Instagram et Facebook : pourquoi l’UFC-Que Choisir s’attaque à l’abonnement anti-pub

 

L'UFC-Que Choisir a annoncé avoir déposé plainte auprès de la CNIL contre Meta pour violation du RGPD. En cause, la contrainte de Meta de faire payer un abonnement aux utilisateurs d'Instagram et de Facebook s'ils souhaitent refuser le traitement de leurs données personnelles.

Et si Meta ne respectait pas le RGPD sur Facebook et Instagram ? C’est en tout cas ce que veut dénoncer l’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir devant un tribunal. Elle a déposé une plainte contre l’entreprise de Mark Zuckerberg, comme elle l’a annoncé ce 29 février dans un communiqué. En cause : l’abonnement payant proposé par Meta sur ses deux réseaux sociaux.

Les associations de consommateurs montent au créneau

En réalité, il s’agit d’une action coordonnée avec sept autres associations européennes, toutes membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). Il s’agit d’une fédération d’associations qui réalise des actions de lobbying auprès des institutions de l’Union européenne. La plainte de l’UFC-Que Choisir a été déposée auprès de la CNIL.

Meta affiche un message pour prévenir qu’il faudra payer 12,99 euros par mois pour ne plus avoir de publicités sur les applications mobiles de Facebook et Instagram // Source : Capture d’écran Frandroid

Elle concerne le non-respect du RGPD de la part de Meta. Depuis la mise en place de ce qui est officiellement nommé Règlement Général sur la Protection des Données, l’entreprise se doit de demander le consentement des utilisateurs afin de traiter les données personnelles de ces derniers. En novembre dernier, Meta lançait un abonnement à destination de ses utilisateurs européens.

Pour 9,99 euros par mois, il permet d’éviter l’exploitation de ses données personnelles récoltées sur Facebook et Instagram, mais aussi d’éviter l’affichage de publicités. Autrement dit, pour éviter que vos données soient utilisées, il faut payer. Si Meta fait cela, c’est parce que son modèle économique tout entier est basé sur l’exploitation des données personnelles de ses utilisateurs. C’est là où le RGPD et plus généralement la législation européenne peuvent être très dangereux pour l’entreprise.

Un « écran de fumée » mis en place par Meta

Une cabriole de Meta qui ne plaît évidemment pas aux agences nationales de protection des données européennes, puisqu’elle ne respecte pas la philosophie du RGPD. Certaines sont en train d’enquêter sur ce point afin de déterminer si oui ou non, Meta a le droit de faire cela.

Pour les associations du BEUC, c’est inadmissible. L’UFC-Que Choisir écrit notamment ce qui suit.

Les consommateurs ne sont pas en mesure d’évaluer l’ampleur ni les conséquences du traitement des données opéré par Meta, ce qui rend tout consentement valable totalement impossible, illusoire et inefficace, et ce quelle que soit la décision des régulateurs concernant le droit de Meta à pouvoir exiger un paiement.

Cette dernière rappelle que le consentement au traitement des données personnelles doit être « éclairé et donné librement. » Or, selon elle, avec l’abonnement de Meta, ce n’est pas le cas.

Source : Unsplash

Elle met également en cause cet abonnement sur le fait que si Meta arrête d’afficher des publicités et d’exploiter les données, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle arrête de les exploiter. Sur la page d’aide dédiée à cette « offre », on peut lire que « vos informations ne seront pas utilisées à des fins publicitaires pendant la durée de votre abonnement ».

Cela pourrait alors sous-entendre que Meta continuerait à collecter des données personnelles, pour pouvoir les exploiter dans le cas où l’utilisateur arrêterait de payer.


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