Test de la Nvidia GeForce RTX 3050 : l’importance de la marque RTX

Cartes graphiques • 2022

Nvidia décline son architecture Ampere avec une carte encore plus accessible, mais toujours dans sa gamme RTX. Voici le test de la GeForce RTX 3050.
GeForce RTX 3050 Gigabyte Test
 

Le match est dressé entre la Radeon RX 6500 XT tout juste lancée par AMD et la GeForce RTX 3050 de Nvidia, dernière déclinaison en date de l’architecture Ampere. Les deux cartes ont été dévoilées au CES et s’affronte sur le terrain des cartes graphiques entrées de gamme de nouvelle génération.

En réalité, la GeForce RTX 3050 est vendue en théorie sur un segment légèrement plus élevé, mais on va voir qu’elle peut le justifier.

Caractéristiques techniques

Notre exemplaire de test est une Gigabyte GeForce RTX 3050 avec un système de refroidissement Windforce et un overclocking en usine. Pour une carte graphique de cette gamme, le système de refroidissement de Gigabyte semble surdimensionné, et donne une carte plutôt encombrante à intégrer. Espérons que cela permettra un niveau de refroidissement intéressant.

  • GPU Ampere GA106
  • 8 nm
  • 2560 CUDA Cores
  • Fréquence Base : 1552 MHz
  • Fréquence Boost : 1777 MHz (1822 MHz sur le modèle testé)
  • Mémoire : 8 Go GDDR6
  • Bus mémoire : 128 bits
  • TGP de 130 W

Sur le papier, cette nouvelle carte graphique propose deux fois la puissance de calcul d’un GeForce GTX 1650 Super, tout en ajoutant les Tensor Core (pour l’IA) et les RT Core (pour le ray tracing) qui font l’identité de la gamme RTX.

Configuration utilisée

Nous avons testé cette carte graphique avec une configuration de dernière génération AMD Ryzen 5000.

  • Carte mère : X570 Asus ROG Crosshair VIII HERO (Wi-Fi)
  • Processeur : AMD Ryzen 7 5800X (3,8 / 4,7 GHz, 8 cœurs, 16 threads)
  • Mémoire : 32 Go de RAM DDR4 2666 MHz (deux kits Corsair Vengeance CMK16GX4M2Z2666C16)
  • SSD : Samsung 970 1 To NVMe
  • Alimentation : Corsair RM1000X
  • Boitier : In Win 303
  • Logiciel : Windows 10 20H2 (avec les pilotes Nvidia Game Ready 511.32)

Performances et résultats des benchmarks

3DMark

Le benchmark 3DMark Time Spy lance une scène en 3D utilisant DirectX12 et sa version Extreme pousse le rendu en 4K. Ce sont donc des conditions très difficiles pour la RTX 3050 pensée pour le Full HD, mais ça permet de la classer sur un test commun avec le reste du marché.

Sans surprise, la RTX 3050 se retrouve dans la moitié basse du classement. On peut tout de même noter qu’elle domine la Radeon RX 6500 XT dans ce test, mais se laisse distancer par la Radeon RX 6600 et la RTX 3060.

3DMark DirectX Ray Tracing

Appartenant à la gamme RTX, la 3050 se vend aussi pour ses capacités à afficher du ray tracing. 3DMark propose un test dédié à cette fonction qui met à genoux toutes les cartes du marché.

Ici, l’architecture Ampere de Nvidia montre qu’elle gère bien mieux l’affichage du ray tracing que le RDNA 2 d’AMD. La GeForce RTX 3050 se retrouve donc devant la Radeon RX 6600 XT pourtant commercialisée à un prix théorique 100 euros plus élevé. Pour autant, avec 14,13 FPS de moyenne obtenue sur ce test, il ne faut pas s’attendre à un miracle dans les jeux.

Red Dead Redemption 2

Red Dead Redemption 2 est l’un des jeux les plus gourmands de l’ancienne génération. C’est aussi un titre particulièrement impressionnant sur le plan technique et un bon moyen de tester une carte graphique. Ici nous faisons tourner le benchmark intégré au jeu avec les réglages au maximum en Full HD, sans utiliser le DLSS.

Dans ces conditions, le jeu affiche 48,7 images par seconde en moyenne, mais c’est clairement un titre où il va falloir faire des choix. Soit garder la qualité d’image au maximum et se limiter à 30 images par seconde, peut-être même en activant un downsampling depuis un rendu en 1440p pour améliorer encore la qualité d’affichage. Soit limiter la qualité graphique pour maximiser les performances et obtenir les 60 FPS recherchés. Attention, même avec le DLSS activé en mode performance supérieure, nous n’avons pas constaté de gain quantifiable de fluidité sur ce titre précis. Difficile de savoir s’il s’agissait d’un bug du jeu, ou d’une limitation du produit.

God of War

Sur God of War, l’un des gros blockbusters de Sony adaptés sur PC, la GeForce RTX 3050 se sent relativement à l’aise. On est en effet capable de faire tourner le jeu avec les paramètres graphiques au maximum à 51 images par seconde en moyenne en Full HD, sans avoir recours au DLSS.

Ici la carte se démarque de la Radeon RX 6500 XT où il avait fallu accepter des compromis sur les options graphiques pour jouer en Full HD. La GeForce RTX 3050 impressionne aussi par sa capacité à ne pas trop laisser passé de « framedrop », c’est-à-dire des moments où une chute de performance pourrait ruiner l’expérience de jeu.

Resident Evil Village

Resident Evil Village est un jeu dont la promotion s’est faite avec AMD plutôt qu’avec Nvidia. Cela n’empêche pas la RTX 3050 de s’en sortir avec les honneurs.

Nous avons en effet pu jouer au titre avec les options graphiques au maximum, en Full HD et avec le ray tracing activé avec une moyenne de 56 images par seconde ce qui est parfaitement acceptable pour une carte de ce calibre. Les cartes Radeon sur cette gamme ne permettent pas d’activer le ray tracing pour jouer dans ces conditions.

Doom Eternal

Doom Eternal est un fast FPS assez nerveux où la fluidité de l’action compte énormément. Heureusement, ici la GeForce RTX 3050 s’en sort admirablement. En full HD et avec les paramètres graphiques sur « ultracauchemar » (le maximum), elle affiche une moyenne de 72 images par seconde.

On a une expérience parfaitement fluide en jeu, avec un 5e percentile à 60,4 FPS. Cela signifie que 95 % du temps, le jeu tournait à 60 FPS ou plus. L’activation du ray tracing, qui n’apporte pas grand-chose dans ce titre à mon goût, casse ce niveau de performance, mais le DLSS permet de regagner les FPS manquant en partie. J’ai tout de même préféré jouer au jeu en rendu natif sans DLSS ni ray tracing sur ce titre précis.

Consommation et refroidissement

Avec un tel système de refroidissement, on s’attendait à une qualité exemplaire et cela se vérifie. Le GPU n’a jamais excédé les 70 degrés, ce qui est un plutôt bon résultat compte tenu de l’environnement de test (une salle chauffée). Surtout la carte est capable de maintenir ses performances dans la durée sans faire trop de bruits, et ça, c’est un vrai plaisir pour le jeu.

Côté consommation, HWInfo nous indique un pic à 130W répartis entre le port PCI-Express (41W) et la broche 8-pins de l’alimentation (92W). On est donc face à une carte qu’il sera très simple d’intégrer dans un ancien PC, sans changer d’alimentation.

L’atout de la marque RTX

Pour justifier son prix, Nvidia peut notamment s’appuyer sur la marque RTX. Il ne s’agit pas simplement d’un logo, mais d’un véritable cahier des charges que cette carte vient remplir. Ce n’est pas une simple GeForce GTX. Oubliez le ray tracing, ici on parle plutôt de toutes les technologies très intéressantes que Nvidia réserve à ses cartes RTX. Le DLSS en premier lieu permet de faire grimper les performances dans les jeux sans trop tirer la qualité d’image vers le bas. On peut aussi mentionner Nvidia Broadcast qui permet d’enregistrer sa voix ou sa vidéo avec un traitement dynamique (effacer les bruits de fonds par exemple), et Nvidia Reflex (bien que ce dernier fonctionne avec n’importe quel GeForce). Si vous êtes amateur ou amatrice de jeux compétitifs, l’activation de Nvidia Reflex est une bonne idée.

Là où AMD a fait le choix de sacrifier la capacité d’encodage vidéo de sa carte, on sent Nvidia fier de mettre en avant l’intégration d’un encoder gérant le H.264 et le HEVC (H.265) jusqu’en 4K. La puce de décodage est aussi au niveau et gère les formats MPEG 1 et 2, VC-1, VP8, VP9, H.264, H.265 et même le récent AV1.

C’est tous ces petits suppléments qu’il faut aussi prendre en compte au moment de l’achat.

Le prix conseillé

Alors que la Radeon RX 6500 XT est lancée au tarif conseillé de 210 euros, Nvidia se place au-dessus à 279 euros. Un tarif une nouvelle fois assez théorique dans un marché en proie à une pénurie qui fait flamber les prix. Ce surcoût, Nvidia peut le justifier grâce à la marque RTX qui se traduit concrètement par des technologies intégrées qui sont autant d’ajouts intéressants au produit : le DLSS, le décodage AV1, Nvidia Reflex, etc.

On regrette tout de même que Nvidia n’ait pas prévu de Founder Edition pour cette carte graphique. Avec la pénurie, les Founder Edition sont les seules cartes vendues au prix conseillé. Elles sont très rares, difficiles à trouver, mais au moins elles sont à un tarif raisonnable. Sans modèle « FE », les prix de la RTX 3050 seront libres de s’envoler.

Note finale du test
8 /10
La GeForce RTX 3050 est indubitablement une réussite. Après nos tests, elle s'impose comme la carte de référence pour celles et ceux qui possèdent un PC de jeu vieillissant avec un écran Full HD et qui aimerait renouveler leur carte graphique en limitant les frais. À 280 euros, foncez, mais on sait que ce prix devrait rester très théorique pendant cette pénurie des composants.

Cette carte permet de faire tourner tous les jeux les plus récents dans de bonnes conditions en Full HD. Il faudra faire dans certains cas, notamment en activant le ray tracing, des concessions. Mais il sera toujours possible d'activer le fameux DLSS pour les titres compatibles afin de récupérer en performances.

Difficile de la prendre en défaut, elle répond à nos attentes d'une carte graphique entrée de gamme moderne et propose le glissement de génération attendu : les performances de l'ancienne gamme 60 (la 2060) au tarif de la gamme 50. Espérons qu'il sera possible de la trouver en stock.

Points positifs de la Nvidia GeForce RTX 3050

  • Performances en Full HD quasi sans concessions

  • Ray tracing utilisable

  • Les fonctions RTX (DLSS, Reflex, Broadcast, etc)

Points négatifs de la Nvidia GeForce RTX 3050

  • Le prix pratiqué et la disponibilité ?

  • Pas de Founders Edition

Les derniers articles