Alpine A290_ β : on est montés à bord de la Renault R5 électrique boostée aux hormones

Le grand retour d'Alpine

 

Voici sans doute un modèle qui marque une nouvelle ère chez Alpine, celle de la voiture électrique. Deux ans avant la présentation officielle de sa petite sportive électrique, Alpine dévoile un showcar baptisé Alpine A290_β qui annonce, dans les grandes lignes, ce que sera la Renault R5 électrique en version sportive, signée Alpine. Nous sommes montés à bord et avons pu toucher la bête.

L’Alpine électrique, on en parle déjà depuis plusieurs mois, pour ne pas dire quelques années, depuis la fameuse « Renaulution » amorcée par Luca de Meo un an après son arrivée à la tête du groupe Renault.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Alpine compte un seul modèle dans sa gamme avec l’A110, une voiture entièrement thermique et déclinée en plusieurs versions spéciales. D’ici les prochaines années, Alpine bénéficiera d’une vraie gamme, avec des ambitions internationales. Le constructeur français compte notamment partir à l’assaut des États-Unis et de la Chine, avec plusieurs SUV électriques.

Mais avant les SUV électriques et la remplaçante de l’A110 électrique (qui sera développée en collaboration avec Lotus), la première voiture électrique d’Alpine sera une citadine qui reposera sur les bases de la future Renault 5 électrique avec la plateforme CMF-B EV.

Petite mais costaude

Le premier modèle électrique d’Alpine est attendu en 2025 et s’appellera A290. En attendant, le constructeur français dévoile le showcar A290_β (A290 « bêta »).  L’A290_β respecte la stratégie d’appellation de la firme dieppoise comprenant un A suivi de trois chiffres. Le chiffre « 2 » correspond au segment B et le nombre « 90 » à la future gamme « lifestyle » de la marque. Enfin, la lettre Bêta de l’alphabet grec est utilisée pour désigner une étape intermédiaire de développement avant le lancement officiel de la voiture de série.

Commençons par la partie esthétique. Comme vous pouvez le constater sur les photos, l’Alpine A290 ressemble beaucoup au concept-car de la Renault 5 électrique, un peu trop même diront certains, même si, évidemment, elle se pare d’attributs esthétiques bien spécifiques, à commencer par ces immenses jantes de 20 pouces qui impressionnent sur un modèle aussi petit.

Le concept est long de 4,05 mètres, pour une largeur de 1,85 mètre et une hauteur de 1,48 mètre. L’empattement court promet de belles sensations de conduite, tandis que la marque a confirmé que le style de la voiture est à 85 % celui de la version finale présentée dans environ deux ans.

Certains éléments aérodynamiques vont sans doute passer à la trappe, mais le travail réalisé autour de ces éléments est assez impressionnant pour une si petite voiture. Par exemple, le bouclier est doté de larges entrées d’air pour améliorer à la fois la pénétration et le refroidissement. Sur la partie basse latérale et sous les projecteurs avant, d’autres entrées d’air ont été intégrés. Les plus geek auront peut-être remarqué un petit clin d’œil à l’univers du gaming avec des ventilateurs de batteries visibles rappelant ceux des PC dédiés aux jeux vidéo.

Vous l’aurez peut-être remarqué sur les photos, mais les jantes en aluminium de l’Alpine A290_β sont assez spécifiques et préfigurent les jantes de la future voiture de série. Elles sont cerclées de pneus spécifiques développés exclusivement pour ce modèle avec Michelin, à ceci près que les jantes de la version de série seront en 19 pouces et les gommes seront donc plus petites que sur le showcar.

Un habitacle orienté pour la piste

Passons désormais à l’intérieur, avec un habitacle assez spectaculaire qui, bien évidemment, n’aura pas grand-chose à voir avec la version de série. Le siège et la disposition centrale du poste de conduite seront remplacés par quelque chose de plus conventionnel avec quatre vraies places.

Tout est poussé à l’extrême avec notamment des sièges baquets dotés d’une structure 100 % carbone brut, des harnais de sécurité Sabelt de compétition ou encore le volant à la forme étrange et très sportive.

Le pilote dispose également d’un casque doté d’un système d’affichage qui lui communique, en direct, toutes les informations pour une utilisation sur circuit : les potentiels drapeaux sortis par les commissaires, les conditions de piste, les informations sur les autres voitures, etc.

Tout cela annonce notamment l’arrivée de systèmes de télémétrie assez poussés sur le modèle de série, notamment pour les clients qui l’utiliseront sur piste. À l’image du mode piste chez Tesla.

Une sportive électrique quatre roues motrices ?

Concernant les informations techniques, nous ne savons pas encore grand-chose concernant la version finale, à ceci près qu’elle reposera sur la plateforme CMF-B EV de la R5 électrique. L’Alpine A290 sera d’ailleurs fabriquée dans la même usine que la citadine électrique de Renault, à Douai, dans le nord de la France.

Alpine précise toutefois que l’A290_β bénéficie d’une technologie Torque Vectoring, qui permet de contrôler séparément le couple transmis à chacune des roues, notamment pour accentuer le dynamisme de l’auto. Le modèle de série ne devrait pas l’adopter (puisque cela nécessite quatre moteurs), mais la marque française annonce que « la voiture de série sera équipée, elle aussi, d’un système de gestion du couple, adapté à sa conception« .

Comme la R5 électrique, l’Alpine sera dotée d’un train arrière multibras garantissant un bon compromis entre dynamisme et confort. Les ingénieurs travailleront aussi au niveau des trains roulants, des suspensions, de la direction ou encore des freins pour marquer une vraie différence avec la R5.

Sur le showcar, l’ABS s’ajuste via 11 positions, avec des réactions différentes en fonction de l’adhérence au sol. Trois modes de conduite dédiés à la piste sont également proposés : « wet », « dry » et « full ». Ces modes de conduite devraient être repris sur la voiture de série.

La Renault 5 électrique sera une traction, c’est-à-dire avec un moteur positionné au niveau de l’essieu avant. Cette architecture permet aussi d’intégrer un second moteur électrique à l’arrière, pouvant en faire ainsi une quatre roues motrices. Si la R5 électrique restera sans doute une traction, l’Alpine devrait quant à elle bénéficier d’une transmission intégrale.

Plus de 200 ch et 400 km d’autonomie ?

En ce qui concerne la puissance et la batterie, Alpine n’a pas encore communiqué à ce sujet, mais nous pouvons toutefois dresser un premier portrait-robot de la future Alpine électrique.

Comme la R5, l’A290 intégrera un nouveau pack de batteries, mieux intégré à la plateforme, ce qui permet de gagner de la place, mais aussi de mieux contribuer à la rigidité de la structure et à la réduction des vibrations. L’architecture est simplifiée avec le passage de 12 modules, comme sur la batterie de la Zoéà quatre grands modules permettant un allègement de 15 kg. Le pack devrait aussi être relativement fin, puisque Renault annonce qu’il n’y aura qu’un seul étage de modules.

Même si Alpine n’avance aucun chiffre, nos confrères de l’Argus ont distillé quelques informations intéressantes pour la R5 qui devraient être similaires pour l’Alpine. Selon eux, il y aura deux batteries pour la R5 : 42 et 52 kWh. L’A290 devrait embarquer la plus grosse batterie garantissant environ 400 km selon le cycle WLTP. Si la R5 devrait bénéficier d’une puissance comprise entre 100 et 150 ch, l’Alpine A290 devrait dépasser les 200 ch.

En ce qui concerne les prix, la R5 électrique débutera à 25 000 euros, mais il faudra compter sans doute environ 35 000 pour une version haut de gamme. Pour l’Alpine, un prix de base d’environ 40 000 euros ne serait pas étonnant, d’autant plus que sa principale concurrente, l’Abarth électrique, débute à partir de 43 000 euros.