« Une fois tous les deux à quatre mois » : voici comment nettoyer facilement les panneaux solaires

 
Des chercheurs ont mis au point de nouveaux systèmes de nettoyage automatique pour panneaux solaires. Leurs tests montrent que ces dispositifs réduisent considérablement les pertes de performance liées à l’accumulation de poussière sur les modules.
Les deux versions des panneaux solaires autonettoyants installées à l’extérieur. // Source : Mohamed Salama pour SciDev

Prévus pour fonctionner en extérieur, les panneaux solaires conçus pour résister aux assauts de la météo : pluie, chaleur, neige, la grêle, etc. Pourtant, au-delà des aléas climatiques, un autre ennemi menace régulièrement leur rendement : la poussière.

Si le nettoyage n’est pas effectué correctement et de manière régulière, la perte d’efficacité peut devenir importante. Ce problème a d’ailleurs donné naissance à tout un marché, notamment celui du nettoyage des panneaux solaires, un secteur qui pourrait bien s’éteindre avec l’arrivée des modules dits autonettoyants.

En Égypte, des chercheurs de l’Université allemande du Caire travaillent justement sur cette technologie. Ils ont conçu des panneaux capables de se nettoyer eux-mêmes, spécialement destinés aux lampadaires solaires, et promettant de réduire les coûts d’entretien.

Un revêtement antistatique et un système de vibrations mécaniques

L’aspect autonettoyant de ces modules repose sur deux éléments clés : un revêtement antistatique et un système de vibrations mécaniques. Le nano-revêtement antistatique empêche la poussière d’adhérer à la surface du verre. Il forme une fine couche protectrice à l’échelle nanométrique pour réduire l’électricité statique responsable de l’attraction des particules. Résultat : la saleté se dépose moins et se détache plus facilement.

Le système de vibrations mécaniques, quant à lui, utilise un petit moteur électrique doté d’un contrepoids métallique. Alimenté par l’énergie solaire du panneau ou par une batterie externe, il crée un léger déséquilibre qui fait vibrer le module pendant environ une minute, deux fois par jour. Ces secousses permettent de déloger la poussière accumulée sans endommager la structure, le moteur étant précisément calibré à cet effet.

Les scientifiques explorent également une version sans moteur, activée uniquement par le vent. Dans ce cas, le panneau repose sur une structure de montage flexible capable d’osciller naturellement lorsque le vent souffle. Ces mouvements reproduisent le balancement des feuilles d’un arbre, secouées par le vent pour se débarrasser de la poussière.

Une baisse de perte de rendement, mais pas assez pour remplacer le nettoyage manuel

Toutefois, ces technologies, aussi prometteuses soient-elles, ne remplacent pas totalement le nettoyage manuel. Elles en réduisent simplement la fréquence. « Notre technologie diminue le besoin de nettoyage manuel à une fois tous les deux à quatre mois, selon les conditions locales et la concentration de poussière », précise l’un des chercheurs dans une interview pour le média Scidev Net.

Source : Freepik

Les résultats des essais restent néanmoins encourageants. Après six semaines sans nettoyage manuel, les panneaux classiques avaient perdu environ 33 % de leur efficacité, contre seulement 12,9 % pour ceux équipés du système de vibrations et du revêtement antistatique. La version flexible actionnée par le vent, quant à elle, n’a enregistré qu’une baisse de rendement de 5 %.

Ces performances confirment donc que les technologies autonettoyantes constituent une piste sérieuse pour préserver durablement le rendement des installations solaires, particulièrement dans les régions poussiéreuses.


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