5GHz, 18 coeurs, nouveau GPU : le Snapdragon X Elite 2 de Qualcomm veut frapper fort

 
Pour sa seconde génération de puces PC hautes performances, Qualcomm a fait exploser les fréquences, le nombre de cœurs CPU et le nombre de TOPS de son NPU.
Source :Adrian BRANCO pour Frandroid

Qualcomm a la niaque : sa seconde génération de puces hautes performances pour PC portables appelée Snapdragon X Elite 2 affiche des promesses pour le moins ahurissantes. Intégrant la 3e génération de cœurs Oryon – le cœur CPU maison que Qualcomm décline désormais dans tous ses produits – cette puce affiche des gains de performances à deux chiffres dans tous les domaines.

Comme les Apple M ou Intel Lunar Lake, la puce Snapdragon X2 Elite de Qualcomm intègre la RAM sur le package. // Source : Adrian BRANCO pour Frandroid

Côté pile, et notamment côté GPU, les persifleurs railleront le fait que la première génération de puce graphique des X Elite était assez moyenne. Si la puce n’avait en effet pas de quoi titiller les puces dédiées d’AMD et Nvidia, la réalité était que les drivers étaient encore jeunes et qu’ils étaient peu ou pas pris en charge par la plupart des logiciels.

Un an et demi après le lancement de sa première plateforme PC « sérieuse », force est de constater que les performances sont au niveau de la compétition. Et Qualcomm promet que cette seconde génération va faire bien mieux : prendre le leadership.  

Oryon 3e génération

Au cœur de ce SoC pour PC Windows – Linux est pour l’heure assez mal pris en charge – on retrouve la troisième génération de cœurs CPU Oryon. Conçue par l’homme qui est à l’origine du CPU de l’Apple M1, l’ingénieur Gérard Williams que nous avions interviewé l’an dernier, cette troisième version de cœurs CPU promet beaucoup.

Source : Qualcomm

Déjà en termes de fréquence, avec un boost allant jusqu’à 5,0 GHz en double cœur (4,4 GHz en multicœurs). Mais aussi en termes de nombre de cœurs, puisque la version Extreme affiche pas moins de 18 cœurs – 12 très hautes performances et 6 classiques.

Un GPU entièrement revisité

Si les cœurs CPU de la première génération de X Elite avaient convaincu dès les premiers produits, notamment en performances brutes, il en est allé tout autrement du GPU. Pour cette seconde génération, Qualcomm assure avoir entièrement refait son GPU.

Source : Qualcomm

Compatible avec toutes les dernières API graphiques – DirectX 12.2 Ultimate, Vulkan 1.4 et OpenCL 3.0 – l’Adreno nouveau intègre aussi de nouvelles unités de ray-tracing. Parlant d’une amélioration générationnelle à « deux gros chiffres », Qualcomm assure que sa puce a de quoi faire tourner toutes les applications professionnelles. Et a même profité de son Snapdragon Summit de Hawaï pour démontrer les capacités de sa puce dans des logiciels de créations pro tels que Zbrush.

Dans le domaine du gaming cependant, Qualcomm reste humble. Interrogé par nos soins, le boss de la division, Alex Katouzian, assure que « nous n’avons jamais présenté Snapdragon X Elite comme une plateforme de gaming. Si nous avons désormais dépassé les 1500 jeux compatibles, l’historique de drivers en matière de jeux pèse lourd. Pour l’heure, nos puces sont de très bons choix pour le casual gaming et nous allons continuer de travailler ».

Un NPU de l’espace

Alors que le NPU du Snapdragon X Elite de première génération reste, deux ans après sa présentation, le plus performant du marché avec pas moins de 45 TOPS au compteur, cette seconde génération de processeur neuronal double presque la mise. Avec 80 TOPS, cet accélérateur est, sur le papier, le champion du genre.

Source : Qualcomm

Si le reste de la compétition y va doucement sur le NPU – Intel comme AMD préfèrent pousser leur GPU – Qualcomm croit dur comme fer que les compétences du NPU sont primordiales, notamment pour réduire la consommation énergétique de la puce. Dans les faits, si le NPU a de gros avantages dans certaines tâches, il demande plus de travail d’intégration pour les éditeurs de logiciels.

Mais avec des éditeurs comme Adobe ou Blackmagic qui annoncent de plus en plus de filtres optimisés pour le NPU de Qualcomm, la stratégie de l’américain pourrait s’avérer payante.

Trois puces, mais une nomenclature fumeuse

Selon les premières présentations de Qualcomm, la première fournée de puces X Elite de seconde génération commencera par trois références. Dont deux avec une distinction assez difficile.

En haut de la gamme, il y a le Snapdragon X2 Elite Extreme (nom technique : X2E-96-100). Doté de 18 cœurs dont 12 hautes performances et de 53 Mo de mémoire cache, c’est lui qui monte le plus haut en fréquences (5GHz/4,4GHz) et en bande passante mémoire (228 Gbit/s). Son GPU, lui, est cadencé à 1,85 GHz

Source : Qualcomm

En dessous se trouve le Snapdragon X2 Elite (X2E-88-100), qui profite du même nombre de cœurs et de la même quantité de mémoire cache. Mais qui voit ses fréquences maximales (4,7 GHz/4,GHz) et sa bande passante (152 Gbit/s) réduites.

La troisième puce a comme inconvénient de s’appeler comme le le Snapdragon X2 Elite. Sauf que dans son nom de code (X2E-80-100), le 88 est remplacé par un 80. Un détail ? Pas vraiment : si sa bande passante est similaire à sa grande sœur, cette puce perd 19 Mo de mémoire cache et pas moins de 6 « Prime cores », les cœurs très haute performance !

Face à cet « élagage », nous sommes un peu circonspects dans la façon dont Qualcomm a nommé cette seconde puce – un suffixe « light » aurait été le bienvenu…

Les inconnues et l’historique

Les promesses et les graphs bien sélectionnés, c’est bien. Les vrais chiffres et vraies statistiques, c’est mieux. Pour l’heure, Qualcomm n’a pas encore présenté les spécifications précises de sa puce. À savoir les valeurs de consommation énergétique, les fréquences minimales, les mesures de performances dans de vrais logiciels de la vie de tous les jours. Ou encore les promesses d’endurance que la marque mettait pourtant beaucoup en avant pour sa première génération.

Source : Qualcomm

On sait que la mémoire RAM est intégrée au package comme chez Apple, mais on ne connaît pas non plus les déclinaisons qui seront disponibles.  

Si le lancement de la première génération X Elite a souffert d’incompatibilités logicielles et d’applications mal optimisées, le vent a cependant bien tourné depuis. Les gains de performances ont été impressionnants dans certains domaines : le filtre IA de réduction de bruit dans Lightroom CC a été accéléré x10 !

Des PC portables, mais pas que…

Pour sa première génération de puces X Elite, Qualcomm s’était concentré sur les PC portables. Et si Qualcomm avait conçu une plateforme de développement façon Mac Mini, l’initiative avait tourné court pour des raisons de finitions – tout le monde n’est pas Apple !

Adrian BRANCO pour Frandroid

En revanche, selon le chef de Snapdragon, Kedar Kondap, le Snapdragon X2 Elite devrait arriver « aussi bien dans des PC portables que des PC desktop ». N’allez cependant pas imaginer que Qualcomm se lance dans les processeurs amovibles façon Intel ou AMD. La conception de PC de bureau (desktop) de Qualcomm est ici plus dans le domaine des mini PC de bureau ou des tout-en-un. Avec, comme dans le monde des PC portables, des processeurs soudés.

Prototype de PC tout-en-un avec boîtier PC amovible 1/2. // Source : Adrian BRANCO pour Frandroid

Selon les informations que nous avons pu réunir sur place lors du Snapdragon Summit, le Taïwanais Asus devrait être le premier constructeur à proposer des machines équipées de puces Snapdragon X2 Elite. Mais aucune data n’a pour l’heure été communiquée.

Source : Adrien Branco pour Frandroid

L’horizon le plus probable semble être le CES pour les premiers designs, mais le Computex qui aura lieu à Taipei en juin 2026 prochain semble être l’horizon le plus probable pour la majeure partie du reste de l’industrie.

Note : si nous considérons la génération X2 Elite comme la seconde génération de puces PC hautes performances, il ne s’agit pas de la seconde génération de puces pour PC de Qualcomm –  ce serait le Snapdragon 850 lancé en 2018 et basé sur le processeur pour smartphones Snapdragon 845. Mais avant le lancement du Snapdragon X Elite, les puces ARM PC de Qualcomm étaient basées sur des cœurs mobiles et non des cœurs hautes performances comme les cœurs Oryon.


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