
Si vous connaissez certainement les modèles de la marque MG (comme la MG4 électrique), alors vous serez intéressé de savoir que le groupe mère de la marque – SAIC – détient également d’autres marques dont IM, pour Intelligent Mobility, qui sont en route vers l’Europe.
Le constructeur vient de mettre à jour son modèle phare, la IM L6, dont on vous avait deja parlé ici en 2024. Nous avons pu monter à bord de la version 2025 à Shenzhen, lancée fin mai 2025. Elle s’appelle MG IM5 en Europe.

SAIC Motor : Le géant chinois derrière MG.
Avant de plonger dans les détails de l’IM L6, il convient de présenter son constructeur parent, la Shanghai Automotive Industry Corporation, ou SAIC, n’est autre que le plus grand constructeur automobile chinois. Fondé en 1955, ce mastodonte industriel détient un portefeuille de marques aussi varié qu’ambitieux : MG Motor (que l’on connaît bien en Europe), Roewe, Rising Auto, Maxus, et bien sûr IM Motors.

SAIC Motor, c’est aussi des coentreprises stratégiques avec General Motors et Volkswagen sur le marché chinois, ainsi qu’une présence croissante à l’international. Avec un chiffre d’affaires qui le place dans le top 150 du Fortune Global 500, le groupe mise désormais sur l’électrique premium avec sa marque IM Motors – une joint-venture entre SAIC, le district de Pudong et le géant technologique Alibaba.
L’IM L6, vitrine technologique de l’empire SAIC
Dévoilée au Salon de Genève 2024, l’IM L6 incarne l’offensive haut de gamme de SAIC sur le marché des berlines électriques. Cette berline quatre portes de 4,93 mètres de long se positionne directement face à la Tesla Model 3. La nouvelle IM L6 est proposée en quatre versions : Max, Max+, Pro Max et Ultra, aux prix officiels respectifs de 219 900 RMB (26 245 €), 234 900 RMB (28 025€), 254 900 RMB (30 410 €) et 279 900RMB (33 395 €).

Ce modèle est une berline électrique de taille moyenne, avec une longueur, une largeur et une hauteur respectives de 4,937 mm, 1,960 mm et 1,474 mm, et un empattement de 2 950 mm. Elle est plus longue que son prédécesseur (4 931 mm), les autres dimensions restant inchangées. Toutes les variantes 2025 de l’IM L6 sont construites sur une plateforme 800 volts. (La variante de base de la version 2024 était construite sur une plateforme conventionnelle de 400 volts).

Les deux versions les moins chères sont équipées de moteurs d’une puissance maximale de 245 kW et d’un couple maximal de 430 Nm, et peuvent accélérer de 0 à 100 km/h en 5,9 secondes.
L’autre version à moteur unique est équipée d’un moteur plus puissant avec une puissance maximale de 300 kW et un couple maximal de 500 Nm, et peut accélérer de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes. La variante la plus chère est équipée de deux moteurs d’une puissance maximale totale de 579 kW et d’un couple maximal de 800 Nm, et peut accélérer de 0 à 100 km/h en 2,74 secondes.

Les deux variantes les moins chères de l’IM L6 actualisée sont équipées d’une batterie au lithium fer phosphate (LFP, sans cobalt) d’une capacité de 74 kWh et ont une autonomie CLTC de 690 km soit environ 610 km WLTP.
Les deux autres versions sont équipées d’une batterie NMC d’une capacité de 100 kWh et ont une autonomie CLTC de 850 km et 780 km respectivement. Soit environ 750 et 690 km WLTP. Le modèle peut être rechargé de 10 % à 80 % en seulement 16,8 minutes.
Je suis particulièrement fan des faces avant et arrière de la L6 qui adoptent un langage stylistique futuriste avec des phares boomerang, une ligne de toit fuyante et un hayon caractéristique surmonté d’un aileron intégrant une lunette arrière supplémentaire. Cette silhouette de « liftback » lui confère une allure sportive tout en optimisant l’aérodynamisme – un point crucial pour maximiser l’autonomie.
Intérieur futuriste et confortable.
L’habitacle de l’IM L6 marque une rupture avec les codes traditionnels. Exit le volant circulaire classique, place à un yoke inspiré de l’aéronautique, similaire à celui adopté par Tesla sur ses Model S et X.
Cette direction controversée s’accompagne d’un système d’écrans spectaculaire : trois moniteurs s’étendent sur toute la largeur du tableau de bord, complétés par un écran central incliné dans la console. Ça ne plaira pas à tout le monde, et je ne suis pas un fan, mais il faut avouer que IM a le mérite d’innover et de se distinguer avec ce cockpit de voiture.
Les matériaux premium, développés en collaboration avec la prestigieuse école Central Saint Martins, témoignent des ambitions haut de gamme d’IM Motors. Les sièges avant disposent de fonctions massage et chauffage, tandis que le toit panoramique propose 10 niveaux d’opacité réglables indépendamment à l’avant et à l’arrière.
Le moteur Hurricane : 21 000 tr/min de pure technologie
Sous le capot (façon de parler), l’IM L6 cache une prouesse technique remarquable : le moteur électrique « Hurricane » développé en interne. Cette machine peut tourner jusqu’à 21 000 tours par minute, soit près de deux fois plus vite qu’un moteur de Formule 1 !
Cette vitesse de rotation exceptionnelle permet d’obtenir une densité de puissance remarquable dans un encombrement réduit. Sur la version Performance AWD, ce moteur arrière de 379 kW (515 chevaux) s’associe à un moteur avant de 200 kW pour un total de 776 chevaux. Les performances sont à la hauteur : 0 à 100 km/h bouclé en 2,74 secondes et une vitesse maximale de 268 km/h. De quoi faire pâlir une Porsche Taycan Turbo !
Il faudra par contre noter que la batterie semi-solide, « Lightyear » de 123,7 kWh, introduite en grande pompe sur le modèle 2024 de la L6 n’est pas au catalogue de la version 2025. Pour rappel, cette batterie Lightyear utilisait une technologie semi-solide développée par Qingtao Energy, un spin-off de l’Université Tsinghua.
Contrairement aux batteries liquides traditionnelles, l’électrolyte semi-solide améliore la sécurité, augmente la densité énergétique qui devait permettre une recharge plus rapide. Je n’ai pas de précision de la part d’IM mais il est possible que les avancées de BYD sur la recharge ultra-rapide avec la technologie LFP a pu rendre obsolète le développement d’une nouvelle technologie. Cela sera à confirmer par le constructeur.
Châssis intelligent : quand l’IA gère la dynamique
L’IM L6 2025 introduit le système « Lizard Digital Chassis » qui intègre freinage électronique, direction des quatre roues, amortisseurs adaptatifs et suspension pneumatique dans une seule unité de contrôle. Cette approche holistique permet des prouesses comme la détection d’un éclatement de pneu en 300 millisecondes avec compensation automatique.
Les roues arrière peuvent braquer jusqu’à 18 degrés, offrant un rayon de braquage de seulement 9,38 mètres – remarquable pour une berline de cette taille. La suspension pneumatique propose 60 mm de débattement et cinq modes de conduite, s’adaptant automatiquement aux conditions de route.

Mon avis : un concurrent sérieux à la Tesla Model 3.
L’IM L6 impressionne par ses atouts technologiques, son design futuristique et son confort. Je pense qu’elle pourra séduire des utilisateurs qui cherchent à se démarquer des véhicules plus répandus tels que la Tesla Model 3, la BYD Seal ou la AION X. Cependant, le yoke divise encore les automobilistes, et l’expérience utilisateur de ces multiples écrans reste à valider sur le long terme.
Arrivée en Europe et concurrence
Dates de lancement européen de la MG IM5 (IM L6 en Chine) :
- Royaume-Uni : Commercialisation prévue pour septembre 2025, distribuée via le réseau MG sous l’appellation MG IM5
- Europe continentale : Lancement attendu fin 2025 / début 2026 via les réseaux MG existants
- France : Aucune date officielle communiquée, mais l’arrivée est probable courant 2026
Concurrents identifiés sur le marché européen
Je pense notamment à la Tesla Model 3, la BYD Seal et la MG 4. Mais l’IM L6 devra également composer avec les futures berlines électriques d’Audi, de DS Automobiles et de Volkswagen qui se profilent à l’horizon.
Conclusion : design et châssis validés!
L’IM L6 2025 ne marquera peut-être pas 2025 avec ses chiffres de vente, il n’empêche que cette nouvelle version est une alternative intéressante aux best-sellers de Tesla ou BYD. Je suis particulièrement fan du design extérieur, de son moteur Hurricane et de son châssis intelligent. Son arrivée en Europe via le réseau MG pourrait bien redistribuer les cartes, surtout si le prix reste aussi agressif qu’en Chine.
Face à une Tesla Model 3 qui vieillit et à des Allemandes souvent plus chères, l’IM L6 possède des atouts technologiques indéniables. Et un joli look.

Reste à voir si SAIC saura adapter son offensive aux spécificités européennes et convaincre une clientèle encore méfiante envers les marques chinoises premium. Avec MG qui cartonne déjà sur le Vieux Continent, le pari semble loin d’être impossible. Affaire à suivre de très près dans les mois suivants !
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