Micromania-Zing n’arrive pas à déjouer les pronostics, 47 points de vente vont fermer cette année

 

Suite à une enquête de Gamekult, il s'avère que l'enseigne française n'arrive pas à inverser la tendance. 47 nouveaux points de vente (sur 399) vont être fermés cette année.

Un rayon dédié aux jeux vidéo // Source : Micromania

On a l’impression que Micromania-Zing n’arrivera pas à se relever de l’offensive du dématérialisé. L’enseigne, qui fête ses 39 ans cette année, va devoir fermer de nouveaux points de vente en 2022. En 2017, il y avait 430 points de vente, 399 en 2021… 47 nouveaux points de vente vont fermer leurs portes en 2022. Cette information provient d‘une enquête publiée par Gamekult.

Une stratégie de diversification délicate

Pourtant, Micromania, premier distributeur français spécialisé dans le jeu vidéo, a tenté de transformer son activité dès 2017. En misant sur les produits dérivés, la chaîne a installé des « corners » Zing pour vendre une toute nouvelle gamme de produits afin de s’ouvrir à un plus grand public. Force est de constater que cette stratégie n’a pas suffi à sauver les meubles.

Cette difficulté peut sans doute être expliquée par plusieurs raisons. Micromania-Zing a rappelé le contexte dans une lettre adressée à ses salariés et dont quelques citations ont été publiées par Gamekult : « Le digital est depuis quelques années devenu le canal majoritairement utilisé par les consommateurs pour leurs achats de jeux vidéo. 62 % des transactions sont désormais réalisées en ligne, en hausse de 19 % en 2020 par rapport à 2019. ».

Face au dématérialisé, à l’hégémonie d’Amazon sur le commerce en ligne, la pression des grandes surfaces qui n’hésitent plus à casser les prix, la crise sanitaire et les différents confinements… le constat du groupe français (propriété du groupe américain GameStop) est sans appel.

L’autre visage de Micromania-Zing

Pourtant, l’enquête de Gamekult montre également un autre visage de Micromania-Zing. L’enseigne a également misé sur les services, ce qui lui a valu d’être condamnée par la direction départementale de la protection des populations. On parle ici, par exemple, de la garantie supplémentaire de deux ans lors de l’achat d’une console, option facturée 45 euros. Cette assurance pouvait s’avérer trompeuse, de plus, le groupe Micromania-Zing a imposé des objectifs de vente élevés aux magasins.

« Dans tous les magasins sur lesquels j’ai été affecté, on avait les mêmes quotas à remplir : 60 % de taux d’attachement d’extensions de garantie sur les consoles, 30 % sur la garantie “Jeux Indestructibles”, 50 % de garantie accessoire. La pression était différente selon les responsables régionaux. Mais elle est compréhensible dans la mesure où il s’agit d’une des plus grosses sources de revenus de Micromania avec l’occasion. »

Pour rappel, au terme de son enquête nationale, la DDPP avait relevé trois comportements inappropriés de la part de la société. Ils tournent tous autour des extensions de garanties.

Selon l’injonction, Micromania-Zing a présenté à ses clients « une information confusionnelle sur les droits de consommateurs en matière de garantie légale ». Ensuite, ces options ont été décrites comme un produit de Micromania, il s’agit en réalité d’une assurance émise par un courtier. Enfin, l’enseigne française a imposé des modalités de garantie « non prévues dans les textes légaux » à ses clients.

Grâce à l’enquête de Gamekult, on comprend mieux comment des magasins se sont retrouvés dans cette situation, avec une pression aux résultats constante, des objectifs intenables et une concurrence interne malsaine.