Les failles de l’indice de réparabilité pointées du doigt : les notes sont surévaluées

Plusieurs points faibles

 

L'association HOP met en garde l'État : l'indice de réparabilité mis en place en 2021 est trompeur d'après elle. L'étude met en avant plusieurs points faibles du score.

En 2021, la France a mis en place l’indice de réparabilité. Vous les croisez partout, on les utilise même dans nos fiches techniques, c’est un score accordé aux appareils électroniques commercialisés en France depuis le 1er janvier 2021.

Son objectif : donner au consommateur une meilleure idée de la longévité du produit acheté en sachant d’emblée si les potentielles réparations à faire au fil du temps seront faciles à faire et accessibles.

Malheureusement, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) met en garde les consommateurs sur l’un des aspects de cet indice.

Des notes incohérentes et surévaluées

D’après HOP, les notes des fabricants sont surévaluées. Ils ont refait passer certains produits dans les bancs de tests.

Par exemple, l’iPhone 7 Plus d’Apple possède une note de 5,8/10, alors qu’Apple lui a décerné 6,4/10. Selon les experts, les pièces détachées sont compliquées à acheter et la documentation est pauvre. Autre exemple : le Samsung A41 est noté 6,6/10 par HOP, contre 8/10 par son fabricant.

Le bon score (7/10) du Vivo Y21s est également critiquable, dans la mesure où Vivo ne commercialise aucune pièce détachée et bloque de ce fait la réparation par des réparateurs indépendants ou par les consommateurs eux-mêmes.

Que reproche-t-on à l’indice de réparabilité ?

Le problème est que les notes sont calculées et communiquées directement par les fabricants. HOP demande donc à l’État d’avoir un contrôle indépendant des notations.

Autre problème soulevé par l’étude : les indices de réparabilité sont parfois difficiles à trouver. L’association exige donc un contrôle de la diffusion et de l’affichage de l’indice plus strict. Il demande donc que l’État crée un site internet public dans lequel seraient répertoriés les scores des différents indices de réparabilité.

HOP évoque également le problème de la discrimination entre les scores. D’après eux, « parmi toutes les catégories de produits, les produits avec un indice de réparabilité bas (entre 2 et 3,9) et très bas (inférieur à 1,9) restent marginaux. Cela signifie que les produits sont pour la plupart facilement réparables, ou bien que l’actuelle grille de calcul ne parvient pas à établir de différences suffisamment importantes (…) ».

Selon l’association, il est nécessaire de revoir le système de notation de l’indice en questionnant la pondération des critères. Dans les faits, un score très faible sur un critère tel que la démontabilité, la disponibilité ou le prix des pièces détachées signifie que la réparation du produit est quasiment impossible. Aujourd’hui, les fabricants compensent une mauvaise note dans un critère par une meilleure note dans un autre critère (comme la documentation, moins couteuse à produire).

HOP espère faire changer cette notation française. De plus, l’étude amène des pistes de réflexion sérieuses et intéressantes pour les débats à venir sur l’élaboration d’un score de réparabilité européen.


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