Vous rêvez de conduire une Xiaomi SU7 ou YU7 en Europe sans attendre le lancement officiel ? C’est désormais possible grâce à un importateur allemand.
Mais préparez-vous : les prix explosent (jusqu’à 151 500 euros pour la version Ultra), les fonctionnalités sont bridées et la prise de recharge chinoise vous obligera à trimballer des adaptateurs partout.
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Un importateur allemand prend les devants
L’entreprise allemande auto-china.com n’a pas attendu que Xiaomi se décide et propose déjà plusieurs unités du YU7, du SU7 Max et même de l’impressionnante version Ultra de 1 500 chevaux.
Le site affiche un configurateur avec de nombreuses options proposées en Chine, ce qui laisse penser à un service sérieux capable de livrer ces modèles clés en main.
Ces voitures importées de Chine et immatriculées en Allemagne peuvent théoriquement circuler sur les routes européennes, que ce soit en France, en Espagne ou ailleurs dans l’UE. On avait d’ailleurs croisé une SU7 immatriculée en France.
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Sur le papier, tout semble séduisant. Mais une fois qu’on regarde les détails, plusieurs zones d’ombre apparaissent rapidement, à commencer par le prix qui donne franchement le vertige.
Quand le prix chinois rencontre la réalité européenne
Accrochez-vous bien, parce que les tarifs font vraiment mal. Le Xiaomi SU7 Max se négocie à 83 471 euros alors qu’il coûte environ 36 000 euros en Chine au taux de change actuel. On parle d’un surcoût de 132 %, soit plus du double. Le YU7 Max suit la même logique à 82 000 euros contre 40 000 euros en Chine, un surcoût de 105 %.
Le pompon revient au SU7 Ultra qui s’affiche à 151 502 euros, contre seulement 53 000 euros en Chine. Un surcoût hallucinant de 186 % qui fait grimper la facture jusqu’à presque trois fois le prix chinois. Pour mettre les choses en perspective, à ce tarif vous pourriez vous offrir une Porsche Taycan Turbo S neuve qui tourne autour de 130 000 euros.
Ces prix stratosphériques s’expliquent par la marge de l’importateur, les frais d’immatriculation, les homologations nécessaires, le transport depuis la Chine, et toute une série de démarches administratives particulièrement complexes pour des voitures qui foulent les routes européennes pour la toute première fois.
Le cauchemar de la recharge au quotidien
Au-delà du prix délirant, vous allez vite vous heurter à un problème beaucoup plus concret : la recharge. Les modèles importés de Chine sortent avec des prises au standard chinois GB/T, totalement incompatibles avec les bornes européennes Type 2 et CCS2.
Concrètement, vous devrez obligatoirement utiliser des adaptateurs GB/T vers CCS2 pour chaque recharge publique. Mais le problème va bien au-delà du simple inconfort. Plusieurs retours d’utilisateurs signalent que ces adaptateurs limitent sérieusement la puissance de charge rapide.
Alors que le SU7 annonce des capacités au-delà de 250 kW, certains se retrouvent bridés autour de 100 kW à cause de l’adaptateur.
Le poids de ces adaptateurs crée aussi des contraintes mécaniques sur la prise qui peuvent l’endommager. À domicile, vous devrez aussi investir dans des câbles et adaptateurs spécifiques pour relier votre wallbox européenne à la prise GB/T de la voiture.
Des technologies payées mais inutilisables
Parlons maintenant de toutes ces technologies avancées qui font le charme des Xiaomi en Chine. L’assistant personnel intégré, la connectivité parfaite avec les smartphones, les systèmes de conduite autonome sophistiqués, les applications du système d’infodivertissement. Préparez-vous à une douche froide : la plupart seront probablement désactivées ou fonctionneront très mal hors de Chine.
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L’assistant vocal ne comprendra peut-être pas le français correctement, les applications de navigation utiliseront des cartes chinoises inutiles en Europe, la connectivité avec votre smartphone européen risque de poser des problèmes.
Le cas des systèmes de conduite autonome est encore plus problématique : plusieurs packs incluent des fonctions qui risquent de ne pas être conformes à la réglementation européenne. Ces systèmes pourraient être illégaux à utiliser sur nos routes, ou au mieux, complètement désactivés. Vous payez très cher pour des options que vous ne pourrez jamais activer.
Le casse-tête du service après-vente
Sans commercialisation officielle de Xiaomi en Europe, vous dépendez entièrement de l’importateur pour le service après-vente. Pas de réseau de concessionnaires officiels, pas de garages agréés dans votre région, pas de hotline constructeur en français. Les pièces détachées devront être commandées spécifiquement en Chine avec des délais de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et évidemment, ces pièces vous coûteront probablement les yeux de la tête.
La garantie constructeur ? Xiaomi risque fort de ne pas la reconnaître hors du marché chinois. Si un problème sérieux survient, vous vous retrouvez potentiellement seul face à des réparations hors de prix, sans aucun recours vers le constructeur. L’importateur proposera peut-être sa propre garantie, mais elle sera forcément plus limitée qu’une garantie constructeur officielle valable dans toute l’Union européenne.
Les normes européennes évoluent aussi constamment, particulièrement dans le domaine des voitures autonomes et connectés. Rien ne garantit que ces véhicules importés aujourd’hui resteront conformes demain. Vous pourriez devoir payer pour des modifications coûteuses dans quelques années, voire vous retrouver avec une voiture que vous ne pouvez plus conduire légalement.
Xiaomi arrive officiellement, mais il faudra patienter
La bonne nouvelle, c’est que Xiaomi a confirmé son intention de commercialiser officiellement ses voitures en Europe. La mauvaise, c’est que ce ne sera « pas pour tout de suite ». Les observateurs tablent plutôt sur 2026, voire 2027 pour voir les premiers modèles dans les concessions européennes.
Quand Xiaomi arrivera enfin officiellement, les voitures seront complètement adaptées. Elles sortiront avec des prises CCS2 natives qui fonctionneront sur toutes les bornes du continent, sans adaptateur.
Les logiciels seront localisés en français avec des services de navigation utilisant des cartes européennes précises. Une garantie constructeur valable dans toute l’UE vous protégera. Un véritable réseau de service après-vente s’installera avec des concessionnaires, des garages agréés, des stocks de pièces détachées.
Le tout à des prix qui resteront probablement bien en dessous des tarifs délirants pratiqués aujourd’hui par les importateurs parallèles.
Attendez le lancement officiel
Bref, sauf si vous êtes absolument fan de Xiaomi et que l’argent n’est vraiment pas un problème, on vous conseille sincèrement d’attendre. Payer plus du double, voire le triple du prix chinois pour une voiture avec des fonctions bridées, des galères de recharge quotidiennes, une garantie incertaine et un SAV compliqué, ça n’a franchement pas de sens.
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L’engouement pour les voitures Xiaomi est parfaitement justifié. Le YU7 a pulvérisé des records de ventes en Chine, les retours sont excellents, le design plaît, les performances impressionnent. Mais cet enthousiasme ne doit pas vous faire oublier les réalités pratiques et financières d’un achat importé aujourd’hui.
Pour aller plus loin
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Dans deux ou trois ans maximum, vous pourrez acheter exactement la même voiture parfaitement adaptée à l’Europe, avec un vrai support constructeur, un réseau de recharge compatible nativement, et tout ça à un prix beaucoup plus raisonnable. La frustration de l’attente sera largement compensée par la tranquillité d’esprit et les économies réalisées.
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