Trottinettes électriques à Paris : la moitié des opérateurs quitte le navire (ou presque)

 

Entre consolidation du marché, dégradation et réduction des acteurs imposée par la future loi sur la mobilité, les opérateurs de trottinettes électriques semblent remettre leur activité en question au sein de la ville Lumière. Au point de se retirer du marché, pour six d’entre d’eux. Mais un retour n’est pas non plus à exclure.

L’article du Journal du Net publié ce mardi sur le retrait des opérateurs spécialisés dans les trottinettes électriques a fait l’effet d’une petite bombe. En collaboration avec la start-up Fluctuo, le média français a en effet mis en exergue des données pour le moins intrigantes : six acteurs du secteur ont stoppé leur activité au sein de la capitale française, alors qu’un septième peine à véritablement décoller.

Ces départs résonnent-ils aux annonces du 6 juin 2019 effectuées par la maire de Paris, Anne Hidalgo, selon lesquelles le nombre d’opérateurs chutera à trois au lieu de douze une fois le décret mobilité passé au niveau national ? Au premier abord, oui. Mais au regard des réactions glanées par le JDN, la réponse à cette question semble moins évidente. Car la plupart des entreprises du milieu compte revenir de plus belle, mais pas toute.

Ça s’en va et ça revient

Bolt (anciennement Txfy) par exemple, a bel et bien confirmé l’arrêt momentané de son service. « Cette décision est motivée par la profusion d’acteurs présents sur le marché – il y a aujourd’hui trop de trottinettes en service proportionnellement à leur taux d’utilisation – et par des coûts de maintenance conséquents pour pallier les dysfonctionnements et actes malveillants (dégradations, vols) subis », peut-on lire. Pour revenir, la start-up attend « un cadre plus propice ».

Les Allemands Hive (Daimler-BMW), Wind et Tier ont également fui les rues parisiennes : la première a confirmé l’information au JDN, bien qu’un retour avec des « trottinettes de seconde génération » offrant une « approche plus durable » soit envisageable. Sans qu’une date précise ne soit communiquée. Pour la seconde, dont le « dernier jour d’activité remonte au 9 juin », c’est exactement le même refrain.

La troisième jeune pousse se veut plus rassurante auprès du journal Les Échos : elle « procède actuellement à une régénération de sa flotte » afin de « mettre à disposition des utilisateurs un modèle adapté aux spécificités de chaque marché et toujours plus durable », peut-on lire. Le mois de juillet devrait ainsi marquer son come-back.

De 500 trottinettes le 21 juin à 200 le 26 juin puis 0 le 27 : Voi vit-elle une descente aux enfers ? Pas tout à fait, en réalité. D’après le directeur France de la société, toujours cité par Le Journal du Net, cette absence durera « au maximum trois semaines », « le temps de renouveler la flotte par des modèles plus performants et de former les équipes », est-il indiqué.

Une question de temps

Ufo a également disparu du paysage, sans que personne ne parvienne à les contacter. Lime, Bird, Circ (anciennement Flash), Dott et Jump demeurent donc les derniers gladiateurs encore debout. Quant à B-Mobility, qui se place à mi-chemin entre les acteurs encore actifs et les autres, sa flotte « reste sur un chiffre stable d’une cinquantaine d’appareils depuis son lancement fin mai ».

Si beaucoup d’opérateurs n’ont pas abandonné leurs ambitions sur le marché parisien, force est de constater que la consolidation du marché oblige certains d’entre eux à se retirer temporairement, et ce dans l’optique de renouveler leur flotte et ajuster leur stratégie, ou définitivement. Le fait est que la décision d’Anne Hidalgo réduira, dans tous les cas, le nombre de flottes présentes à Paris. Ce n’est, maintenant, plus qu’une question de temps.


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