On a vu l’Omoda 4 : comment cette voiture électrique et hybride chinoise compte bousculer les petits SUV européens

 
Le groupe chinois Chery vient de présenter son Omoda 4, un SUV hybride et électrique taillé pour les marchés internationaux – l’Europe en tête. Avant sa très probable arrivée en France, nous avons déjà pu découvrir ce rival des Peugeot 2008, Renault Captur et Ford Puma en Chine.
Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Dans la galaxie des marques chinoises s’établissant en Europe, Chery compte bien être un acteur majeur. Déjà présent dans quelques pays avec sa marque Omoda Jaecoo, le groupe chinois prépare son arrivée en France et vient de dévoiler un SUV taillé pour nos marchés : l’Omoda 4.

Disponible en version hybride puis en 100 % électrique, ce concurrent des Peugeot E-2008, Skoda Elroq et Kia EV3 veut séduire avec un style démonstratif et un prix bien placé. Nous étions à sa présentation dans le berceau de Chery, à Wuhu, dans la province d’Anhui en Chine. Voici nos premières impressions.

Le petit frère turbulent

La marque Omoda Jaecoo renferme deux familles de voitures : les Omoda… et les Jaecoo. Les Jaecoo sont typées SUV/baroudeur, avec des gardes au sol élevées et un style robuste. Les Omoda, elles, préfèrent l’appellation « crossover » : le style et les prestations sont plus dynamiques et ciblent une clientèle plus jeune.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

C’est dans ce contexte qu’arrive donc l’Omoda 4, qui compte bien profiter de l’ADN d’Omoda et de son positionnement sur le segment des SUV urbains pour pousser les curseurs encore un peu plus loin.

Une ligne tranchante

« Mecha design » : c’est le mot d’ordre des designers pour qualifier cet Omoda 4. Derrière ce terme assez flou, les responsables évoquent une inspiration « Cyberpunk » avec des couleurs vives et un design expressif.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Un qualificatif qui convient finalement assez bien à cet Omoda 4, tant ses lignes sont tranchantes. Long de 4,40 mètres, il s’offre un design tout en arêtes, qu’on pourrait parfois relier aux productions de Lamborghini. La face avant s’orne d’un masque noir autour de la calandre, et les phares adoptent une architecture très contemporaine à double étage – la signature lumineuse en haut, la partie fonctionnelle cachée dans le masque.

Le profil continue les angles : la porte arrière est le point de convergence de cinq lignes différentes ! Si l’Omoda 4 ne cède pas à la mode du SUV coupé, avec une ligne de toit très rectiligne (un bon point pour l’habitabilité arrière), il craque pour un vitrage remontant au-dessus des roues arrière pour gagner en épaules. Les roues, quant à elles, peinent à remplir l’espace malgré des jantes de 18 pouces.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

L’arrière continue sur les recettes habituelles de largeur visuelle avec un bandeau lumineux traversant, se terminant à la verticale. Ici aussi, les angles sont omniprésents. Bref, un style pour le moins démonstratif, mais pas forcément très subtil.

Un habitacle encore bien mystérieux

Ne nous le cachons pas : Chery a été peu disert sur les spécifications de son Omoda 4, et le seul exemplaire présenté lors de l’évènement n’était pas accessible. Il faudra donc s’arrêter à un contact visuel avec cet habitacle.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

La planche de bord reprend le style anguleux de l’habitacle, mais dans un traitement assez simpliste : tablette verticale au centre, petit combiné d’instrumentation pour le conducteur et c’est à peu près tout. Détail qui tue : le bouton de démarrage de l’Omoda 4 se trouve sous un cache rouge sur la console centrale. Les porte-paroles évoquent l’esprit d’un avion de chasse, mais la ressemblance avec le basculeur des Lamborghini saute aux yeux.

Difficile d’élaborer sur le coffre, puisque son volume n’a pas été communiqué, mais le seuil de chargement nous a paru assez haut avec un espace assez réduit – un plancher réglable sur deux niveaux devrait permettre d’augmenter son volume. La banquette arrière accueillera trois passagers, qui profiteront d’un large toit vitré.

Une arrivée en 2026 en hybride, une version électrique à suivre

Cet Omoda 4 arrivera sur le marché au second semestre 2026 avec une motorisation hybride simple (HEV), nous assure Shawn Xu, PDG d’Omoda Jaecoo. On sait aussi qu’une version 100 % électrique est dans les cartons et qu’une Omoda 4 Ultra, plus démonstrative (du moins plastiquement), sera proposée. Et il faudra se contenter de cela.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Il faut donc sortir sa boule de cristal. L’Omoda 4 devrait reposer sur la plateforme des autres Omoda Jaecoo, et son cousin, le Jaecoo 5 (un SUV de 4,38 m), est justement disponible en version électrique.

Cette Omoda 4 électrique pourrait donc recevoir les mêmes éléments, à savoir un moteur de 207 ch et 288 Nm de couple alimenté par une batterie LFP de 61 kWh, lui offrant une autonomie de 402 km selon le cycle WLTP.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Le Jaecoo 5 peut se recharger à 80 kW au maximum, de quoi passer de 30 à 80 % en 27 minutes ; peu compétitif, donc, mais l’Omoda 4 électrique ne devrait pas arriver de sitôt. Espérons une fiche technique plus évoluée lorsqu’elle sera disponible.

Quant à l’hybride, il s’agira d’une version « non rechargeable », promise comme économe et performante. On devrait retrouver le système SHS (« Super Hybrid System ») de la marque, partageant sa philosophie avec le « Super DM-i » de BYD : l’association d’un moteur électrique (150 kW / 204 ch) et d’un moteur essence (143 ch), ce dernier pouvant aussi bien faire tourner les roues que fonctionner comme simple générateur pour la batterie (1,8 kWh). Puissance cumulée : 225 ch.

Omoda 4 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Les prix sont encore inconnus, mais un lancement en bonne et due forme au Mondial de Paris 2026 ne serait pas si hors de propos. Omoda Jaecoo promet cependant un tarif accessible pour l’Omoda 4 hybride. Nous le verrions bien quelque part entre un Dacia Duster hybride (26 900 euros) et un Renault Captur hybride (30 000 euros).

Quant à la version électrique, l’usine de Chery en Espagne pourrait lui permettre de passer outre les surtaxes douanières ; à moins que les rumeurs de production dans les usines allemandes de Volkswagen ne se concrétisent d’ici-là ?

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