La charge sans fil serait une aberration écologique : l’équivalent d’une ville comme Nantes gaspillé

 
Bon, il faut qu’on parle de votre chargeur à induction. Pratique ? Indiscutablement. Écologique ? Absolument pas. Entre la perte d’énergie et la chaleur dégagée, le bilan est lourd. Si tout le monde s’y met, on gaspille littéralement l’équivalent de la production de 200 éoliennes juste pour ne pas brancher un câble.

Bon, j’avoue. J’ai plusieurs chargeurs MagSafe qui traînent sur mon bureau et ma table de nuit. C’est le confort absolu : on pose, ça charge, on ne cherche pas le câble dans le noir. Mais ce petit luxe a un coût caché que nous avons tendance à ignorer royalement. Une étude récente vient de mettre les pieds dans le plat, et les chiffres sont franchement dérangeants.

La réalité est simple : la charge sans fil est une passoire énergétique. Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, recharger une batterie par induction consomme environ 35 % d’énergie en plus qu’une charge filaire classique. Pourquoi ? C’est de la physique basique. Le transfert d’énergie par induction génère de la chaleur, beaucoup de chaleur. Et cette chaleur, c’est de l’électricité que vous payez, mais qui ne finit jamais dans votre batterie.

Le calcul qui fait mal

Quand vous branchez un câble, le rendement est excellent, autour de 90 à 95 %. Presque tout ce qui sort de la prise arrive dans le téléphone. Avec le standard Qi ou le MagSafe, on tombe entre 60 et 80 % d’efficacité. C’est moins bon.

Concrètement, pour une batterie standard de 4000 mAh (environ 15 Wh) chargée une fois par jour :

  • En filaire : vous consommez environ 6,1 kWh par an.
  • En sans-fil : vous grimpez à 7,8 kWh par an.

La différence ? 1,7 kWh par an et par personne. Vous allez me dire : « Ulrich, c’est 30 centimes d’euros sur ma facture, on s’en fiche ». Et individuellement, vous avez raison. C’est l’épaisseur du trait. Mais le problème, c’est l’effet de masse.

C’est là que ça devient vertigineux. Il y a plus de 7 milliards de smartphones dans le monde. Selon Strategy Analytics, plus d’un milliard étaient compatibles avec la charge sans fil en 2021. Aujourd’hui, on est sans doute bien au-dessus. Si on prend l’hypothèse basse d’un milliard d’utilisateurs quotidiens du sans-fil, on arrive à un gaspillage total de 1,7 TWh (térawattheures) par an.

Nantes rayée de la carte énergétique

1,7 TWh, c’est un chiffre abstrait. Alors, permettez-moi de le traduire en quelque chose de tangible. Cette énergie perdue, dissipée en pure chaleur dans nos salons, correspond peu ou prou à la consommation électrique résidentielle annuelle de toute la métropole de Nantes.

Les lumières, les frigos, les machines à laver de 670 000 habitants. Toute cette énergie, on la « brûle » collectivement juste pour s’épargner le geste de brancher un connecteur USB-C. C’est l’équivalent de 680 000 foyers (sur une base de consommation mondiale moyenne) ou la recharge de 773 000 voitures électriques qui parcourraient chacune 15 000 km.

D’un point de vue infrastructure, c’est encore plus délirant. Pour compenser cette perte d’efficacité « de confort », il faudrait faire tourner environ 200 éoliennes de 3 MW à plein régime toute l’année. Juste pour compenser la perte. Pas pour charger les smartphones. Juste pour compenser ce qui est perdu entre le chargeur et le téléphone.

Qi2 et MagSafe ne sauveront pas la mise

On pourrait espérer que la technologie s’améliore. Le standard Qi2, fortement inspiré du MagSafe d’Apple, utilise des aimants pour aligner parfaitement les bobines. C’est mieux, c’est vrai. Un mauvais alignement peut faire chuter l’efficacité sous les 60 %.

Mais les aimants ne changent pas les lois de la thermodynamique. L’induction reste un processus avec perte. Pire, cette chaleur excédentaire n’est pas seulement de l’énergie perdue : elle cuit votre batterie à petit feu. La chauffe est l’ennemi numéro un des cellules lithium-ion. En utilisant exclusivement la charge sans fil, vous dégradez la santé chimique de votre batterie plus vite qu’en filaire.

Alors, que fait-on ? Je ne vais pas vous dire de jeter vos chargeurs Qi. Je les utilise encore. Mais il faut être conscient de son usage. La charge sans fil devrait être l’exception, le confort ponctuel, pas la règle absolue.

La conclusion est simple : si vous avez le câble à portée de main, branchez-le. C’est plus rapide, ça chauffe moins, ça préserve votre batterie.

Pour aller plus loin
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