
À Macao, au cœur du Beyond Expo, entre robots humanoïdes et batteries de voitures électriques aux 1 500 km d’autonomie, un stand a attiré mon regard pour des raisons architecturales. Et pour cause : les modules solaires présentés par Far East Photovoltaic Technology, filiale de China State Construction Engineering Corporation (entreprise de travaux publics), semblent sortir tout droit d’un futur où l’urbanisme et la transition énergétique avancent main dans la main.
Des panneaux solaires qui ne ressemblent pas à des panneaux solaires
Le premier choc est visuel. Sur les stands de la marque, les panneaux exposés ne ressemblent pas à des panneaux solaires. Certains imitent à la perfection l’aluminium brossé des façades d’immeubles modernes. D’autres jouent sur des textures pierreuses, et il existe même une version totalement transparente, pensée pour les baies vitrées et les verrières. On est loin des traditionnels rectangles noirs qui crient « efficacité au détriment du style ».

Quatre couleurs sont disponibles : noir, marron, bleu et doré. Et malgré leur esthétique léchée, ces modules restent performants : jusqu’à 190 W/m² pour les modèles opaques et 140 à 150 W/m² pour les versions imitant la pierre ou le verre. Le tout, avec une structure 60 % plus légère que les vitrages photovoltaïques traditionnels. Cela change tout pour des intégrations sur des façades déjà en place ou sur des bâtiments historiques, souvent réticents à sacrifier leur cachet pour des panneaux trop voyants.
Un BIPV pensé pour la Chine… et demain pour le reste du monde ?
Dans leur philosophie, ces produits s’inscrivent dans la mouvance BIPV (Building Integrated Photovoltaics), soit l’intégration du solaire directement dans les matériaux de construction. En Chine, ce n’est pas un vœu pieux : ces modules sont déjà utilisés sur des bâtiments en conditions réelles. Et pas uniquement sur les toits : les murs verticaux deviennent ici une surface exploitable à part entière.

Côté formats, la marque annonce une puissance allant de 44 à 350 W par panneau, selon la taille et l’usage. Un chiffre intéressant, mais c’est surtout l’annonce d’un gain environnemental de 120 kg de CO₂ évités par m² qui interpelle. Un chiffre impressionnant, mais probablement calculé sur le mix énergétique chinois, encore largement dépendant du charbon. Dans un pays comme la France, à électricité décarbonée, l’impact serait moindre — mais toujours significatif dans une logique de compensation locale.
Tesla dans le viseur, mais sans le tapage
On pense forcément aux tuiles solaires de Tesla, souvent présentées comme une révolution mais encore très peu répandues. Ici, la discrétion est totale, et l’approche beaucoup plus industrielle : ce sont les matériaux eux-mêmes qui deviennent producteurs d’énergie, sans compromis esthétique. L’intégration est plus simple, le poids moindre, l’impact visuel inexistant. Et surtout, ça existe. Maintenant. Pas dans cinq ans.
Et maintenant ?
Difficile de savoir si ces technologies sortiront de la Chine à court terme. Le constructeur appartient à l’une des plus grosses entreprises de construction au monde, China State Construction, ce qui garantit des débouchés locaux, mais ne dit rien sur une éventuelle exportation. Il faudra aussi surveiller la résistance dans le temps, les performances dans des environnements moins ensoleillés, et les certifications locales.
Mais si cette génération de panneaux arrive sur le marché européen, ce pourrait être un tournant pour l’architecture solaire. Imaginez des villes entières où chaque surface exposée au soleil devient un capteur d’énergie, sans jamais ressembler à une ferme solaire. C’est ça, le vrai potentiel du BIPV nouvelle génération.
Et franchement, à voir ces modules en vrai, bluffants de réalisme, je me suis pris à rêver : et si dans quelques années, on n’avait même plus besoin de « poser » des panneaux solaires ? Parce qu’ils seraient déjà là, invisibles mais efficaces, dans chaque mur, chaque toit, chaque vitre.
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