BYD secoué par de nouvelles accusations : des employés témoignent sur les conditions de travail

 
BYD est accusé d’exiger à ses salariés de faire des heures supplémentaires non rémunérées. Une polémique qui met à mal la réputation du numéro 1 mondial de la voiture électrique.

BYD est actuellement au sommet, puisqu’il est devenu le leader de la vente de voitures électriques dans le monde. La firme a récemment dépassé Tesla, que ce soit à l’échelle mondiale et plus récemment sur le marché européen. Elle enchaîne également les nouveautés, dont la Dolphin Surf que nous avions pu essayer lors de sa révélation.

Une nouvelle polémique pour BYD

Mais derrière les apparences, tout n’est pas rose non plus pour le constructeur chinois. Ce dernier s’est récemment fait taper sur les doigts par le gouvernement chinois pour avoir trop fait chuter ses prix. De plus, il est accusé d’avoir trop recours aux ventes tactiques, qui permettent de gonfler artificiellement les chiffres d’immatriculations. En parallèle, il subit les attaques du patron de Great Wall Motor, qui le qualifie « Evergrade de l’automobile ». Sous-entendu, que sa situation est fragile et qu’elle va bientôt s’effondrer.

De plus, BYD a récemment engagé des poursuites contre des influenceurs accusés de dénigrer la marque. Bref, la situation est loin d’être rose pour cette dernière. Car comme l’indique le site spécialisé Car News China, le constructeur est désormais dans le viseur des autorités pour une toute autre raison. Il est accusé de forcer ses salariés à effectuer des heures supplémentaires non rémunérées. C’est par exemple le cas pour le service d’ingénierie, qui emploie environ 110 000 personnes.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Désormais, les employés sont contraints de travailler jusqu’à 20h, contre 19h30 l’année dernière. Ce qui équivaut à 40 heures supplémentaires par mois non payées. Mais ce n’est pas tout. Car la pause déjeuner pose aussi quelques problèmes. Elle dure officiellement une heure, mais la queue est si longue qu’elle se prolonge sur environ 30 minutes pour pouvoir aller manger. Ce qui ne laisse aux employés qu’une dizaine de minutes pour réellement pouvoir se reposer. Autre point vivement critiqué, les restrictions sur le congé de paternité.

Celui-ci dure sept jours pour les salariés de BYD. Et si l’un d’eux décide de le prolonger pour une quelconque raison, cela entraîne une réduction complète des primes de performance. Ce qui dissuade évidemment les jeunes parents. Mais il y a un autre souci au sujet de ces primes. En effet, les contrats de travail sont en fait assez flous. Et ils ne précisent ni le montant de ces dernières, ni celui du salaire de base. Même chose pour les prime de profits qui ne sont pas indiquées clairement.

Des conditions de travail contestées

Mais ce n’est pas tout, car d’autres pratiques posent également problèmes et ont été épinglées. Par exemple, il se dit que BYD applique une politique particulièrement stricte pour les heures de présence. Ainsi, les salariés doivent pointer pas moins de quatre fois par jour. Et attention, car un retard d’une seule minute entraîne une baisse de performance, et donc des primes qui vont avec. Un seul pointage de rattrapage est autorisé chaque mois par l’entreprise basée à Shenzhen. De plus, les employés sont également surveillés.

Selon certains rapports, les superviseurs s’assurent de manière constante que les salariés n’utilisent pas leur téléphone pendant les heures de travail. Et ces critiques sont confirmées par de nombreux collaborateurs, notamment au sujet des heures supplémentaires non rémunérées. Un salarié a indiqué que son salaire de base est d’environ 2 500 yuans, soit 305 euros. Mais sans heures supplémentaires, son revenu passe à seulement 2 000 yuans, soit environ 244 euros. Selon lui, ces heures sont indispensables pour subvenir à ses besoins et atteindre un salaire maximal de 5 000 yuans, soit environ 610 euros.

BYD Dolphin Surf // Source : BYD

Or, ces dernières, de même que les primes diverses et variées ne sont pas indiquées dans le contrat. Ainsi, le constructeur est en théorie libre de faire ce qu’il veut. Pour le moment, ce dernier n’a pas répondu aux accusations de ses employés. Mais nul doute qu’il pourrait prendre la parole un peu plus tard dans un communiqué. Nous ne manqueront évidemment pas de vous informer si tel est le cas. En attendant, la situation financière de BYD est au beau fixe, et la marque continue de dominer Tesla partout dans le monde.


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