Test Philips The One 58PUS7304, est-il vraiment le téléviseur au juste prix qu’il vous faut ?

Comme s’il ne devait en rester qu’un

 

La vocation de cette gamme The One de Philips et de vous apporter dans un produit le meilleur dosage de technologie au juste prix. Nous avons testé cette version 58 pouces qui, à défaut de proposer une image parfaite dès sa sortie du carton, dispose d’un sacré potentiel. C’est pourquoi nous l’avons testé jusqu’à en tirer le meilleur après une rapide calibration. Et vous allez voir que ça change tout !

Le test complet du Philips The One 58PUS7304

Depuis quelques semaines, les téléviseurs de cette gamme que Philips a baptisée « The One » sont présents sur toutes les pages promotionnelles des sites de ventes de ligne et dans les magasins… enfin pour ceux qui en ont encore en stock. En effet, ces modèles censés regroupés l’essentiel de la technologie Philips le tout à un prix modeste “s’arrachent comme des petits pains”. Il faut dire qu’ils ont quelques arguments en leur faveur. Le tarif d’abord puisque la gamme commence avec un 43 pouces à moins de 550 euros et s’étend jusqu’à au 70 pouces 999 euros (en promo au lieu de 1300 euros). Et puis, à ces prix, ils disposent du système d’éclairage Ambilight, d’une finition soignée et d’un processeur de traitement d’image performant.

Un beau succès qui explique aussi que nous avons eu quelques difficultés à obtenir un modèle de test. Et la version 58 pouces que nous avons est d’ailleurs le seul exemplaire dédié aux tests pour la presse. Ce modèle portant la référence exacte de 58PUS7304 est vendu 800 euros et si vous hésitiez encore avant de craquer, notre test complet vous fera peut-être franchir le pas.

Fiche technique

Modèle Philips 58PUS7304
Dimensions 1298,7 mm x 788,1 mm x 240 mm
Définition maximale 3840 x 2160 pixels
Taille de l'écran 58 pouces
Compatible HDR HDR10, HDR10+, Dolby Vision
Ports HDMI 4
Compatible Surround Dolby Atmos
Nombre de haut-parleurs 2
Puissance des haut-parleurs 10 watts
Sortie audio Sortie ligne, Optique
Assistant vocal Google Assistant, Amazon Alexa
Efficacité énergétique A
Prix 999
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec un téléviseur prêté par Philips. Toutes les mesures ont été réalisées à l’aide du logiciel Calman Ultimate de Portait Display et une sonde X-Rite i1 Diplay Pro .

Finition et expérience Ambilight

Commençons par l’esthétique de ce téléviseur. Comme nous l’avons vu avec le modèle TCL 55EP680 que nous avons testé dernièrement, même les téléviseurs à moins de 800 euros peuvent désormais profiter d’un look convenable.

La connectique est complète, mais aucun cache n’est livré. Et dans le cas de ce Philips, c’est même plus que ça. C’est sûr, si jamais vous voulez assurer un beau « cable management » à l’arrière, il faudra bidouiller un peu, car on ne trouve aucun cache pour dissimuler la connectique, mais ce sera le cas avec bien d’autres modèles.

Les finitions sont bonnes

Ne vous laissez pas tromper par la couleur argentée du châssis, de ce 58 pouces : c’est bien du plastique. L’assemblage est néanmoins très convaincant et les bordures assez fines. Ce modèle The One a en revanche un gros avantage qu’on n’avait pas vu depuis longtemps sur un téléviseur…

La dalle pivotante peut être une aubaine pour certains

… son pied est rotatif ! Une quinzaine de degrés vers la gauche ou vers la droite qui peuvent faire une vraie différence dans bien des configurations d’installation. C’est clairement pour nous l’un des points positifs sur la partie ergonomie et esthétique de ce modèle.

L’amplitude de rotation est assez importante

Et puisque nous en sommes à donner des points, décernons un point négatif à la télécommande. Celle-ci est complète, inclut un micro pour piloter Google Assistant intégré dans ce téléviseur Android TV et elle se comporte très bien, mais ses inscriptions en blanc/gris sur des touches grises sont difficilement lisible. Même si on peut mettre dans la balance que la disposition des touches est simple à mémoriser, cela reste regrettable. À noter qu’elle fonctionne en infrarouge et qu’il faut donc pointer le téléviseur pour le piloter.

Les inscriptions de la télécommande ne sont pas faciles à lire

La technologie Bluetooth n’est là que pour utiliser les fonctions de reconnaissance vocale via le micro intégré à la télécommande.

 Notre sonde dit « bof »…

Comme nous le disions en préambule, la série The One n’a pas vocation à proposer le top de la technologie. Cette gamme mise plutôt sur le bon rapport qualité/prix. De fait, la dalle LCD VA 10 bits et le rétroéclairage placé derrière, de type Full LED (Micro Dimming Pro), constituent un duo de base intéressant. Philips annonce tout de même une compatibilité avec les derniers standards HDR10+, HLG et DolbyVision, mais compte tenu de la faible puissance lumineuse de la dalle et sa calibration moyenne, ce serait mentir que de dire que ces contenus seront parfaitement exploités.

Mesure niveau de gris

En fait, dès les premières mesures, on se rend compte que cette dalle n’a pas franchement fait le sujet d’une attention particulière en matière de calibration.

La température de l’image est trop froide et le gamma moyen

Nos mesures de blanc et de gris à 30% montrent un déséquilibre dans le dosage des couleurs manifeste et cela, quel que soit le mode utilisé. Nos mesures effectuées en mode « film » et qu’on peut lire dans la capture ci-dessous, montrent d’ailleurs que le Delta E 2000 du blanc et des gris (jusqu’au noir) sont mauvais.

Le Delta E 2000 du blanc et des gris sont mauvais

Une mauvaise calibration du blanc qui explique que le Delta E 2000 moyen est de 4,7 en REC 709 et de 5,9 en DCI P3. Ce n’est pas fameux si on considère que pour être excellent, ce même Delta E doit se rapprocher de la note de 3 et, en deçà, l’œil humain ne fait plus la différence avec la couleur d’origine. Et les résultats ne sont pas franchement beaucoup mieux avec les autres modes préconfigurés du téléviseur. Ci-dessous, le Delta E moyen mesuré sous le mode ISF jour, qui devrait pourtant être mieux calibré.

Les résultats ne sont pas franchement beaucoup mieux avec les autres modes préconfigurés

À noter que les différentes options d’amélioration de l’image n’ont pas d’impacts positifs sur les mesures. Celles-ci sont surtout là pour berner l’œil humain avec des artifices lorsqu’on regarde des vidéos (amélioration de fluidité, atténuation du bruit, etc.), mais sont assez inefficaces avec des outils de mesure. Dans l’ensemble, la dalle LCD intégrée est quelque peu poussive – mais on va le voir plus loin, surtout mal exploitée par Philips.

On le remarque aussi sur le niveau de luminosité moyenne en mode cinéma qui s’établit à 205 cd/m². Le pic lumineux relevé dans le plus puissant des modes, à savoir le mode « vif » est de 371 cd/m². C’est moyen, mais rappelons que nous avions mesuré un pic lumineux de 288 cd/m² en mode dynamique sur le TCL, lui aussi un modèle au prix modeste. Faut-il pour autant tourner les talons et fuir ce 58PUS7304… sûrement pas !

… mais nos yeux disent  « c’est quand même très sympa ! »

L’intérêt de tester un produit pendant plusieurs jours/semaines, c’est bien de faire en sorte que les impressions du testeur expert soient assez avancées pour confirmer ou, dans le cas présent, pondérer des mesures obtenues. Car oui, notre sonde montre que ce téléviseur n’est pas un maître de la calibration, mais à l’œil le résultat est tout de même très intéressant.

Il y a bien le manque de luminosité de la dalle qui se fait parfois sentir, mais le manque de fidélité des couleurs n’est pas aussi gênant que peuvent le laisser penser les mesures. Rien à signaler du côté du piqué de l’image – même si là encore, un meilleur contraste que les 4040:1 en mode film aurait aidé à renforcer les détails. Mais dans l’ensemble, cette télé fait illusion, l’œil est flatté. Y compris par les qualités du processeur Philips P5 qui bosse dignement sur l’upscaling des sources dégradées et la fluidité de l’image.

D’ailleurs, comme nous le disions, ce téléviseur dispose d’une multitude de réglages que nous avions déjà abordé lors du test du Philips 55OLED804. Ici, les qualités moyennes de la dalle ne permettent pas d’en prendre autant dans la vue, mais nous ne sommes pas non plus sur le même niveau de prix.

Et puis il y a une dernière chose qu’on apprécie réellement pour un téléviseur à 799 euros, c’est la présence de l’Ambilight 3 côtés. Les LED assurent vraiment très bien le spectacle. À vrai dire, entre ce modèle de la famille The One et l’OLED précédemment cité, le résultat est visiblement le même. Philips, bien conscient que sa techno est un atout pour ses téléviseurs, semble décidé à en faire profiter tout le monde. Une bonne chose. Pour apprécier le résultat en détail de ce système, nous vous invitons là encore à lire notre test du 55OLED804. Enfin, ne vous attendez pas non plus à profiter d’une expérience audio de haute volée, mais pour autant, le résultat est satisfaisant.

Le processeur P5 parvient à plutôt bien équilibrer le rendu dans la plupart des situations. Du coup, même si le rendu est modeste, les voix ne sont pas noyées dans le brouhaha d’une piste audio mal fichue qui fait péter les explosions et écrase tout le reste.

 Tout va bien pour Android TV

Tout comme le TCL 55EP680, ce téléviseur Philips fonctionne sous la version 9 d’Android TV… sauf qu’ici (sous-entendu à l’inverse de ce qu’il se passe sur le modèle TCL), le système d’exploitation de Google tourne bien. Nul besoin d’application pour libérer la mémoire cache saturée (comme c’est le cas sur le modèle chinois), l’OS est fluide, réactif, y compris lorsqu’on sollicite les fonctions de reconnaissance vocale de Google Assistant.

Attention, ce téléviseur ne dispose pas des dernières fonctionnalités d’Android TV, à savoir, le support d’Apple TV et, selon Philips, il n’est pas prévu que cette compatibilité soit déployée prochainement. En revanche, Philips s’en sort à nouveau mieux que TCL dans l’intégration d’Alexa. Pour que cette Android TV puisse discuter avec l’assistant intelligent d’Amazon, il faut d’une part, installer le skill « Contrôle vocal Philips Smart TV »  sur votre application mobile et d’autre part, ouvrir l’application Amazon Alexa qui est d’ores et déjà installée sur le téléviseur.
Là un rapide tutoriel vous guide dans le processus d’installation et en quelques minutes tout fonctionne. Enfin, tout… les quelques commandes possibles. Allumer ou éteindre la télé, changer de chaîne, changer de source, régler le volume ou encore activer ou désactiver l’Ambilight font partie des requêtes vocales possibles. En revanche, Google Assistant fonctionne naturellement beaucoup mieux puisqu’il permet, par exemple, de demander la lecture d’un programme sur Netflix.

Une fois la télé calibrée, la magie opère

Autant vous dire que dans ce test… nous vous avons gardé le meilleur pour la fin. Comme nous le disions à l’occasion de nos derniers tests de téléviseurs, il est aujourd’hui assez difficile de prendre en défaut les produits que nous recevons en test. Et pour cause, il s’agit souvent des modèles phares des constructeurs, et donc des modèles haut de gamme. QLED de Samsung, LCD de Sony et OLED des plus grandes marques que sont LG, Pana, Sony, Philips… tous proposent des produits très bien calibrés – sachant d’ailleurs qu’ils se partagent peu ou prou les mêmes dalles OLED.

Mais comme nous avons pu le voir avec ce LCD Philips, dans l’entrée et milieu de gamme, il y a du boulot dans la calibration. Et ce boulot, nous avons décidé de le faire sur ce téléviseur. Pourquoi pas sur le TCL ? Parce que celui-ci souffrait en plus de lenteurs logicielles rédhibitoires qui ne nous ont pas franchement motivés à y passer des heures. En revanche, au vu des autres qualités (finition, ergonomie, réactivité, qualité du processeur, etc.), ce 58PUS7304 mérite de faire l’effort… et nous ne l’avons pas regretté.

Comme nous le disions, les options sont nombreuses dans les menus avancés du mode « préférentiel ». Grâce à ceux-ci, le surdosage de bleu peut facilement être corrigé sous l’option « alignement du blanc de référence » puis « 2 points ». Là, il faut jouer avec les paramètres pour obtenir le meilleur équilibre pour le rouge, le vert et le bleu. Ainsi, sous ce mode, après avoir sélectionné une température des couleurs « normale » (les autres options sont « froide » et « chaude ») pour partir sur une base neutre et désactivé les options d’amélioration de contraste, nous y sommes allés à tâtons jusqu’à obtenir le meilleur résultat pour la mesure des niveaux de gris. Voici la configuration qui nous a permis d’atteindre la quasi-perfection :

  • Rouge – WP : 126
  • Vert –  WP : 91
  • Bleu – WP : 67
  • Rouge – BL : 1
  • Vert – BL : 1
  • Bleu – BL : -1

Après cette calibration, on peut noter que le bleu n’est aussi dominant et les autres couleurs mieux équilibrées.

L’équilibre des couleurs RVB après calibration

L’impact sur le Delta E 2000 est immédiat puisque nous avons désormais une mesure de 2,59, soit une excellente fidélité, avec une valeur de blanc quasi parfaite. En revanche, on note aussi que ce Delta E augmente sur les niveaux de gris en raison de la qualité moyenne du rétroéclairage. On remarque aussi que cette nouvelle calibration permet d’obtenir une meilleure luminosité moyenne : elle passe de 205 cd/m² (indiquée plus haut) sur le blanc à 242 cd/m² -colonne « White » et ligne « Y » du tableau ci-dessous.

La nouvelle mesure de Delta E2000 REC709 est parfaite

Une calibration qui profite aussi au Delta E en DCI P3 qui passe de 5,97 à 3,97, ce qui devient alors tout à fait correct. En revanche, si les couleurs sont plus fidèles, la plage dynamique de la dalle ne change pas : la couverture de l’espace colorimétrique REC 709 reste à 96% et 75% pour le DCI P3. Là encore, aucun record en vue de la part de ce téléviseur Philips.

Dernier atout de cette calibration, la mesure de gamma initialement à 2,08 en mode film (ce qui n’est pas si mal), taquine désormais la perfection avec un 2,24 très proche donc de la valeur de référence. Et pour y parvenir, il nous a d’ailleurs fallu rehausser la valeur gamma à 3 dans les options du téléviseur. Au passage, la température s’établit désormais à 6392K, bien plus proche des 6500K de référence que la température de 7673K mesurée avec la configuration du mode film.

Si vous comptez acheter ce téléviseur ou si vous l’avez déjà, vous pouvez tout à fait reproduire ces réglages, mais attention, il n’est pas garanti pour autant que le résultat sera identique. Nous avons pu remarquer, en calibrant le même téléviseur acheté par un proche, que les réglages étaient encore différents (Rouge – WP : 126 / Vert –  WP : 98 / Bleu – WP : 63 / Rouge – BL : 1 / Vert – BL : 0 / Bleu – BL : -1) et le Delta E 2000 obtenu un rien meilleur encore (2,41). Visiblement, Philips n’équipe pas ces téléviseurs d’une même référence avec les mêmes dalles. Dans l’ensemble, on vous recommande au moins de réduire le niveau de Bleu – WP aux alentours des 65.

Pas franchement adaptée aux jeux

 Enfin, il est à noter que nous avons également joué avec notre PlayStation 4Pro sur ce téléviseur. Dans la plupart des cas, il fait là encore plutôt illusion. Nos jeunes joueurs de Fortnite (et autres) ont même délaissé un temps notre téléviseur OLED (techniquement meilleur) pour apprécier l’effet de l’Ambilight. Outre ce spectacle, les défauts d’image se font rapidement sentir.

Déchirement de l’image (tearing) et images fantômes (ghosting) sont facilement perceptibles, surtout si vous oubliez d’activer le mode jeu.

Ce que nous avons volontairement fait pour la vidéo ci-dessus afin d’illustrer ce que le l’œil perçoit de temps de temps, même si le mode jeu est activé, mais qu’il n’est pas évident de capturer en vidéo. Certes, les défauts sont ici amplifiés, mais il reste notable en mode jeu : le résultat reste moyen. Le manque de luminosité de la dalle devient plus contraignant sur certains titres à l’ambiance un peu sombre. Et les contrastes ne sont jamais réellement saisissants.

Il est à noter que nous avons mesuré un retard à l’affichage (input lag) de 18,4 ms là où les meilleurs se positionnent à moins de 14 ms, mais dans le cas présent, le temps de latence de la dalle (à ne pas confondre avec l’input lag) n’est visiblement pas très bon.

La mesure d’input lag et le rendu en jeu nous rappellent qu’il ne s’agit pas là d’une télé haut de gamme.

Prix et disponibilité

Nous le disions en amorce de ce test : le prix de ce téléviseur a de quoi séduire. Vous trouverez la version de 43 pouces pour moins de 550 euros. Il faut monter à 800 euros pour le modèle de 58 pouces que nous avons testé ici et, enfin, la version de 70 pouces vous soulagera d’environ 1000 euros en promotion.

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Note finale du test
7 /10
Vous l’aurez compris, dans sa configuration de base, ce téléviseur Philips 58PUS7304 fait illusion. Son image est tout à fait convenable, son système d’exploitation fluide et on devient même rapidement accro à la technologie Ambilight. Et c’est pour cette raison que nous avons pris le temps d’en tirer le meilleur en procédant à la calibration de la dalle. Là, il donnera le meilleur de lui-même, tout en sachant toutefois que la profondeur des noirs ne sera jamais réellement excellente en raison de la qualité du rétro-éclairage.
En l’état toutefois, notre note globale ne peut tenir compte de ce résultat après calibration et se limitera donc à 7/10 pour ses autres qualités citées précédemment et son rapport qualité/équipements/prix très intéressant pour un 58 pouces.

Points positifs
Philips The One 58PUS7304

  • Le rapport qualité/équipement/prix

  • La fluidité d'Android TV

  • La technologie Ambilight

Points négatifs
Philips The One 58PUS7304

  • Le mode jeu à la peine

  • La mauvaise calibration de la dalle en série