L’affaire Giant, n°1 mondial du vélo suspendu par les USA, prend une dimension politique

 
Les États-Unis ont suspendu fin septembre l’importation de vélos et pièces détachées Giant, accusant le groupe taïwanais de recourir au travail forcé. Une décision qui s’appuie sur un rapport journalistique et qui prend désormais une dimension politique à Taïwan.
Giant
Source : Ian Edokov via Unsplash

Depuis la fin septembre, le géant taïwanais du cycle Giant est au centre d’un contentieux inédit. Les autorités douanières américaines (CBP, Customs and Border Protection) ont émis une ordonnance suspendant l’importation de vélos et de pièces détachées de la marque vers les États-Unis.

Le motif invoqué est particulièrement lourd : « des informations qui indiquent raisonnablement l’usage du travail forcé », précisait le communiqué. Selon la même source, « Giant a profité de ces abus, ce qui a entraîné la production de biens à un prix inférieur à la valeur du marché ». Giant s’est défendu dans un communiqué qui détaillait l’ensemble des mesures mises en place par l’entreprise.

Aucune enquête des USA

À ce stade, les contours de l’affaire demeurent flous. Belinda Yeh, responsable des relations publiques de Giant, a fait savoir par courriel – consulté par BRAIN, via Nieuwsfiets – que « le CBP n’a jamais mené d’enquête sur place dans l’usine taïwanaise du groupe Giant, et aucun de nos services ni de nos employés n’a été contacté pour une interview ou une question ». Autrement dit, l’entreprise nie toute démarche directe des autorités américaines auprès de ses sites de production.

Giant Group

D’après de nouvelles informations, la décision du CBP ne s’appuierait pas sur une investigation interne, mais sur le travail du journaliste danois Peter Bengtsen. Ce dernier affirme avoir interrogé plus de vingt travailleurs vietnamiens et thaïlandais employés dans l’usine Giant de Taichung. Il dit avoir rédigé un rapport, transmis en mars dernier au site du ministère du Travail américain, et qui aurait servi de base aux mesures actuelles.

Un dossier qui dépasse la sphère industrielle

Au-delà de l’entreprise, l’affaire prend une tournure politique. La maire de Taichung, Lu Shiuyan, rappelle que la fabrication de vélos constitue un secteur stratégique pour la ville. Elle estime que les industriels font déjà face aux droits de douane imposés par Washington, et avance l’hypothèse d’un lien avec les négociations commerciales en cours entre les États-Unis et Taïwan.

Le ministère taïwanais des Affaires économiques a de son côté assuré qu’il collaborerait avec le ministère du Travail pour accélérer la levée de cette interdiction.

Aujourd’hui, Giant est considéré comme le n°1 mondial du vélo. Frandroid continuera de couvrir cette affaire, qui pourrait créer des turbulences sur le marché en raison du statut actuel du géant taïwanais.


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