Le spectre de la surveillance de masse semble s’éloigner en Europe. Alors que les 27 doivent voter le 14 octobre prochain sur le règlement « Chat Control », l’Allemagne semble s’être rangée contre ce qui devrait provoquer un nouveau blocage du texte au niveau européen note le média netzpolitik.org.
Le chef de la majorité gouvernementale relative au Bundestag a expliqué être opposé « au filtrage sans discernement des messageries privées » qui équivaudrait à « ouvrir tous nos courriers par mesure de précautions ».
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Un blocage probable
Le positionnement officiel du président de groupe à quelques jours de l’échéance met sérieusement en péril le projet de surveillance porté par le Danemark. Avec les voix germaniques au conseil de l’Union, la majorité de blocages nécessaire au renvoi du texte pourrait être confortablement atteinte.
Patrick Breyer, ancien élu européen et figure de proue de la lutte contre Chat Control a d’ailleurs estimé que la combat était gagné. « C’est une formidable victoire pour la liberté et la preuve que les manifestations citoyennes fonctionnent », a-t-il noté. « Sans la résistance inlassable des citoyens, des scientifiques et des organisations en tout genre, les gouvernements de l’Union européenne auraient adopté […] une loi totalitaire sur la surveillance de masse, sonnant le glas de la vie privée ».
Mais des doutes persistent
Les opposants au texte restent cependant sur leur garde. La porte-parole du Chaos Computer Club (une association germanique de lutte pour les libertés numériques) rappelle qu’au bout du compte c’est le ministère de l’intérieur allemand qui aura le dernier mot dans le pays et que la victoire n’est donc pas encore complètement acquise. « Les partisans de Chat Control emploieront toutes les tactiques possibles et ne renonceront pas si facilement », tempère aussi Patrick Breyer « Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que ce texte soit enterré une bonne fois pour toutes ».
Pour aller plus loin
Signal ne quitte pas l’Europe… pour l’instant : ce qu’il faut savoir sur Chat Control
Présenté une première fois en 2022 à Bruxelles, le « règlement établissant des règles en vue de prévenir et de combattre les abus sexuels sur enfants », de son vrai nom, est un véritable serpent de mer législatif mainte fois repassé devant les parlementaires européens. Selon ces opposants, il fait planer un risque majeur pour la vie privée en autorisant une surveillance automatisée et généralisée des messageries instantanées, même celles employant des méthodes de chiffrement comme Signal ou WhatsApp.
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