On a roulé avec la BYD Dolphin Surf : pourquoi cette voiture électrique à moins de 20 000 € mérite qu’on s’y intéresse

Voitures • 2025

Après une longue attente, la petite voiture électrique de BYD fait son entrée en France. Rebaptisée "Dolphin Surf" pour l'occasion, elle débarque dans le segment des citadines avec plusieurs cordes à son arc, dont un tarif débutant sous les 20 000 €. Suffisant ? Nous sommes partis à sa découverte.
On a roulé avec la BYD Dolphin Surf : pourquoi cette voiture électrique à moins de 20 000 € mérite qu’on s’y intéresse
 
BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Si les grands SUV électriques ont eu la primeur des lancements ces dernières années, un mouvement de fond autour des citadines électriques est en train de s’opérer.

Renault 5 E-Tech, Citroën ë-C3, Hyundai Inster, Dacia Spring… Le segment s’étoffe, avec des prix toujours plus attractifs. C’est dans cette catégorie qu’arrive la BYD Dolphin Surf, dernier lancement en date du géant chinois en Europe.

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Version « européanisée » de la très populaire Seagull, cette Dolphin Surf veut plaire avec, en premier lieu, un tarif d’accès fixé à 19 990 euros. A-t-elle d’autres choses à mettre en avant ? Nous sommes partis à sa découverte, avec un petit tour à son volant, pour le découvrir.

BYD Dolphin SurfFiche technique

Modèle BYD Dolphin Surf
Dimensions 3,99 m x 1,72 m x 1,59 m
Puissance (chevaux) 156 chevaux
0 à 100km/h 9,1 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 150 km/h
Taille de l’écran principal 10,1 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 19990 euros
Fiche produit

BYD Dolphin SurfExtérieur : sans chichis

Si les 3,99 m de long placent la Dolphin Surf pile dans le segment B, sa faible largeur (1,72 m) et sa hauteur inhabituelle (1,58 m) lui donnent une silhouette assez haute sur patte ; pour comparer, une R5 électrique est 5 cm plus large et 8 cm moins haute, rendant sa silhouette bien plus élancée.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Évidemment, l’air de famille avec la Seagull chinoise saute aux yeux ; cette Dolphin Surf s’en émancipe par des boucliers spécifiques, plus agressifs, et taillés pour répondre aux normes européennes de sécurité – faisant prendre 16 cm à la citadine au passage.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Le style reste assez sommaire, avec un design faisant la part belle aux arêtes vives. Quelques artifices tentent de dynamiser la ligne, comme le pavillon flottant ou le bandeau arrière, élargissant visuellement le hayon autrement bien abrupt.

D’autres couleurs que cet audacieux « Lime Green » sont disponibles, mais restent limitées à un bleu clair, un blanc et un noir – par ailleurs les seules options disponibles, comme souvent chez les marques chinoises.

BYD Dolphin SurfHabitacle : de la place pour quatre

Une présentation dans le coup

En revanche, la planche de bord de la petite BYD présente bien. Reprenant l’esprit en vague de la Dolphin « tout court », elle se paie le luxe de s’offrir un peu de plastique rembourré (toutes les voitures du segment ne peuvent en dire autant), de même que des inserts souples au toucher sur les contre-portes avant et arrière.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Le plastique dur de la partie supérieure nous a cependant semblé être déterminé à retenir la poussière ; de même, celui des contre-portes marquait facilement lorsqu’il recevait des gouttes de pluie. Atteindre ce niveau de prix oblige à certains compromis.

Les sièges, quant à eux, profitent d’une sellerie en similicuir, tandis que les sièges avant adoptent un style (presque) baquet – même si leur maintien latéral est quasi-inexistant. Notons enfin l’absence de rangement sous l’accoudoir central, même s’il est partiellement comblé par un espace sous la console centrale, agrémenté de porte-gobelets et d’un chargeur à induction.

Une stricte quatre places

Là où la BYD Dolphin Surf paie sa relative étroitesse, c’est au niveau de son nombre de places : la banquette arrière n’accueille que deux passagers, sans projet manifeste d’accepter une cinquième personne, d’après les porte-paroles de la marque.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Voilà qui pourrait être un défaut, surtout face à ses rivales qui proposent quasi systématiquement cinq places assises (l’Inster devrait en profiter dans les semaines à venir), mais consolons-nous avec le généreux espace alloué aux passagers arrière : l’espace ne manque pas, aussi bien au niveau des jambes que de la tête. Seules les vitres latérales, qui remontent très haut, pourront limiter la vue des plus jeunes.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Quant au coffre, BYD annonce 306 litres de capacité. Une contenance dans la moyenne (une Citroën ë-C3 promet 320 litres, une R5 se contente de 277 litres), aidée par un double-fond, mais desservi par l’absence de cache-bagages, même en option ou en accessoire. Dommage. Aucun coffre à l’avant (frunk), malgré la compacité du bloc moteur.

BYD Dolphin SurfInfodivertissement : à la BYD

Élément crucial sur la planche de bord de la Dolphin Surf : son écran de 10,1 pouces, livré de série sur l’ensemble des versions. Une dalle qui reprend les caractéristiques de ses grandes sœurs, incluant le gimmick préféré de la marque : la possibilité de le faire pivoter – même si l’intérêt continue de nous échapper, d’autant plus qu’il reste impossible d’utiliser Android Auto ou Apple CarPlay en format vertical.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

L’interface reprend celle de l’Atto 2, le dernier lancement en date de BYD en Europe, avec la possibilité de changer la vitesse de ventilation en glissant trois doigts vers de gauche à droite ou la température de haut en bas – pour ce dernier point, dommage : pas de degré Celsius affiché, mais une échelle de 1 à 13 assez obscure. Notons que la climatisation n’est pas automatique.

Dans le reste des améliorations, notons un planificateur d’itinéraire bien plus détaillé que les précédentes versions, même si le calcul des arrêts recharge nous a semblé bien optimiste. À tester sur long trajet.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Autre défaut, là aussi typique des BYD : des menus parfois compliqués à atteindre ou à comprendre, et des fonctions utiles enterrées dans des sous-menus : trois étapes pour activer son siège chauffant, 4 étapes pour supprimer l’alerte de vigilance, c’est beaucoup.

Quant au combiné d’instrumentation, il reprend lui aussi l’interface typique BYD, avec une police d’écriture assez réduite, mais avec des informations complètes. Un indicateur de puissance et de charge de batterie complètent la petite dalle.

BYD Dolphin SurfConduite : un avant-goût prometteur

Une fiche technique dans le rang

Plus qu’une découverte statique, nous avons pu faire un petit tour au volant de cette BYD Dolphin Surf. Nous avions à l’essai la version haut de gamme, baptisée Comfort, qui profite d’une batterie LFP Blade maison de 43,2 kWh, promettant jusqu’à 310 km d’autonomie selon le cycle WLTP. Elle est associée à un moteur avant de 156 ch (115 kW), une valeur musclée pour une voiture de 1 310 kg.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Les versions plus accessibles profitent d’une fiche technique dégonflée. Le milieu de gamme reprend la grosse batterie mais avec un moteur de 88 ch (65 kW), tandis que l’entrée de gamme doit se contenter d’une batterie de 30 kWh, limitant son autonomie à 220 km WLTP.

C’est globalement ce que propose la concurrence. Le duo Citroën ë-C3 / Fiat Grande Panda annonce 320 km WLTP avec une batterie de 44 kWh, et la version à 20 000 euros va devoir se contenter d’une batterie de 30 kWh également. Quant à la R5 d’entrée de gamme, elle promet 310 km WLTP avec une batterie de 40 kWh.

Du peps !

Sur ce court parcours, réalisé en immense majorité en ville, la BYD Dolphin Surf n’a pas démérité. La pêche de son moteur est assez grisante, avec un dynamisme surprenant au décollage des feux rouges. De quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 9,1 secondes.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

L’essai, réalisé sur routes mouillées, a permis de relever un comportement qui n’a rien de dangereux. Certes, les pneus font assez rapidement glisser le nez dans les virages pris à vitesse optimiste, mais le train arrière reste sage. En revanche, il a permis de mettre en avant un défaut bien plus fâcheux au quotidien : l’absence d’essuie-glace arrière – un problème d’autant plus pénible que la vitre arrière, très verticale, est extrêmement exposée aux projections d’eau.

Les suspensions sont assez sèches (typique des voitures étroites), mais sans tomber dans l’inconfort. Cette étroitesse profite à l’agilité et aux créneaux, qui se font avec une grande facilité – d’autant plus avec la caméra 360° livrée de série sur la version haut de gamme, rarissime dans le segment.

Le rayon de braquage (9,9 mètres) est plutôt bon, facilitant les manœuvres en ville.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Quant au freinage, la pédale offre une consistance naturelle et rassurante, mais les deux niveaux de freinage régénératif n’offrent qu’une décélération modérée – en plus d’être enfouis dans un sous-menu. Une caractéristique typique des modèles chinois.

À la fin de ce galop d’essai, réalisé en ville, sous la pluie et à des températures d’environ 17°C, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne de 12,1 kWh/100 km. De quoi théoriquement promettre une autonomie de 357 km dans ces conditions.

La consommation théorique WLTP (qui prend en compte les pertes d’énergie liées à la recharge) est annoncée entre 15,5 et 16 kWh / 100 km, ce qui est plutôt élevé pour une voiture de cette taille.

La recharge rapide, promettant de pouvoir passer de 10 à 80 % de la batterie en 30 minutes à une puissance de 85 kW sur la grande batterie, n’a cependant pas pu être testée.

BYD Dolphin SurfPrix, concurrence et disponibilité : un rapport prix/équipement alléchant

Avec son prix d’accès à 19 990 euros, la BYD Dolphin Surf devient la troisième voiture électrique à être vendue sous les 20 000 euros en France, rejoignant ainsi la Dacia Spring et la Leapmotor T03.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Certes, il faudra faire avec l’autonomie limitée, mais les équipements foisonnent. De série, on retrouve ainsi le GPS connecté, la climatisation, la caméra de recul ou le régulateur adaptatif. Le milieu de gamme ajoute la grande batterie, les jantes 17 pouces, les essuie-glaces automatiques et le siège conducteur électrique, le tout pour 23 990 euros. Enfin, la haut de gamme propose la caméra 360°, le chargeur à induction, les sièges avant chauffants ou les phares automatiques en échange d’un chèque de 25 990 euros.

Une proposition d’autant plus remarquable qu’elle intègre la surtaxe douanière européenne, à hauteur de 17 % (en plus des 10 % réglementaires). Pour la contourner, et peut-être même bénéficier du bonus écologique en France, la Dolphin Surf devrait être fabriquée à terme dans l’usine en Hongrie (actuellement en construction), mais sans date annoncée.

BYD Dolphin Surf // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

En face, la Leapmotor T03 et la Dacia Spring ne peuvent rivaliser en termes de polyvalence (plus petites, moins d’autonomie), mais les Citroën ë-C3 / Fiat Grande Panda et le Hyundai Inster arrivent en concurrence frontale.

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Leurs prestations sont dans le coup, sans oublier une meilleure image de marque et leur éligibilité au bonus écologique qui permet de lisser le surcoût à l’achat – même si leur dotation technologique est loin d’être équivalente. Le Renault 5 E-Tech 40 kWh demeure plus onéreuse, mais pourra fonctionner au coup de cœur.

Évidemment, l'essai de cette BYD Dolphin Surf fut trop court pour vous apporter un jugement complet et arrêté sur cette nouvelle citadine électrique. Reste que cet avant-goût fut prometteur.

Plus que son prix d'appel canon, la Dolphin Surf est une proposition tout à fait concurrentielle face aux citadines européennes. Son impressionnante liste d'équipements, son dynamisme et sa présentation de bon aloi en font une rivale de choix pour les clients à la recherche d'une petite voiture compacte, abordable et habitable.

Reste que certains points chagrinent, comme cet écran toujours pas idéal à utiliser, l'absence dommageable d'essuie-glace arrière ou d'une cinquième place, qui pourraient inciter à s'orienter vers un choix plus conventionnel au moment de l'achat. À voir si la future fabrication européenne de la petite BYD pourra rendre son offre encore plus concurrentielle.

Points positifs du BYD Dolphin Surf

  • Rapport qualité / prix compétitif

  • Équipements rares dans la catégorie

  • Conduite plaisante

Points négatifs du BYD Dolphin Surf

  • Quatre places seulement

  • Ergonomie de l'écran central compliquée

  • Pas d'essuie-vitre arrière

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