Un an sans prise casque : est-on prêt à couper le cordon ?

 

Google sortirait ses propres écouteurs Bluetooth en réponse aux Airpods, pour accompagner des Pixel 2 dépourvus de prise casque. Pour avoir utilisé un smartphone dépourvu de port casque depuis un an, on s’y fait. Mon témoignage.

 

Smartphones sans prise casque : la tendance s’accélère ?

Les choses sont ainsi faites. L’an dernier, nous nous sommes gaussés de la suppression du mini Jack 3,5 mm sur l’iPhone 7 et quelques smartphones Android. Certains ont fait les petits malins lors de leurs présentations, pour bien insister sur ce point, tant il est facile de taper dessus. « Oh, et notre nouveau smartphone intègre un mini jack ». Bon, eh bien désolé de sonner la fin de la récré, mais ça y est, le mouvement est enclenché. On ne sait pas encore par quelle pirouette Google justifiera son volte-face sur les Pixel 2, mais il est à peu près sûr que la prise centenaire ne sera pas de la partie. Et évidemment, tout le monde ne suivra pas. Mais c’est un fait : de plus en plus de smartphones haut de gamme vont se passer de la connectique.

Du moins si, on devine comment ils s’y prendront : comme Apple, en faisant valoir le côté sans douleur de la transition et en misant sur le sans-fil. Reste à savoir comment, et avec quel produit. Mais n’ayez crainte, car de « courageux » utilisateurs ont déjà parcouru cette route sinueuse, et je vais vous raconter mes aventures dans un monde sans Jack.

 

D’emblée, préparez le goudron et les plumes, mon expérience est principalement basée sur l’utilisation d’un iPhone 7 Plus, et d’une paire d’Airpods. Oui, figurez-vous que des gens achètent ces téléphones. Et pour être tout à fait clair, j’ai aussi utilisé pendant quelques semaines un Moto Z, donc j’ai également vécu le côté Android de la chose. Mais voilà, les Pixel 2 vont sortir, au moins un d’entre eux n’aura pas de prise casque, et c’est ce à quoi vous allez vous confronter si votre choix se porte dessus.

Des adaptateurs faciles à perdre

La réponse la plus évidente à la suppression du mini Jack, c’est l’adaptateur. Et pendant quelques semaines, on se dit que l’on peut très bien s’en accommoder. Après tout, je n’utilise qu’un casque, parfois les écouteurs fournis, mais très rarement. Il suffit donc de garder le « dongle » branché à son casque, et le problème est réglé.


Jusqu’à ce qu’on ait besoin d’utiliser ce casque sur les innombrables appareils qui sont, eux, toujours pourvus d’une prise casque, et que l’été arrivant on se met à changer de sacoche dans laquelle on avait rangé le petit bout de plastique super-léger et fin, bref, je ne vous fais pas un dessin : j’ai perdu mon adaptateur. De toute façon, l’usage du port Lightning ou USB-C est trop contraignant. Avoir à choisir entre écouter de la musique ou recharger son smartphone dans le train est un choix assez épineux quand on y fait face. Et dans un train, on y fait face plus souvent qu’on ne le pense.

Bluetooth : toujours en progrès, toujours imparfait

Je suis donc rapidement passé au Bluetooth, ou plutôt repassé après une expérience assez décevante il y a quelques années. J’avais trouvé à l’époque (2011) les compromis sur le son et les décrochages trop importants. Tous les utilisateurs passés au sans-fil vous diront à quel point ils ne peuvent plus revenir en arrière et il est vrai que le gain en liberté est difficilement remplaçable à partir du moment ou on se débarrasse, au moins partiellement, des défauts précités. Il reste tout de même des problèmes gênants.

L’appairage en est un : il s’est simplifié depuis 2011, mais franchement, hormis les solutions propriétaires comme la puce W1 d’Apple qu’on trouve dans ses Airpods ou dans les derniers casques Beats, j’ai encore du mal à trouver quelque chose de consistant. Ou en tous cas d’aussi immédiat que débrancher le jack de l’appareil A, et l’insérer dans l’appareil B. Et même les Airpods ne sont pas tout à fait sans défauts à ce titre : il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas pouvoir activer un des deux écouteurs. La latence reste aussi un inconvénient : pour certaines tâches comme les apps de création musicale où on a besoin d’une réactivité parfaite, c’est un repoussoir.

 

Des Airpods made by Google ?

Mais revenons justement aux Airpods. Loin de moi l’idée de faire l’apologie sans réserve de ces écouteurs, qui ont leurs propres défauts, à commencer par leur ergonomie variable. Ils ont de grandes chances de ne pas tenir dans vos oreilles, comme leur version filaire, et j’ai beau tenter de passer outre, je ne suis pas le premier à me faire la réflexion : on a l’air assez bête en les portant. Néanmoins, ils montrent qu’on peut apporter des fonctionnalités innovantes et bien pensées pour simplifier l’usage du sans-fil, mais aussi que cela a de grandes chances de devoir passer par des technologies propriétaires pour améliorer le Bluetooth.

C’est l’avantage de maîtriser l’ensemble de la chaîne matériel/logiciel, avantage que Google semble avoir bien compris : on ne met pas un milliard de dollars sur la table pour acheter des ingénieurs de HTC sans avoir une vision de cette intégration. Et s’il faut croire les rumeurs, il sera intéressant de voir quelle sera l’approche de la firme de Mountain View en proposant ses propres écouteurs sans fil. On imagine que Google Assistant sera de la partie, mais je repose la question initiale : quels seront leurs arguments pour faire passer la pilule de l’absence de prise casque ?


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