Sous pression après de graves accusations de travail forcé, l’industrie taïwanaise du vélo réagit et lance une grande opération de mise en conformité

 
Confrontée à des accusations de travail forcé visant son principal fabricant (Giant), l’industrie taïwanaise du vélo lance une vaste opération de mise en conformité sous l’impulsion de la Taiwan Bicycle Association.
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Source : Merida

La Taiwan Bicycle Association (TBA) a annoncé cette semaine le lancement d’une vaste initiative destinée à encadrer plus strictement les pratiques sociales et éthiques au sein de la filière du cycle.

La pression monte sur l’industrie taïwanaise

« Afin de répondre aux attentes mondiales croissantes en matière de Human Rights Due Diligence (HRDD) et de gouvernance durable de la chaîne d’approvisionnement, la Taiwan Bicycle Association a annoncé une initiative sectorielle encourageant les fournisseurs de toute la chaîne de valeur à entreprendre une diligence raisonnable en matière de chaîne d’approvisionnement, avec un accent particulier sur les droits de l’homme et le travail forcé », a indiqué l’organisation dans un communiqué relayé par Bicycle Retailer.

Les HRDD consistent pour les entreprises à identifier, prévenir et atténuer les risques d’atteintes aux droits fondamentaux tout au long de leurs activités, et à rendre compte publiquement de leurs actions correctives.

Cette démarche menée par la TBA s’inscrit dans un contexte de pression accrue sur les acteurs industriels mondiaux pour garantir la conformité de leurs chaînes d’approvisionnement relatifs aux droits de l’homme.

Giant Group

Deux des plus grands fabricants de vélos du monde, Giant et Merida ont déjà lancé leurs propres programmes de mise en conformité, selon la TBA, qui précise qu’ils « prévoient de publier des mises à jour sur les progrès » réalisés.

L’association prévoit également de travailler aux côtés d’organismes d’audit indépendants afin d’évaluer les pratiques d’une première salve de fournisseurs volontaires couvrant les différents maillons de la chaîne de valeur.

Redorer une image

Pour accompagner cette démarche, la TBA mettra à disposition des entreprises concernées une grille d’auto-évaluation destinée à renforcer les contrôles internes. Ce document permettra notamment de vérifier la conformité avec la législation taïwanaise, d’éliminer les risques majeurs de non-conformité — notamment en matière de travail forcé — et d’aligner les pratiques sur les standards internationaux.

Cette initiative intervient alors que Giant, numéro un mondial du vélo, fait face à une controverse d’ampleur. Les douanes américaines ont en effet récemment bloqué ses importations, à la suite d’une enquête du Monde Diplomatique évoquant des cas présumés de travail forcé dans ses usines. Cette affaire a même pris une tournure politique.

Dans la foulée, son concurrent direct Merida, deuxième acteur mondial du secteur, a réagi en annonçant plusieurs mesures correctives. L’entreprise s’est engagée à supprimer l’ensemble des frais imposés aux travailleurs migrants et à rembourser ceux déjà versés, dans le but explicite de se conformer aux standards internationaux du travail. Et éviter aussi, on l’imagine, une polémique susceptible d’écorner son image.


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