La France envisage de taxer les voitures électriques trop lourdes

La France se met au régime... fiscal

 

L'évolution de la taxation automobile en Belgique a-t-elle influencé le gouvernement français dans sa volonté de durcir les malus écologiques ? C'est la question qui anime les débats actuellement, notamment en raison de l'annonce récente de mesures visant à taxer le poids des voitures électriques. Une idée qui, malgré ses défenseurs, est loin de faire l'unanimité.

2 810 kg pour la Mercedes EQS 580 4MATIC // Source : Mercedes

L’annonce du gouvernement wallon de Belgique de taxer les voitures en fonction de leur poids, dont les véhicules électriques, a sans aucun doute interpellé les décideurs politiques français.

En France, la préparation d’un nouveau bonus écologique pour 2024 a été annoncée, avec l’introduction d’un critère environnemental plus strict. Cette aide ne sera versée que si le modèle a un bon bilan carbone, une mesure qui vise à contrecarrer les marques chinoises.

Mais ce n’est pas tout : le gouvernement français entend également durcir le malus écologique. À l’heure actuelle, ce dernier est fondé sur deux critères : les émissions de CO₂ et le poids du véhicule. Les voitures électriques sont exemptées de cette taxe, car elles n’émettent pas directement de CO₂ et le poids n’est pas pris en compte.

Vers un durcissement du malus au poids ?

Depuis son instauration le 1ᵉʳ janvier 2022, le malus au poids n’a pas subi de modifications majeures. Il frappe les véhicules de plus de 1 800 kg à raison de 10 euros par kilo. Cependant, les hybrides rechargeables possédant une autonomie électrique suffisante et les modèles 100 % électriques échappent à cette taxe, une faveur destinée à ne pas entraver l’électrification du marché automobile.

2 818 kg pour la Volvo EX90 // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Mais, en 2024, les règles pourraient bien changer comme le relaie le Journal de l’Automobile. En plus d’une possible réduction du seuil déclencheur du malus au poids, à 1,7 voire 1,6 tonne, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a évoqué la possibilité d’élargir ce malus aux véhicules hybrides et électriques, avec des réglementations spécifiques devant la commission des affaires économiques du Sénat.

L’idée de taxer les voitures électriques les plus lourdes divise. D’un côté, cela encourage l’utilisation de véhicules plus légers et moins puissants, ce qui est bénéfique pour l’environnement (et notre portefeuille). Surtout que le poids d’un véhicule n’influence pas beaucoup sa consommation à hautes vitesses ; l’aérodynamisme, ou encore le gabarit et la taille des roues, sont des facteurs plus déterminants. Le poids a principalement un impact à faible vitesse, lors des redémarrages en milieu urbain.

Certains arguent que « quelqu’un qui a les moyens de s’acheter une grosse voiture électrique a les moyens de payer un peu plus ». Cette politique pourrait ainsi favoriser l’adoption de voitures électriques plus petites et plus abordables, contribuant à réduire les inégalités et à promouvoir une transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement.

D’un autre côté, une telle mesure pourrait freiner l’adoption de la voiture électrique sous toutes ses formes, ce qui serait regrettable face à la crise écologique actuelle. Mais comme on l’a encore vu récemment, rien ne sert d’avoir beaucoup d’autonomie (et donc une grosse et lourde batterie) : il vaut mieux compter sur la recharge ultra-rapide.

Le débat ne fait que commencer. Le projet pour la loi 2024 doit être présenté en septembre pour une application en 2024. L’avenir de la fiscalité automobile française se joue donc dans les mois à venir. Il sera crucial de suivre ces développements pour comprendre quelles seront les incidences pour les consommateurs et l’industrie automobile.


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