Test du FIMI X8 Mini : un petit drone vaillant, mais défaillant

Comme un léger manque de fiabilité face au DJI Mini 2

 

Ça y est, les premiers concurrents du DJI Mini 2 commencent à être dignes d'intérêt. Le FIMI X8 Mini en fait partie et promet même plus de fonctionnalités pour un prix moindre. Nous avons mis ce drone dans nos valises pour un voyage en Croatie et voici ce qu’on en a pensé.

Le FIMI X8 Mini // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

FIMI ne vous dit sûrement pas grand-chose, mais sachez que la jeune marque a déjà fait ses preuves en Chine et fait surtout partie de l’écosystème Xiaomi. Entre les stabilisateurs de poche et les caméras d’action, FIMI fabrique avant tout des drones. Leur star du moment est le X8 Mini, un drone miniature qui vient se placer en concurrent direct de l’excellent DJI Mini 2. Plus abordable que ce dernier, le X8 Mini ne lésine cependant pas sur les fonctionnalités et promesses… du moins sur le papier. Nous l’avons testé dans diverses conditions et voici notre test complet.

Design

Le X8 Mini surprend par sa taille et fait clairement penser à un jouet. Nous avions eu la même impression avec le DJI Mini 2, mais ce dernier inspire globalement plus confiance que le drone testé aujourd’hui. Ces impressions se confirment avec les finitions et le toucher très plastique du X8 Mini. Passons sur le bruit d’allumage qui fait pour le coup « jouet de fête foraine » et attardons-nous sur le design du drone. Les bras se plient et se replient différemment de ceux du Mini 2 puisque le mouvement nécessaire (horizontal ici) est le même pour les bras avant et arrière. Ces derniers font passer les dimensions du drone de 145x85x56 mm à 200x145x56 mm : il tiendrait presque dans une poche de jogging une fois replié.

Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

L’avant du drone accueille logiquement la caméra, mécaniquement stabilisée sur 3 axes. Nous détaillerons les caractéristiques vidéos dans la partie dédiée, mais sachez que le X8 Mini est capable de filmer en 4K. Ne vous laissez pas berner par l’autocollant placé sur la calandre : le drone est dépourvu de capteurs d’obstacles, à l’exception des éléments dédiés à l’atterrissage. En plus des deux capteurs qui évaluent la distance entre le sol et le drone, on retrouve ici une petite caméra qui promet un “atterrissage de précision”. À voir dans les faits. La face inférieure du drone présente également le bouton d’allumage, l’indication de niveau de batterie et une LED arrière permettant de connaître le sens de l’appareil une fois dans les airs. Il s’agit d’ailleurs de l’unique LED présente sur le drone.

À gauche la nacelle-caméra, à droite le dessous de l’appareil avec les capteurs dédiés à l’atterrissage // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

À l’instar de celles du DJI Mini 2, les hélices du FIMI X8 Mini nécessitent un petit tournevis (inclus) pour être changées — pas de système rotation/pression dit “Quick release” donc. Notez que deux paires d’hélices supplémentaires et leurs vis sont comprises à l’achat du drone. FIMI ne donne aucune information quant aux moteurs utilisés.

Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Terminons ce tour du propriétaire par l’arrière de l’appareil. Le port micro-USB sera rarement utilisé, puisqu’il ne sert ni à recharger l’appareil ni à récupérer les photos et vidéos. À côté, vous remarquerez la présence d’un petit interrupteur qui permet de basculer entre les deux options de pilotage : avec la radiocommande incluse ou avec un smartphone en Wi-Fi. Attention pour cette alternative, la portée et la facilité de pilotage s’amoindrissent logiquement. Au-dessus, l’emplacement microSD permet d’insérer facilement la carte, mais il faut avoir l’ongle long pour la retirer lorsque la batterie est en place. Notons justement l’absence de trappe pour la batterie, cette dernière venant compléter la carrosserie de l’appareil. Elle se loge sans difficulté et un joli clac vient nous confirmer que tout est en ordre pour le décollage. Bonne nouvelle, grâce à son port USB-C, la batterie peut être rechargée sans forcément être insérée dans le drone.

Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Notez que le X8 Mini n’embarque pas de mémoire interne : retour à la maison si vous avez oublié votre microSD.

Réglementation

La masse de la batterie joue un important rôle pour ce que l’on pourrait appeler les “mini drones”, le but étant de rester sous le seuil des 250 grammes pour des questions de réglementation. Ici, FIMI a fait un drôle de choix en proposant deux versions de batterie. La première fait atteindre au drone la masse de 258 grammes tandis que la deuxième batterie, appelée “Pro”, permet au drone de rester dans la limite — à 5 grammes près.

Ainsi la version Pro dispense de passer une quelconque formation obligatoire et rend le survol des personnes isolées toléré avec une vitesse de vol inférieure à 19 m/s. Sachez tout de même qu’il est recommandé de lire le guide et de passer l’examen théorique pour cette catégorie dite “Ouverte”. Vous l’aurez compris, la version batterie Standard que nous testons ici rend théoriquement obligatoire le passage d’une formation de sous-catégorie A1 et interdit formellement le survol de personnes. “Théoriquement”, car pour 8 grammes près, nous ne serons pas étonnés d’apprendre que certains utilisateurs ne prennent pas la peine de passer la formation ou de respecter la réglementation en vigueur pour les drones de plus de 250 grammes. On ne comprend donc pas la décision de FIMI : pourquoi proposer un mini drone avec une version de batterie qui fait dépasser au tout les 250 grammes ? Le “Drone 250 g-classe à conception ultra légère” fièrement mis en avant sur le site du constructeur le place même à la limite d’un marketing mensonger.

Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Quoi qu’il arrive, n’oubliez pas de vous enregistrer en tant qu’exploitant d’UAS sur AlphaTango, d’apposer votre numéro d’exploitant sur votre FIMI X8 Mini et surtout de respecter les règles élémentaires : gardez votre drone à vue d’œil, ne l’envoyez pas à plus de 120 mètres de hauteur, ne survolez pas de lieux privés ou de zones sensibles et ne volez pas la nuit. Ça donne envie, non ?

Radiocommande et transmission

Radiocommande

Bien que sommaire, la radiocommande du X8 mini est bien pensée et offre une bonne prise en main. La partie gauche vient s’étendre en coulissant et se bloque naturellement une fois le téléphone posé. Un très large choix d’appareils peut donc être accueilli. À droite, une ingénieuse encoche permet de loger le surplus de câbles, nécessaire pour connecter le téléphone à la radiocommande. Pour le téléphone, les trois ports habituels (micro-USB, USB-C et Lightning) sont fournis dans la boîte. La radiocommande a quant à elle droit à un port USB-C.

Le téléphone se met facilement en place dans la radiocommande // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Même remarque que pour le drone : la qualité de fabrication de la radiocommande nous rappelle que nous avons affaire à un produit entrée de gamme. Nous avons par exemple déboîté une des antennes en sortant la radiocommande un peu trop brutalement du sac. Cette dernière pendouillait alors fièrement au bout de son câble et il a suffit de forcer un coup pour qu’elle rentre à sa place. Bref, DJI a encore de l’avance au niveau des finitions.

En plus des deux joysticks et des deux antennes, on compte seulement cinq éléments sur la radiocommande : le bouton d’allumage, le bouton RTH, celui pour lancer un enregistrement, un dernier pour prendre une photo et la molette pour contrôler l’inclinaison de la nacelle. Rien à signaler de ce côté puisque les boutons tombent bien sous les doigts. Bonne nouvelle, les deux joysticks se dévissent et se rangent dans une partie de la radiocommande, tout comme ceux des drones DJI. L’ensemble (le drone et la radiocommande) se range donc très facilement, une excellente nouvelle et surtout un des atouts phares d’un tel produit.

Le drone et sa radiocommande sont facilement transportables // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Transmission

Avec son protocole maison, FIMI annonce une portée maximale de 8 kilomètres. Cette donnée reste théorique puisque totalement illégale en Union européenne et sûrement partout ailleurs, mais sachez que nous avons pu atteindre une distance de 550 mètres sans aucune coupure. Nous n’avons pas voulu aller plus loin et ce test a été réalisé sans réels obstacles pour le drone, qui évoluait au-dessus de champs. Sachez aussi que la portée n’a jamais posé problème pendant la vingtaine de vols que nous avons effectués, que cela soit en pleine campagne, près des falaises ou au-dessus de lacs.

Les choses se compliquent logiquement lorsque l’on passe en mode Wi-Fi, c’est-à-dire en contrôlant le drone depuis son téléphone et non depuis la radiocommande. Notre unique test a été court puisque nous perdions la connexion aux alentours des 35 mètres de distance. De toute façon, cette option est à utiliser en dernier recours : le tactile du téléphone et l’interface de l’application ne permettent clairement ni un pilotage aisé, ni de belles prises de vue.

L’interface en mode Wi-Fi

Que cela soit en liaison Wi-Fi ou non, sachez que le retour vidéo est de mauvaise qualité : il n’y a pas de problèmes particuliers au niveau de la fluidité des images, mais ces dernières ne sont vraiment pas détaillées.

Qualité d’image

Le X8 Mini utilise un capteur 1/2,6″ CMOS Sony de 12 mégapixels. Le drone est capable de filmer en 4K UHD (3840×2160) à 30, 25 et 24 images par seconde. En 2,7 K, la fréquence d’image atteint les 60 ips. On ne sait pas vraiment qui va l’utiliser, mais sachez que le 120 ips est quant à lui disponible en 720 p. L’objectif propose une ouverture fixe f/2,0 et un champ de vision de 80°, contre f/2,8 et un champ de vision de 83° pour le DJI Mini 2. Bonne nouvelle, le FIMI propose la compression H.265.

Voilà pour le blabla technique. Dans les faits, les images délivrées par le X8 Mini sont convaincantes tant que l’on ne se penche pas trop dessus. Déjà, la colorimétrie utilisée par défaut a la fâcheuse tendance à sérieusement sursaturer les images. Certains paysages sont certes embellis, comme le bleu turquoise du bord de mer, mais cet effet est bien trop lourd  dans les autres environnements. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples pour bien comprendre nos propos.

Certaines personnes préféreront sûrement ces couleurs tape-à-l’œil mais il faut bien avouer qu’elles dénaturent les images, en plus de laisser trop peu de liberté en post-production. FIMI a sûrement fait ce choix pour penser correspondre au grand public, mais on aura tendance à vous conseiller de délaisser ce mode General et de vous diriger vers le profil F-LOG. Les couleurs sont dès lors bien plus plates et donc moins flatteuses, le but de ce profil étant d’offrir une plus grande latitude lors de la retouche des images. Sans ce passage par la case étalonnage, les vidéos présenteront une espèce de voile blanc peu plaisant.

Mode General
Mode F-LOG

Surgit alors un autre problème, celui du faiblement efficace mode auto. Le X8 Mini a en effet beaucoup de mal à gérer tout seul les fortes dynamiques. La majorité de nos plans souffrent donc de surexposition dans certaines zones de l’image. Les maisons et roches blanches des côtes croates en sont le parfait exemple puisqu’elles apparaissent complètement brûlées lorsque le plan a été tourné avec un fort soleil. Une seule solution pour pallier cette mauvaise gestion des forts contrastes : passer en mode Manuel. Nous avons ainsi pu nous sortir de la plupart des situations compliquées en jouant avec les ISO et la vitesse d’obturation.

Assez parlé, voici un rapide best-of de nos plans tournés en Croatie. Certains d’entre eux ont été enregistrés avec le mode de couleur « General », d’autres en F-LOG, toujours sans retouche par nos soins.

En plus de ces habituels problèmes pour un capteur d’entrée de gamme, les images souffrent de vignettage. Comprenez que les bordures de la vidéo sont légèrement floues, du moins bien plus qu’au centre de l’image. En fait, on a l’impression qu’un vieux filtre Instagram a été appliqué sur la vidéo. Rassurez-vous cependant, ce défaut est léger et demande que l’on se penche sur les zones périphériques de l’image pour être visible. Dernier souci lié cette fois-ci aux vibrations du drone : certaines images présentent l’effet jello, caractérisé par des micro-tremblements sur l’image. Pour faire simple, dans cette situation, de petites vagues viennent temporairement déformer l’image. Reste que dans la grande majorité des situations, la nacelle stabilisée sur 3 axes fait du bon travail.

Globalement, la qualité vidéo du FIMI X8 Mini est inférieure à celle du DJI Mini 2, mais elle reste suffisamment convaincante pour un appareil d’entrée de gamme.

Application

Avant d’aller plus loin, sachez que l’application FIMI Navi Mini n’est pas compatible avec tous les téléphones. Aucun problème avec les iPhone, mais ce n’est pas la même histoire avec Android : impossible de connecter le X8 Mini avec notre Google Pixel 5 et OnePlus Nord. Nous avons donc dû réveiller un Samsung Galaxy S6 de son profond sommeil pour les besoins de ce test. L’incompatibilité avec les téléphones Google est décevante, mais c’est surtout celle de OnePlus qui nous étonne puisque ce fabricant est chinois, tout comme FIMI. Eh oui, le X8 Mini étant avant tout destiné au marché chinois, on peut facilement en conclure que les marques de téléphones chinoises (voire asiatiques) seront compatibles avec l’application. Sachez aussi que cette dernière est uniquement proposée en anglais. Maintenant que vous êtes avertis, entrons dans le vif du sujet.

L’application se prend facilement en main et propose le même type d’interface que la concurrence, c’est-à-dire un retour vidéo au centre et les options sur les côtés. Les informations de vol (distance, altitude, vitesse de vol, satellites, autonomie restante…) sont affichées dans le bandeau supérieur, tandis que les options caméra (déclencheur, mode photo, galerie et modes automatiques) sont disponibles sur la droite de l’écran. La mini-carte (Google Maps) est quant à elle en bas à gauche. Un clic sur cette dernière permet de changer d’affichage et de laisser place à un autre type de carte qui indique l’emplacement et la direction du téléphone et du drone. Pratique dans certaines situations.

La majorité des réglages et des fonctionnalités sont accessibles depuis la roue crantée en haut à droite. On retrouve les catégories :

  • Drone : vitesse, distance et altitude maximale, mode Sport, réglages du RTH, etc. ;
  • Caméra : mode manuel/auto, mode photo/HDR/QuickShot/Panorama, colorimétrie, définition, etc. ;
  • Radiocommande : calibration et modes de joysticks ;
  • Nacelle : calibration, vitesse d’inclinaison et réglages avancés ;
  • Batterie : état d’usure des deux cellules de la batterie du drone, température, etc. ;
  • Autres : historique de vols, unités de mesure, mises à jour, mode maintenance, etc.

L’interface est relativement simple, mais le nombre d’options proposées ralentit la mémorisation de leur emplacement. Au moins, cela nous prouve que le X8 Mini est très généreux en termes de fonctionnalités. L’application mériterait aussi quelques ajustements ici et là. Il est par exemple impossible de changer le type de colorimétrie par défaut : il ne faut donc surtout pas oublier de faire un tour dans le menu en question avant de commencer sa session de vol. On aurait également aimé un meilleur rangement pour certaines options, qui se retrouvent un peu éclatées au sein des différents menus. Nous chipotons, puisque quelques vols suffisent à bien appréhender l’interface.

À l’usage

L’expérience de vol proposée par le X8 Mini est mitigée. Retenez que nous avons eu moins confiance en l’appareil que lors de notre test du DJI Mini 2.

Commençons par le décollage. Les très petits trains d’atterrissage à l’arrière obligent l’utilisateur à trouver un endroit quasiment parfaitement plat et dégagé pour éviter que les hélices arrière ne touchent le sol ou de petits cailloux. Il est également nécessaire de patienter plus que la normale entre l’allumage du drone et le décollage pour attendre que la myriade de messages d’erreurs peu rassurants affichés par l’application disparaissent un à un. Le X8 Mini met environ trente secondes à capter un nombre suffisant de satellites : autour de 12 en moyenne, soit quelques satellites de moins que le DJI Mini 2. Attention à ne pas trop attendre avant de décoller puisque le drone chauffe extrêmement vite lorsqu’il est immobilisé au sol. Ainsi nous avons dû à plusieurs reprises l’éteindre et attendre cinq à dix minutes pour que le message « The sensor temperature is too high, please turn off the drone » s’en aille. Ce problème de chauffe est assez embêtant, puisqu’il est quasiment toujours nécessaire de calibrer la nacelle (au sol donc) avant chaque vol. Le DJI Mini 2, encore une fois, a bien moins souvent besoin de cette étape, cruciale pour la qualité des vidéos.

Les nombreux messages d’erreurs à l’allumage du drone

Nous voilà maintenant en plein vol. Le drone est très réactif et se manipule sans difficulté. Nous avons même baissé un peu la sensibilité des joysticks. N’hésitez pas non plus à jouer avec le réglage de la vitesse maximale du drone, qui peut atteindre 16 m/s — exactement comme le Mini 2 de DJI. Attention, le X8 Mini a tendance à trop piquer du nez lors des phases d’accélération, ce qui lui fait perdre assez d’altitude pour nous faire peur lors des vols en rase-motte. Dommage, cela nous a parfois obligé d’interrompre un mouvement fluide pour lui refaire prendre un peu d’altitude — et en conséquent gâcher la vidéo. Pour des plans très stables, sachez que le drone peut descendre à 3 m/s. Un mode Tripod est également de la partie. Avec ce dernier, la vitesse de rotation du drone est réduite, tout comme sa vitesse maximale (1 m/s), le but étant d’enregistrer des vidéos plus stables et fluides.

Il faut également être particulièrement attentif lorsque le drone est proche du sol, la faute à une faible résistance au vent. Le X8 Mini a en effet du mal à se stabiliser et a vite fait de partir dans tous les sens lors des situations un peu venteuses. Dans ces cas-là, la caméra fait quant à elle des à-coups. À ce sujet, sachez que la nacelle de notre FIMI X8 Mini nous a lâché après une vingtaine d’utilisations, la faute à priori à de fortes bourrasques de vent. La caméra fonctionne toujours, mais il est impossible de régler ou de calibrer la nacelle, qui n’en fait alors qu’à sa tête et qui rend chaque nouvelle vidéo inutilisable. Impossible de vous dire s’il s’agit d’un problème courant sur ce modèle, mais ce n’est pas rassurant quant à la fiabilité du drone. Vous trouverez ci-dessous le passage venteux que nous pensons responsable du problème de nacelle, puis quelques vidéos enregistrées par la suite. Vous le verrez, ces dernières ne sont clairement pas exploitables.

Terminons sur l’atterrissage, sur lequel nous n’avons pas grand-chose à dire. Le drone marque un très court temps d’arrêt avant d’entamer la dernière descente, ce qui peut surprendre les premières fois. Au moins, l’atterrissage est efficace et permet d’éviter tout décalage soudain du drone à cause du vent. Le mode RTH (ou « retour à la maison » en français) proposé par le X8 Mini est relativement performant. Nous avons été agréablement surpris par cette capacité qu’a le drone à venir se poser automatiquement à l’endroit d’où il a décollé. Il faut certes compter sur un rayon de précision de un à deux mètres, mais cela reste assez raisonnable pour activer et utiliser cette fonctionnalité, quitte à prendre la main au dernier moment pour un atterrissage parfaitement maîtrisé.

Un mode RTH adaptatif est même proposé, le but étant de modifier en temps réel le lieu d’atterrissage en fonction de la position du pilote. Cela aurait pu nous être très utile lors d’une de nos sessions de test avec le drone : nous nous sommes physiquement éloignés de plusieurs centaines de mètres du point de décollage, mais les données affichées par l’application (distance entre le pilote et le drone) se fondaient sur le point de départ et n’avaient donc aucun sens. Nous avions également perdu de vue le drone dans le ciel et, comme si ça ne suffisait pas, la batterie approchait du seuil critique des 15 %. La perte de signal est venue couronner le tout : nous n’avions plus aucun contrôle sur le drone, qui est tranquillement revenu se poser au point de départ. On remercie le déclenchement automatique du RTH, qui a été assez précis pour le faire atterrir entre la route et la falaise.

Une fois la fonction d’atterrissage précis activée, la petite caméra inférieure filme le sol au décollage, puis le drone utilise ces images pour (essayer de) retrouver l’endroit pour se poser. Nous vous conseillons d’activer cette fonctionnalité seulement si vous avez un landing pad (petit tapis dédié au décollage/atterrissage des drones) : l’algorithme a sans surprise besoin d’une différence assez marquée au niveau des éléments au sol. Comprenez que cela ne fonctionnera pas si vous décollez en plein champ, sur la route…

Modes automatiques

Le X8 Mini surprend par le nombre d’options dites intelligentes qu’il offre. Pour ne citer que lui, le Mini 2 de DJI en fait bien moins. Commençons par le mode de suivi, proposé en trois déclinaisons :

  • Mode Trace : le drone suit toujours sur la cible, à distance depuis l’arrière ;
  • Mode Profil : le drone suit toujours sur la cible, à distance depuis le côté ;
  • Mode Verrouillage : si la vitesse de vol est nulle, le drone fait du surplace en suivant la cible sur 360°, sinon il vole autour de la cible.

Rappelons à toutes fins utiles que le drone est complètement dépourvu de capteurs d’obstacles. Nous étions alors logiquement frileux à utiliser cette fonctionnalité lors de nos tests. Il faut s’assurer de voler dans un espace vierge de tout poteaux électriques, arbres ou bâtiments. Le suivi fonctionne étonnamment bien, puisqu’il est parfois capable de retrouver un sujet ayant temporairement disparu derrière un arbre. Attention à ne pas aller trop vite pour ne pas perdre le drone.

Il est également possible de lancer des mouvements automatiques (dits QuickShots) tels que les classiques « Spirale », « Orbit » et autres « Dronie ». Pour rappel, ces modes permettent de réaliser des plans fluides sans être forcément un pro des joysticks. Nous les avons trouvés moins intuitifs que ceux du Mini 2 : vous devrez sûrement vous y reprendre à plusieurs fois avant d’obtenir le plan souhaité, le temps de comprendre le comportement du drone. Citons également le mode Waypoint, qui permet de définir un itinéraire en utilisant la carte de l’application. Avec cette option, il est même possible de verrouiller la caméra sur un point d’intérêt.

Pour résumer, même si ces fonctionnalités automatiques ne sont pas toutes abouties ou pertinentes, on ne peut qu’apprécier leur présence, surtout sur un drone de ce type. Il faut en effet savoir que de telles fonctionnalités sont habituellement réservées aux drones milieu ou haut de gamme : DJI est clairement battu sur ce terrain puisque ses Mini et Mini 2 proposent uniquement des mouvements automatiques — certaines applications non-officielles débloquent le mode de suivi.

Autonomie

Les 2 400 mAh de la batterie Standard sont censés offrir une durée de vol de 30 minutes. La batterie Pro, que nous n’avons pas pu tester, affiche quant à elle une capacité de 2 200 mAh et est censée proposer une minute de plus en vol.

La batterie du X8 Mini // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Dans les faits, notre batterie Standard faisait atteindre au drone entre 20 et 25 minutes de vol. C’est moins que prévu, certes, mais cela reste un bon voire très bon résultat. À titre de comparaison, le Mini 2 en fait autant. En bombardant avec le mode Sport du X8 Mini, nous avons noté une autonomie de 17 minutes, un score très raisonnable. Selon nos tests et avec un chargeur de 30 watts, la batterie a mis 2 heures et 6 minutes à se recharger entièrement.

Prix et date de sortie

Sur le site constructeur, le FIMI X8 Mini est affiché au prix de 369 $ pour la version Standard et 389 $ pour la version Pro. Le drone se trouve également sur des sites tels que Banggod et AliExpress aux alentours de 400 euros, avec des promotions assez fréquentes à 350 euros. Dans ce cas, cela représente un écart de 100 euros avec la version Standard du DJI Mini 2.

Note finale du test
6 /10
Le FIMI X8 Mini a de sérieux arguments à faire valoir pour un mini drone : nacelle stabilisée sur 3 axes, 4K à 30 images par seconde, transmission très convaincante, failsafe RTH qui fonctionne et bonne autonomie. Il fait même mieux que le petit roi Mini 2 de DJI en proposant tout un tas de fonctionnalités, dont le suivi automatique. Attention tout de même à ne pas oublier l’absence de capteurs d'obstacles.

La qualité des images est satisfaisante, mais le petit capteur sursature la colorimétrie, gère mal les fortes dynamiques et souffre de vignettage et d’un léger jello par moments. Un mode F-LOG vient rattraper le tout, à condition de passer par l’étape étalonnage. Le véritable problème du X8 Mini tient en réalité en un mot : fiabilité. Il est trop capricieux au décollage et est globalement moins rassurant que le Mini 2. Signalons également qu’après une vingtaine de vols et quelques bourrasques de vent, notre modèle de test est inutilisable à cause d'un problème de nacelle. Enfin, on ne comprend pas pourquoi l’une des deux batteries proposées par la marque fait dépasser au drone le fameux seuil des 250 grammes.

Le FIMI X8 Mini est un bon choix pour les débutants, mais nous aurions tendance à leur conseiller de mettre 60 à 100 euros de plus pour décrocher un DJI Mini 2, qui est bien plus fiable et qui propose des images plus fidèles. Au moins, FIMI aura essayé.

Points positifs
FIMI X8 Mini

  • Drone et radiocommande très transportables

  • 4K 30 ips satisfaisante

  • Failsafe RTH efficace

  • Modes intelligents

  • Autonomie convaincante

  • Prix en promotion

Points négatifs
FIMI X8 Mini

  • 8 grammes trop lourd pour la version classique

  • Gestion des fortes dynamiques

  • Vignettage, jello et sursaturation des images

  • Aucune mémoire interne

  • (Nacelle cassée après ≃ 20 vols sur notre modèle)