefois rapide d’ajouter cette fonctionnalité logicielle par la suite.

Galaxy Gear

Revenons un instant sur le podomètre, ce qui nous amène à un point supplémentaire : la montre n’est pas autonome, et compatible pour le moment avec un seul terminal, le Galaxy Note 3. Réfléchissons : les courageux qui font leur jogging hebdomadaire devront embarquer avec eux leur Galaxy Note 3, pas franchement un modèle de compacité, afin de stocker leurs informations sportives… Pas très pratique. D’autres appareils devraient à l’avenir être compatibles avec la Gear, mais a priori seulement chez Samsung. Autant dire qu’on est loin d’un produit ouvert avec cette montre qui se destine finalement aux fans de la marque.

Quelques exemples d’applications pré-embarquées (source Samsung)

  • Atooma est une plateforme horizontale interactive qui rend votre Galaxy Gear intelligente.
  • Banjo vous offre la possibilité de voir ce qui se passe dans le monde entier, à tout instant.
  • L’application Evernote vous permet de sélectionner rapidement des images et des mémos pour transférer les plus importants directement dans votre Galaxy Gear.
  • Glympse permet de partager temporairement et en temps réel sa position géographique, permettant aux destinataires de suivre les déplacements sur une carte dynamique.
  • L’application eBay vous permet de finaliser en temps réel tous vos achats, avec facilité.- Line est un service de messagerie globale disponible dans plus de 230 pays dans le monde.
  • MyFitnessPal suit votre alimentation et votre exercice, vous permettant d’atteindre vos objectifs sportifs et de santé.
  • Path est un réseau personnalisé crée pour vous rapprocher de vos amis et de votre famille.
  • Pocket, le meilleur outil pour sauvegarder du contenu web et le visionner plus tard sur n’importe quel device,permet de transcrire le texte à l’oral via la Galaxy Gear.
  • RunKeeper est votre coach personnel de poche, qui suit votre exercice, pose vos objectifs et vous aide à rester motivé.
  • Triplt, de Concur, organise facilement vos déplacements.
  • Vivino Wine Scanner permet de prendre en photo n’importe quelle étiquette de vin et d’avoir accès à tous les renseignements instantanément.

Galaxy Gear

Un appareil photo sur une montre ?

Grande nouveauté sur une montre connectée, l’appareil de Samsung embarque un capteur photo de 1,9 mégapixel, inclus au bracelet de la montre (côté extérieur de votre poignet). Espions en herbe, pas la peine de rêver : il n’est pas possible de supprimer le bruit du déclencheur. La qualité est évidemment loin d’être exceptionnelle, d’autant plus que l’autofocus fait défaut à cet appareil d’appoint. Sa présence surprend, et, à titre personnel, je dirais qu’il fait assez office de gadget sans réelle utilité gâchant le look de la montre, par ailleurs réussie en termes de design avec son effet métal brossé.

Galaxy Gear

Toujours en photo, il est bien évidemment possible de regarder ses clichés sur la montre dans une application Galerie, et même d’enregistrer des vidéos HD ou de les regarder sur l’accessoire. Cela reste un peu petit pour utiliser régulièrement la fonctionnalité, mais pourquoi pas. La montre est équipée de 4 Go de stockage, ce qui laisse le temps de voir venir, vu la taille des fichiers à stocker sur l’appareil. Un maximum de dix secondes de vidéo peuvent être enregistrées, malgré tout la qualité des images semble assez moyenne.

Galaxy Gear

 

Doit-on foncer ?

 

Merci au modèle qui a prêté son poignet pour ces photos !

Note finale du test
7 /10
Bon point pour la montre : une action initiée sur son écran s'ouvre directement sur l'écran du Note 3 lorsqu'on le déverrouille, elle dispose d'un catalogue d'applications relativement développé, mais elle ne peut fonctionner de manière autonome, et se contente d'une batterie de 315 mAh qui ne permettra pas à l'utilisateur de dépasser la journée d'utilisation. C'est certainement le principal handicap de cette montre, à placer au côté de son tarif élevé (299 euros) et de sa compatibilité limitée aux terminaux haut de gamme de Samsung.

Parce qu'il serait injuste de noircir le tableau, rappelons que l'on apprécie la fluidité d'utilisation de ce premier essai, la qualité de son écran, et la complétude de ses fonctionnalités. On se prend toutefois à espérer le lancement rapide d'une deuxième génération de montre qui viendra corriger les défauts de cette Gear.

Il s'agit d'un bijou technologique, truffée de capteurs et de composants. Elle fait beaucoup de choses, sûrement trop. C'est là son problème, son public est large. Du sportif, au professionnel en passant par le technophile.

Galaxy Gear ? Une montre intelligente, à l'esprit encore trop étroit.

Points positifs
Notre Verdict

  • Bijou technologique

  • Finition

  • Eco-système d'applications

Points négatifs
Notre Verdict

  • Autonomie

  • Compatibilité limitée

  • Appareil photo gadget ?

  • Prix trop élevé