Test du Sony A7 IV : l’expert plein format généraliste

Appareils photo • 2021

Trois ans après son prédécesseur, Sony a lancé l'Alpha 7 IV, son nouveau boîtier hybride polyvalent, à la fois conçu pour la photo et la vidéo. Voici son test complet.

Le Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid
Le Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid
 

Plus besoin désormais de présenter la série A7 de Sony, pionnière et désormais solide fer de lance de la gamme hybride plein format. Depuis la sortie de la première mouture, alors seul hybride plein format au sein d’un secteur dominé de manière écrasante par l’offre réflex, de très nombreux fabricants ont suivi la tendance. Aujourd’hui, l’offre est foisonnante, voyons donc ce qu’apporte le Sony A7 IV, 4e version du pionnier de l’hybride généraliste full frame.

Sony Alpha 7 IV Fiche technique du Sony A7 IV

Sony Alpha 7 IV
Capteur33 MP, CMOS, full frame 24 x 36
Écran7,5 cm, 1 036 800 points, sur rotule
ViseurÉlectronique, OLED, 3 686 400 points
Sensibilité100 - 51 200 ISO (50 - 204 800 ISO en étendu)
Rafale10 images/s avec suivi permanent AF/AE
VidéoJusqu'en Ultra HD 60p en 4:2:2 10 bits
MémoireSD, SDXC, SDHC (compatible UHS-I/II), CFexpress Type A
Poids658 g

Ce test a été réalisé avec un appareil photo prêté par Sony.

Sony Alpha 7 IV Design du Sony A7 IV

Comme avec la génération précédente, le premier contact avec l’A7 IV est rassurant. Le boitier est à la fois dense (658 g nu, sans carte ni batterie) et propose un compromis entre compacité (131,3 x 96,4 x 79,8/69,7 mm du plus fin au plus épais) et qualité de préhension très intéressant. En effet, la poignée est suffisamment profonde afin d’assurer une bonne tenue, d’autant plus que la poignée et le repose-pouce sont recouverts d’un revêtement antidérapant efficace et agréable au toucher.

La visée est de très bonne qualité. Elle est assurée par un module OLED de 3,69 millions de points (contre 2,3 millions sur la version précédente). Il propose une vitesse de rafraichissement maximale de 120i/s qui assure une perception fluide des scènes de prise de vue. Le grossissement de 0,78 x et le dégagement oculaire généreux lui confèrent un confort très agréable à l’usage et les porteurs de lunettes ne seront pas trop lésés.

L'écran sur rotule du Sony A7 IV
L’écran sur rotule du Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

Vraie nouveauté qui marque une attention particulière aux usages vidéo, l’écran arrière est désormais monté sur rotule, comme sur l’A7S III et l’A7C. Sa définition et sa luminosité sont dans les standards du haut de gamme (1,03 million de points).

Sony Alpha 7 IV Connectique du Sony A7 IV

Du point de vue connectique, l’A7 IV est bien équipé. Signalons pour commencer que les deux slots SD sont compatibles UHS-I et II et que le premier permet même l’usage des très performantes cartes CFexpress Type A (nécessaire pour assurer les débits des modes vidéos les plus performants). L’usage est largement paramétrable, ainsi l’utilisateur peut choir de mettre les cartes en miroir afin d’assurer une sauvegarde en direct sur la deuxième carte, d’enregistrer les Jpegs sur l’autre et les Raw sur l’autre, etc.

Afin d’assurer les sorties vidéo, Sony a fait le choix d’une prise HDMI type A (grand format classique), une bonne idée qui permet la connexion par les câbles les plus répandus. La charge ainsi que la connexion à un ordinateur sont assurées par une prise USB-C. Deux prises minijack stéréo pour brancher un micro et un casque sont également présentes. Notons au passage que la griffe porte accessoire permet d’assurer l’enregistrement ou le transfert du son numérique.

Sony Alpha 7 IV Menus et ergonomie du Sony A7 IV

La gamme A7 n’en est pas à son coup d’essai et on retrouve ici sans surprise une bonne conception ergonomique déjà bien connue, agrémentée de quelques innovations apparues sur certains modèles récents. Ainsi on retrouve sur le capot supérieur, à droite du viseur, le traditionnel barillet de sélection des modes de prise de vue (P/S/A/M,…) qui surplombe un sélecteur photo/vidéo/ralenti, deux molettes de réglages personnalisables, une touche paramétrable (C2) ainsi que le bouton de déclenchement de l’enregistrement vidéo.
Une molette de réglage et le déclencheur (entouré du sélecteur de mise sous tension) sont par ailleurs classiquement positionnés au sommet de la poignée afin d’être actionnables avec l’index.

Le haut du Sony A7 IV
Le haut du Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

La face arrière est également bien pourvue. À gauche du viseur on trouve une autre touche personnalisable (C3) et celle permettant d’accéder au menu. À droite du viseur on trouve de haut en bas : une touche paramétrable (C1), celle permettant de mémoriser l’exposition, le joystick apparu avec les dernières versions de la gamme A7 spécialisée (R et S), la touche Fn permettant d’accéder au quickmenu (également personnalisable), la traditionnelle roue arrière issue du monde reflex, et les touches de lecture et de suppression des images (qui se transforme en bouton paramétrable, C4, lorsque l’utilisateur ne visionne pas les images).

Le dos du Sony A7 IV
Le dos du Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

À l’usage, l’ensemble est donc à la fois très complet, intuitif et largement paramétrable selon les besoins de chacun.

Notons que cette bonne conception ergonomique s’accompagne d’une reprise de la nouvelle organisation des menus en onglets horizontaux colorés issue de l’A7S III. Cette dernière ayant permis un réel progrès de la navigation dans des menus plus que touffus, comme c’est généralement le cas sur ces boitiers censés répondre à une très large variété de besoins, nous ne pouvons que nous en féliciter.

Autre bonne nouvelle : Sony semble enfin avoir définitivement abandonné l’idée étrange de limiter les fonctionnalités tactiles de l’écran arrière et la navigation par contact digital est possible.

Sony Alpha 7 IV Performances et autofocus du Sony A7 IV

L’A7 IV est équipé d’un module d’obturation permettant d’assurer une synchronisation avec les flashes externes jusqu’au 1/250 seconde, une vitesse de déclenchement maximale de 1/8000 seconde (y compris avec l’obturateur électronique) et d’une cadence maximale de 10 i/s en rafale. Sur le papier, ces caractéristiques peuvent frapper par leur modestie (faut-il y voir une volonté de ne pas concurrencer d’autres modèles plus spécialisés de la gamme alpha ?), néanmoins en pratique ils répondent à 99 % des usages d’un expert généraliste. Seuls les spécialistes chevronnés de la goutte d’eau en nature morte et de la photo d’action (sport et chasse animalière) pourront y voir quelques limites. Signalons néanmoins que certains concurrents proposent des vitesses d’obturations maximales ainsi que des cadences supérieures.

Sony annonce avoir revu son module autofocus hybride qui propose désormais 759 points à corrélation de phase et 425 à détection de contraste, pour une couverture de 94 % du champ de visée. En pointe sur ces technologies depuis de nombreuses années, le fabricant annonce avoir affiné son excellente maitrise de la détection automatique des yeux humains et animaux en y ajoutant celle des oiseaux.

La détection des yeux sur le Sony A7 IV
La détection des yeux sur le Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

En pratique, les résultats sont sans surprise de très bon niveau. Selon nos tests, les sujets mobiles sont en effet très bien détectés et leur suivi est très bien assuré.

Le suivi d'autofocus sur le Sony A7 IV
Le suivi d’autofocus sur le Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

Notons que nous les avons volontairement réalisés avec une carte dotée d’une vitesse de transfert limitée (48 Mb/s) et que nous avons pu réaliser des rafales de plus d’une vingtaine d’images sans problème en JPEG extrafine à pleine définition. C’est la marque du dimensionnement assez élevé du buffer servant à stocker temporairement les images en interne en attendant leur transfert. Évidemment, une fois plein son déchargement, directement lié aux capacités de la carte, provoque une indisponibilité du boitier.

Sony Alpha 7 IV Stabilisation du Sony A7 IV

Malheureusement largement sous-estimée par le grand public, la qualité de la stabilisation est un élément essentiel de l’obtention d’images de qualité à main levée, notamment lorsque les conditions lumineuses ne permettent plus l’emploi de vitesse d’obturation rapide pour éviter les flous liés aux mouvements de l’opérateur. Le phénomène est d’autant plus perceptible que la définition augmente. Or, l’A7 IV propose un capteur photo d’une définition très sensiblement supérieure à celle de son prédécesseur (on passe de 24 à 33 millions de pixels sur un capteur de mêmes dimensions).

Sur le terrain, le module de stabilisation sur 5 axes présent sur ce modèle remplit correctement son office, pour autant il ne brille pas particulièrement. Avec le 24-70 mm f/4 OSS, nous avons obtenu un gain de deux vitesses à condition de prises de vue comparables une fois qu’il était activé. En pratique, là où nous obtenons une majorité d’images floues à partir du 1/80 seconde sans stabilisation, cette limite descend au 1/20 seconde une fois activée. Globalement, ces résultats sont donc intéressants et on peut dans une majorité de cas tout de même réaliser sans pied des images nettes de sujets fixes à des vitesses relativement basses. Cependant, on est loin des 5,5 vitesses annoncées par Sony (à partir de tests réalisés dans d’autres conditions).

Sony Alpha 7 IV Qualité d’images du Sony A7 IV

Avec l’A7 IV, Sony inaugure un nouveau capteur plein format (24×36) de type CMOS rétroéclairé de 33 millions de pixels utiles (contre 24 pour la génération précédente). Son pilotage est assuré par un double processeur de type BionzX. Là encore, Sony nous avait habitués à de très bons résultats et ce nouveau module est à la hauteur des attentes.

Le capteur du Sony A7 IV
Le capteur du Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

En raison de l’orientation experte de l’A7 IV, nous avons logiquement fait le choix de réaliser nos observations à partir de fichiers Raw, développés en tiff 16 bits avec les réglages par défaut du logiciel du constructeur.

Photo du Sony A7 IV
Photo du Sony A7 IV // Source : Olivier Gonin pour Frandroid

Les fichiers restent donc de très bonne facture jusqu’à 3200 ISO, et parfaitement utilisables jusqu’à 12 800 ISO.

Pour les valeurs supérieures tout dépendra des usages et des tailles de sortie, mais pour de la presse (même en pleine page) 25 600 ISO reste une sensibilité parfaitement envisageable. Les valeurs encore supérieures sont à réserver à des situations sans aucun autre choix (encore que là aussi tout dépendra des usages).

Sony Alpha 7 IV Qualité vidéo du Sony A7 IV

La série A7 générique est destinée à un usage à la fois expert et polyvalent, le mode vidéo a donc ici fait l’objet d’un soin particulier. Côté conception, tout d’abord, rappelons que l’A7 IV est pourvu d’un vrai écran orientable monté sur rotule qui permet la désignation de la zone de netteté par simple contact tactile. Il a également été équipé de prise micro et casque afin que la maitrise du son soit accessible dans les meilleures conditions à l’utilisateur.

Il propose par ailleurs un large choix de formats d’enregistrement : l’UHD (également abusivement appelée « 4K » ou « 4K TV ») sans recadrage est disponible jusqu’à la cadence 30p (avec un recadrage de 1,5 x, équivalent donc à l’APS-C, celle de 60 p est disponible en UHD), on peut également enregistrer jusqu’à 120 i/s en full HD afin de générer des ralentis. Côté codecs, l’utilisateur a d’autre part le choix entre H.264 et H.265 (plus performant dans la qualité de compression, en UHD essentiellement, mais plus gourmand en ressources matérielles). Cerise sur le gâteau, à condition de disposer de cartes très performantes (CFexpress type A), la possibilité d’enregistrer en interne en 4:2:2 10 bits jusqu’au débit maximal de 600 Mb/s est disponible. De même, il est possible d’enregistrer ses vidéos en Log afin de se laisser un maximum de marge en postproduction, et le profil couleur Cinetone, issu des caméras pros de la marque, est présent.

Plus classique, mais également bienvenue, la compression intra-image est également disponible. À qualité égale, elle génère des fichiers plus lourds, mais nécessite des ressources matérielles moins importantes pour le montage.

L’utilisateur dispose d’autre part de la possibilité de paramétrer la vitesse des transitions en AF. Cela peut sembler mineur, mais en pratique c’est très utile pour adapter la nervosité du module aux situations captées, d’autant plus que le réglage par défaut, s’il convient parfaitement au suivi de la plupart des sujets en mouvement, nous a semblé un peu trop nerveux pour réaliser de jolis transferts de points sur des plans fixes plus contemplatifs.

Ce très bon tableau d’ensemble ne doit cependant pas faire oublier quelques regrets : le véritable format 4K (dit « 4K DCI ») utilisé dans le monde de la fiction ou de la publicité est ici absent. Une volonté de ne pas concurrencer L’A7S III dédié à la vidéo ?
Un autre abus marketing est par ailleurs à signaler : le fabricant assure que le livestreaming est disponible en UHD, ce qui n’est que très partiellement vrai, car sa cadence est limitée à 15 i/s, ce qui le rend quasiment inutilisable en pratique. Pour mémoire, une vitesse inférieure à 25 i/s confère aux vidéos un aspect saccadé du plus mauvais effet quand ce n’est pas le résultat recherché. Les adeptes du genre devront donc en pratique se limiter au full HD.
Ceci étant dit, dans l’ensemble le mode vidéo de cet A7 IV est très convaincant.

Sony Alpha 7 IV Autonomie du Sony A7 IV

La batterie est connue : il s’agit de la bonne NP-FZ100 qui équipe déjà plusieurs modèles de la gamme. Si elle confère une autonomie intéressante pour un hybride, une vraie journée de photo intensive imposera l’usage d’un second accu (voire d’un troisième). Classiquement, la vidéo est encore plus gourmande. Signalons au passage un sérieux regret : Sony renoue avec ses vieux démons et ne fournit pas de chargeur indépendant. À ce niveau de gamme et de prix, c’est purement et simplement incompréhensible.

Sony Alpha 7 IV Prix et disponibilité du Sony A7 IV

Le Sony Alpha 7 IV est disponible depuis le 2 décembre au prix de 2799 euros sans objectif. Il est également proposé en kit avec une optique Sony FE 28-70 mm (f/3,5-5,6) à 2999 euros.

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Note finale du test
8 /10
A l’heure du bilan, force est de constater que le Sony A7 IV est très abouti d’un point de vue technique. Robuste et agréable à manier, il propose des performances très intéressantes et une belle qualité d’image photo et vidéo.

Certes on pourra lui reprocher quelques dérives commerciales (absence de chargeur) et marketing (livestreaming UHD limité à 15 i/s), mais ses possibilités de paramétrages et ses qualités intrinsèques plaident assez largement en sa faveur. Ce boitier est par ailleurs voué à évoluer dans un environnement riche d’accessoires divers et d’objectifs variés.

Son prix de sortie néanmoins est élevé et ne le place pas à portée de toutes les bourses. Certes, la tendance générale est à une augmentation des prix de sortie. Néanmoins dans ce cas précis nous trouvons l’addition un peu salée, d’autant plus que l’acquisition d’un chargeur et d’une seconde batterie (voire plus) vont se révéler rapidement indispensable pour la plupart des usagers.

Points positifs du Sony Alpha 7 IV

  • Conception générale (design, visée, etc.)

  • Pilotage largement personnalisable

  • Écran orientable et tactile

  • Qualité d'image photo et vidéo

  • Compatibilité UHS I et II et CFexpress Type A

  • Mode vidéo très riche

  • Qualité de l'autofocus

Points négatifs du Sony Alpha 7 IV

  • Absence de chargeur externe

  • Prix de sortie élevé

  • Livestreaming UHD/4KTV limité à 15 images par seconde

  • Absence du format vidéo 4K DCI

  • Recadrage important en UHD à 60 i/s