
Cette affaire pourrait-elle forcer Spotify à revoir en profondeur son modèle économique, et la manière dont il paye les artistes qui font toute la richesse de son catalogue ? Malheureusement, la question est encore loin de se poser du côté du géant scandinave de la musique en streaming, mais elle pourrait s’imposer à lui à mesure que les scandales s’accumulent.
On apprenait ainsi en début de semaine, du magazine Rolling Stone (via Clubic), qu’un nouveau procès collectif s’est ouvert en Californie à l’encontre de Spotify. La plainte, déposée le week-end dernier, accuse la plateforme d’avoir laissé une fraude généralisée suivre son cours, jusqu’à favoriser indûment certains gros artistes au détriment de milliers d’autres talents.
Le modèle économique de Spotify à nouveau critiqué
Pour comprendre ce qui est reproché à Spotify, il faut d’abord cerner le modèle économique de la plateforme. Souvent critiqué pour son manque d’équité, il s’appuie sur un système de pro-rata. Pour faire simple, les revenus publicitaires glanés par Spotify sont chaque mois ajoutés à une cagnotte consacrée à la rémunération des artistes.
Jusqu’ici rien de dérangeant, sauf que cette cagnotte est fixe, est que la somme qu’elle contient est reversée aux artistes uniquement en fonction de leur part de marché individuelle, calculée par Spotify à l’aide du nombre d’écoutes.
C’est précisément le nombre d’écoute qui est au coeur de la plainte déposée il y a quelques jours contre la firme. Ce calcul serait biaisé par certains artistes malhonnêtes, qui utilisent des bots pour gonfler artificiellement leur nombre d’écoutes et s’accaparer ainsi plus de revenus. Des revenus qui, cagnotte fixe oblige, font mécaniquement défaut aux autres musiciens.

Le rappeur Drake impliqué, Spotify complice ?
L’un des principaux plaignants est le rappeur américain RBX, cousin d’un certain Snoop Dogg, qui tente, avec ses avocats, de prendre la défense des artistes lésés. L’intéressé pointe notamment la complicité présumée de Spotify, qui laisserait la valeur de chaque stream légitime s’étioler.
« Les artistes de l’industrie du streaming ont besoin de rapports précis sur les écoutes et d’une détection efficace de la fraude pour assurer une rémunération équitable. Quand les écoutes sont gonflées artificiellement à grande échelle – comme l’allègue le procès de mon client relatif aux écoutes générées par Drake – cela impacte les revenus d’innombrables auteurs-compositeurs, interprètes et producteurs », explique ainsi l’un des avocats du rappeur, qui accuse Drake d’être au coeur de ce scandale.
Selon les plaignants, d’importantes anomalies auraient effectivement été constatées sur les « écoutes » comptabilisées pour Drake ces dernières années. Entre janvier 2022 et septembre 2025, le rappeur aurait ainsi cumulé 37 milliards d’écoutes, dont une partie est âprement contestée.
L’enquête menée par les plaignants et leurs avocats met par exemple en avant un nombre important de comptes écoutant la musique de Drake jusqu’à 23 heures par jour, mais aussi l’utilisation massive de VPN pour trop un grand volume d’écoutes enregistrées. Des pics d’écoutes massives, de longs mois après la sortie d’un nouveau morceau de Drake, seraient également observés, au même titre que des courbes de décroissances incohérentes au regard des tendances mesurées chez d’autres artistes du même calibre.

Autant d’indices qui mettent la puce à l’oreille, mais qui n’inquiètent visiblement pas Spotify. Impassible, la firme a indiqué au magazine Rolling Stone qu’elle continue d’investir massivement dans des outils permettant justement de s’attaquer au streaming artificiel. La plateforme explique par ailleurs retirer les écoutes frauduleuses, bloquer les royalties associées et infliger des pénalités aux fraudeurs.
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