Ce que le patron européen d’Acer pense de l’avenir des PC

Lors de l’IFA, j’ai eu l’occasion d’interviewer Emmanuel Fromont, le Président de la Région EMEA, la région économique qui regroupe les pays d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique, chez Acer, il m’a partagé sa vision de l’avenir des PC centrés sur l’intelligence artificielle.

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Entre Copilot+ PC, Chromebook Plus et l’émergence des NPU, pas évident de s’y retrouver. Surtout que les premières applications concrètes de l’IA locale sont décevantes, comme nous avons pu l’observer sur nos premiers tests des PC Copilot+. On en vient souvent à finalement utiliser des outils dans le cloud.

« Quand on regarde le marché du Copilot+, Chromebook Plus et Copilot+, Gemini offre aussi de l’intérêt, il n’y a pas de grandes différences entre les deux« , comme il nous explique.

Une position qui tranche avec le marketing agressif des géants américains. Pour Acer, l’important n’est pas de choisir un camp, mais de proposer du hardware de qualité capable de tirer parti de toutes ces innovations.

Mais comment se traduit cette approche ? Au-delà du simple fait de proposer des machines intégrant des NPU (Neural Processing Units) pour l’IA locale. « Ça commence à démarrer, très bon hardware, autonomie, qualité de produit, écran, très haut de gamme, ça reste des produits très quali. Ce sont des PC future-proof« , insiste le responsable d’Acer.

Pour lui, ces machines ont déjà permis de réaliser une montée en gamme. Des machines avec davantage d’autonomie, de meilleurs écrans et ainsi de suite.

Pour rappel, pour obtenir le « label » Copilot+, un PC doit intégrer un NPU capable d’au moins 40 TOPS, avec au minimum 16 Go de RAM et 256 Go de SSD. Les puces ARM Qualcomm Snapdragon X Elite et X Plus ont ouvert la catégorie Copilot+, suivies après par les puces AMD Ryzen AI 300 et Intel Core Ultra 200V.

L’IA locale, est-ce un réalité ?

Evidement, nous l’avons interrogé sur l’IA locale sur PC. La question reste épineuse. Est-ce réellement intéressant pour les clients d’Acer ?

« Quand on sort avec un PC, ça reste pour le moment des outils de productivité. Les cas d’usage peuvent être faits sur le cloud« , reconnaît franchement le responsable Acer. Une honnêteté qui fait plaisir dans un secteur prompt aux promesses marketing.

Pourtant, sa conviction reste forte sur le potentiel transformateur de cette technologie. « La vraie différence est de faire de l’intelligence artificielle« . L’argument ? Ces NPU permettront des optimisations futures que les PC traditionnels ne pourront pas offrir, « on a maintenant un réseau de neurones qui va permettre de différencier ces machines ».

Le responsable d’Acer insiste sur un point : « C’est pas que Microsoft qui doit créer la différence, c’est aussi chaque vendeur de software ou de jeux qui doit utiliser le PC et ses capacités pour optimiser sa propre expérience« . En bref, selon lui, l’écosystème logiciel doit suivre pour que la promesse se concrétise.

Windows face aux défis générationnels

Un sujet sensible pour un acteur historique de l’écosystème Windows : la désaffection relative des jeunes générations. C’est la question que je lui ai posé : les chiffres de Windows montrent quand même que la part de Windows recule dans le monde. La jeune génération a beaucoup plus de mal à adopter Windows.

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Face à cette érosion, Emmanuel Fromont pointe deux écosystèmes concurrents. « Il y a clairement l’autre camp, le camp à la pomme, qui devient de plus en plus compétitif et séduisant pour la nouvelle génération« . Mais aussi Chrome OS : « Cette année, notamment aux États-Unis, il y a vraiment un gain de parts de marché pour Chrome. »

Les données confirment cette pression concurrentielle. En Europe, un tiers des distributeurs ne prévoient pas de promouvoir activement les PC Copilot+ en 2025, ils estiment qu’ils représenteront moins de 10 % de leurs ventes. Cela s’explique par le coût élevé et la méconnaissance des bénéfices concrets pour les utilisateurs.

Sa réaction ? « L’écosystème Windows doit se battre. Et on se bat avec eux« . Une alliance de circonstance entre Microsoft et ses partenaires face à la montée d’alternatives crédibles. Selon Gartner, les Copilot+ PC pourraient néanmoins dominer le marché dès 2026 avec 77 millions d’unités, soit 31 % du marché.

Mais l’avenir se dessine aussi du côté des tablettes premium selon lui. « Maintenant il y a de la tablette OLED 14 pouces, 16 pouces. En plus, on voit qu’il va y avoir une convergence entre Chrome et Android« , anticipe Emmanuel Fromont.

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Sameer Samat (président de l’écosystème Android) a en effet déclaré lors d’une interview en juillet dernier que Google allait « combiner ChromeOS et Android en une seule plateforme ».

Cette convergence est une opportunité pour Acer : « On est leader sur Chrome. Donc c’est intéressant pour nous et on y croit. C’est là que va s’opérer d’abord un peu la convergence entre Android et Chrome« .

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