Test du Sony Xperia 1 VII : pourquoi c’est tellement frustrant

Le drame

Sony persiste dans sa vision d'un smartphone "différent". Prise jack toujours là, slot microSD conservé, modes photo manuels poussés… le Xperia 1 VII cultive sa différence face aux Galaxy, Pixel et iPhone dopés à l'intelligence artificielle. Mais cette différence assumée justifie-t-elle un tarif de 1 500 euros ? Réponse dans ce test.
Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid
 

Sony persiste dans sa vision du smartphone parfait, mais cette vision ressemble de plus en plus à un mirage. Le Xperia 1 VII débarque à 1 499 euros, bardé de capteurs prometteurs et d’une philosophie « pro » assumée.

Sur le papier, tout donne envie pour un technophile comme moi : prise jack, slot microSD, modes photo manuels dignes d’un reflex Alpha (et je suis propriétaire d’un RX1R). Mais la réalité quotidienne raconte une autre histoire.

Après une semaine passée avec, un constat s’impose : ce smartphone divise profondément. Il ravira une poignée de passionnés prêts à composer chaque photo comme on prépare une prise de vue pro. Mais il en décevra beaucoup d’autres, ceux qui attendent simplement qu’un smartphone à 1 500 euros fasse son travail sans demander une formation en photographie.

Sony Xperia 1 VIIFiche technique

ÉcranOLED LTPO 6,5″ • 1080 x 2340 pixels • 120 Hz • Gorilla Glass Victus 2
ProcesseurQualcomm Snapdragon 8 Elite (3 nm)
Mémoire12 Go LPDDR5x • 256 Go UFS 4.0 (extensible microSD)
Photo arrièrePrincipal 48 MP f/1.9 OIS • Ultra grand-angle 48 MP f/2.0 • Téléobjectif 12 MP f/2.3-3.5 zoom 3,5-7,1x OIS
Photo avant12 MP f/2.0
Batterie5 000 mAh • Charge 30 W filaire • 15 W sans fil
SystèmeAndroid 16 (Android 15 lors de la commercialisation) • 4 ans de mises à jour OS • 6 ans de correctifs
Connectivité5G • Wi-Fi 7 • Bluetooth 6.0 • NFC • Jack 3,5 mm
Dimensions162 x 74 x 8,2 mm • 197 g
CertificationIP65/68

Oui, ces caractéristiques impressionnent au premier regard. Le capteur principal grimpe à 48 mégapixels, l’ultra grand-angle suit le mouvement, et le Snapdragon 8 Elite, même si c’est le SoC de la fin d’année 2024, promet puissance et efficacité. Sony annonce aussi une meilleure luminosité d’écran et une durée de support étendue à quatre ans.

Tout ça semble bien, jusqu’à ce qu’on allume le smartphone. Car les chiffres ne racontent qu’une partie de l’histoire.

L’exemplaire de ce test nous a été fourni par Sony.

Sony Xperia 1 VIIErgonomie et design : le confort d’une vieille habitude

Sony ne change rien, ou presque. Le Xperia 1 VII reprend exactement les dimensions de son prédécesseur, au gramme près (enfin, cinq grammes de plus). Cette stabilité rassure les habitués mais pose question : faut-il applaudir la constance ou déplorer le manque de modernité ? La réponse dépend probablement de votre attachement à la marque.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Le format allongé 19,5:9 reste la signature visuelle du smartphone. Plus étroit que les mastodontes Galaxy ou iPhone Pro Max, il se manie facilement à une main. Précisons ici que Sony a décidé d’abandonner ce format sur le tout nouveau Xperia 10.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

On apprécie le Xperia 1 VII dans les transports bondés, on le glisse sans effort dans une poche de jean. Ces dimensions particulières sont top pour ça, même si l’écran paraît parfois étriqué face aux dalles généreuses de la concurrence.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Le dos texturé de micro-picots est aussi très particulier. Cette finition discrète offre une excellente adhérence sans jamais accrocher les traces de doigts. Le téléphone ne glisse pas des mains, même après une heure de photo intensive. Les protections Gorilla Glass Victus (arrière) et Victus 2 (façade) rassurent sur la résistance aux rayures quotidiennes, malgré le plastique à l’arrière. La certification IP68 est là, mais c’est le cas depuis longtemps chez Sony Xperia.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

La tranche droite concentre l’essentiel. Le lecteur d’empreintes latéral réagit avec une rapidité bluffante, le bouton de volume se manipule sans effort, et le déclencheur photo à deux niveaux rappelle immédiatement les boîtiers reflex. Ce dernier permet d’ouvrir l’appareil photo même écran verrouillé, un gain de temps pour les photos spontanées. Dommage que le mode automatique gâche ensuite le plaisir (mais ça je vous spoile la suite).

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Le tiroir nano-SIM/microSD s’extrait à l’ongle, sans outil dédié. La prise jack 3,5 mm trône toujours fièrement en haut du smartphone. Les mélomanes apprécieront ça, même si la majorité des utilisateurs a déjà basculé vers le sans fil.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Les haut-parleurs stéréo frontaux impressionnent. Logés dans les bordures supérieure et inférieure, ils délivrent un son ample et équilibré sans jamais être obstrués par les mains en mode paysage. Le rendu audio surpasse nettement la plupart des smartphones premium actuels.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

L’absence d’encoche ou de poinçon est aussi à contre-courant. Sony maintient une bordure supérieure visible pour y loger la caméra selfie, ce qui préserve l’intégrité de la dalle. Une approche puriste, mais peu « moderne » esthétiquement. Question de priorités, encore une fois.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Dernier point frustrant : la boîte vide. Aucun chargeur, aucun câble USB-C, rien. Cette économie paraît mesquine sur un smartphone facturé 1 500 euros.

Sony Xperia 1 VIIPerformances : la chaleur du compromis

Le Snapdragon 8 Elite propulse le Xperia 1 VII avec une puissance théorique impressionnante. Cette puce date de fin 2024, mais on ne peut pas en vouloir à Sony : ce smartphone est sorti en juillet 2025. C’est nous qui avons pris un peu trop de temps à le tester.

Il est puissant, cette puissance se ressent immédiatement. Les applications s’ouvrent sans délai, la navigation est fluide même avec trente onglets Chrome actifs, et le multitâche ne provoque jamais de ralentissement. Sony maîtrise l’optimisation logicielle.

En usage gaming réel, cette limitation se vérifie. Genshin Impact tourne impeccablement en détails maximaux pendant quinze minutes, puis les framerate commencent à vaciller. Le téléphone bride progressivement sa puissance, il passe de 60 fps stables à 45-50 fps hésitants. Rien de catastrophique, mais loin de l’excellence attendue à ce prix.

La chaleur devient rapidement perceptible. Après trente minutes de jeu exigeant ou de montage vidéo 4K, la tranche arrière atteint 49°C selon nos mesures. Cette température ne brûle pas les doigts mais gêne nettement la manipulation. On se demande aussi quel impact cette chaleur répétée aura sur la longévité de la batterie.

Oups

L’application Game Enhancer tente de limiter les dégâts. Elle propose de privilégier les performances ou l’autonomie, affiche en temps réel les fps, la température du processeur et la consommation énergétique. Des fonctions d’enregistrement d’écran et de streaming complètent l’arsenal. Un outil complet, mais qui ne résout pas le problème thermique fondamental.

Le stockage de 256 Go paraît juste en 2025. Mais on peut ajouter jusqu’à 2 To de stockage externe, même si les vitesses restent inférieures à la mémoire interne (environ 90 Mo/s en écriture avec une carte UHS-I).

C’est un détail, peut-être pour vous, mais l’absence d’option 512 Go est dommageable. À ce tarif, Sony devrait proposer au minimum deux configurations. Les concurrents chinois offrent systématiquement 512 Go de base pour moins cher. C’est certainement une simplification commerciale plus qu’une contrainte technique réelle.

Le bilan performances reste donc mitigé. Oui, le Xperia 1 VII possède la puissance brute nécessaire pour tout faire. Mais la gestion thermique limite rapidement cette puissance dès qu’on sollicite intensivement le smartphone. Un compromis qui peut décevoir ceux qui attendent d’un smartphone qu’il maintienne ses performances dans la durée.

Sony Xperia 1 VIIÉcran : la fidélité est bien là

La dalle OLED LTPO de 6,5 pouces affiche 1 080 x 2 340 pixels. Cette définition Full HD+ surprend sur un smartphone premium, car oui, Sony a abandonné la 4K des anciens modèles. Franchement ? Ça ne se voit pratiquement pas à l’usage. La netteté reste excellente à distance normale de lecture, et les 396 ppp suffisent largement pour un affichage confortable.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Le taux de rafraîchissement variable de 1 à 120 Hz via la technologie LTPO garantit une fluidité remarquable. Les animations système glissent avec élégance, le défilement des pages web paraît instantané, et les transitions entre applications sont douces. Sony a vraiment travaillé cette optimisation logicielle.

La luminosité maximale grimpe à 1 416 cd/m² en SDR, selon nos mesures, et 1 760 cd/m² en HDR. Malheureusement, les Galaxy S25 Ultra (2 500 cd/m²) ou Pixel 10 Pro (2 923 cd/m²) font mieux.

La colorimétrie est le véritable point fort. En mode Créateur, nos mesures révèlent un delta E de 1,23 et une température de couleur à 6 503 K, et donc quasi les 6 500 K de référence. Cette fidélité chromatique montre surtout un rendu fiable pour la retouche photo ou le montage vidéo.

En mode recommandé par défaut, le delta E est moins bon. Le rendu est légèrement plus punchy, davantage adapté à la consommation de médias. Pour nous, c’est vraiment une approche à deux vitesses qui va satisfaire à la fois les puristes et les utilisateurs lambda. Pour ça, bravo Sony.

Par contre, le format 19,5:9 implique des bandes noires lors du visionnage de contenus cinématographiques classiques. Sony a abandonné le ratio ultra-allongé 21:9 de ses anciens modèles, le constructeur japonais se rapproche des standards actuels. Ce compromis est certainement mieux.

Les angles de vision trahissent une légère dérive vers le bleu sur les côtés. Ce défaut commun aux dalles OLED s’avère plus prononcé ici que sur les meilleurs smartphones. En utilisation seul, ça passe inaperçu. Mais dès qu’on partage l’écran à plusieurs, les variations de teintes deviennent perceptibles. Un détail qui ne devrait pas exister à ce niveau de prix.

L’absence d’encoche ou de poinçon offre une immersion totale lors du visionnage de vidéos. Avec les haut-parleurs frontaux, on obtient une expérience cinéma très sympas. Pour les séries et films, c’est un vrai régal. On regrette d’autant plus que la luminosité maximale ne suive pas complètement.

Sony Xperia 1 VIIPhotos et vidéos : le drame

Voilà le cœur du problème. Le Xperia 1 VII embarque un capteur principal Exmor T de 48 mégapixels, un module ultra grand-angle également de 48 MP, et un téléobjectif à focale variable. Sur le papier, cette configuration promet merveilles.

Sony Xperia 1 VII // Source : Frandroid

Dans les mains, elle provoque autant de satisfaction que de frustration, selon qu’on maîtrise ou non les arcanes de la photographie.

Le mode automatique déçoit

Sortons le téléphone pour une photo rapide. Un moment de vie à saisir, un paysage qui vous interpelle, un enfant qui sourit. On vise, on déclenche, et là… déception. L’image sort terne, presque fade. Les couleurs manquent de vie, le piqué n’est pas au rendez-vous. Pire encore, l’autofocus a parfois raté son coup, ce qui laisse une légère flou sur le sujet principal alors que la lumière était excellente.

Cette inconstance mine le plaisir. On ne peut jamais vraiment faire confiance au mode automatique. Chaque photo devient une loterie. Parfois ça passe, souvent ça casse. Pour un smartphone à 1 500 euros censé rivaliser avec les iPhone et Galaxy, c’est tout simplement inacceptable. La concurrence délivre des résultats fiables à 95 % des prises en mode auto. Sony plafonne péniblement à 60 %.

Le traitement logiciel « naturel » tant vanté par Sony est un piège. Oui, les puristes apprécieront cette fidélité qui préserve les teintes réelles sans survitaminer les couleurs. Mais pour la majorité des utilisateurs habitués à Instagram, cette approche produit des images sans âme. On ouvre la galerie après une journée de balade et on se demande pourquoi nos photos paraissent ternes comparées à celles de nos amis sur leurs iPhone, Pixel ou Galaxy.

Le mode Pro exige trop

Pour obtenir le véritable potentiel du capteur, et encore, il faut basculer en mode Photo Pro. Là, ça change. Les couleurs retrouvent leur profondeur, les détails explosent, la dynamique s’améliore. On comprend soudain pourquoi Sony insiste tant sur ses capteurs. Sauf qu’il a fallu régler manuellement l’ISO, ajuster la balance des blancs, choisir la vitesse d’obturation, et composer soigneusement la scène. Mais aussi, souvent, travailler la photo en post-production, via un logiciel type Lightroom.

Ce processus prend du temps. Beaucoup de temps. Trop de temps pour la plupart des situations du quotidien. Le moment spontané qu’on voulait capturer ? Il est déjà passé pendant qu’on bidouillait les réglages. Cette philosophie convient parfaitement aux photographes patients qui préparent chaque prise comme une œuvre. Pour tous les autres, c’est un cauchemar.

L’interface Photo Pro reprend les codes des boîtiers Alpha de Sony. Une excellente idée sur le principe, frustrante en pratique pour ceux qui ne possèdent pas ces appareils. Les menus regorgent d’options, les modes se multiplient, les réglages nécessitent une vraie compréhension technique.

On se retrouve à consulter des tutos YouTube pour comprendre comment obtenir une simple photo correctement exposée.

L’ultra grand-angle progresse, mais…

Le nouveau capteur de 48 MP améliore sensiblement la qualité de l’ultra grand-angle. Les photos gagnent en détails et en luminosité comparées au Xperia 1 VI. Les résultats restent cependant un cran en dessous du capteur principal, avec un piqué légèrement inférieur et des couleurs parfois moins fidèles.

L’angle de champ équivalent à 16 mm (0,7x dans l’interface) déçoit aussi. Moins extrême que les 13 mm des iPhone ou des Galaxy, il limite l’effet grand-angle recherché pour les paysages ou l’architecture.

Sony semble avoir voulu minimiser les distorsions, mais ce faisant, la marque japonaise a réduit l’intérêt même de cet objectif.

Le téléobjectif frustre rapidement

La focale variable de 85 à 170 mm (zoom 3,5x à 7,1x) est théoriquement une vraie différence. Sur le papier, c’est impressionnant.

En pratique, seule la focale minimale à 3,5x délivre des résultats satisfaisants. Au-delà, la qualité s’effondre progressivement. À 7,1x, les images deviennent molles, bruitées, avec des détails qui se noient dans un lissage excessif.

La nuit, le téléobjectif devient carrément inutilisable. Les photos sortent jaunâtres, bruitées, floues. On se demande franchement pourquoi Sony a maintenu ce capteur de 12 MP quand la concurrence propose désormais des périscopes de 50 MP qui pulvérisent ces performances. Le zoom optique continu reste un argument marketing séduisant, mais la réalité technique le rattrape cruellement.

La basse lumière montre les faiblesses

Dès que le soleil décline, le Xperia 1 VII accuse sérieusement le coup. Le mode nuit améliore l’exposition mais produit des images jaunâtres avec du bruit visible. Les Galaxy S25 Ultra et même un iPhone Air délivrent dans les mêmes conditions des clichés propres, lumineux, exploitables immédiatement. Le Sony nécessite systématiquement une retouche en post-production pour devenir acceptable.

Les traînées lumineuses et le flou de mouvement montrent juste une approche moins IA que la concurrence. Sony refuse d’utiliser massivement l’intelligence artificielle pour nettoyer les images, le constructeur japonais préfère un rendu « authentique ». Problème : ce rendu authentique ressemble souvent à une photo ratée pour l’œil habitué aux standards actuels.

La vidéo offre plus de satisfaction

Paradoxalement, c’est en vidéo que le Xperia 1 VII brille davantage. La capacité à filmer en 4K à 120 fps sur les trois capteurs arrière est une vraie différence. Cette performance permet de réaliser des ralentis fluides ou de bénéficier d’une latitude de recadrage en post-production. Les créateurs de contenus YouTube ou TikTok apprécieront cette polyvalence.

Le mode Video Pro reprend la logique du mode photo, avec un contrôle manuel exhaustif sur tous les paramètres. On peut gérer les profils colorimétriques, ajuster l’exposition en temps réel, et enregistrer en formats professionnels. Pour les vidéastes confirmés, c’est un vrai régal. Pour les autres, c’est encore une fois trop compliqué pour un usage quotidien.

La stabilisation fonctionne correctement en 4K 60 fps, mais se désactive mystérieusement à 120 fps pour des raisons techniques. Les séquences en mouvement rapide accusent donc un léger tremblement que les concurrents parviennent à compenser. Sony aurait dû trouver une solution, quitte à limiter légèrement la qualité d’image.

Autre problème, le passage d’un capteur à un autre, d’une optique à une autre, n’est pas naturel du tout. Cela saccade. Un défaut absent sur un iPhone, par exemple.

Des outils créatifs

Les applications Video Creator et Music Pro complètent l’arsenal. La première permet un montage multipiste directement sur le smartphone, la seconde enregistre plusieurs sources audio simultanément. Ces outils sont cool, ils séduiront les créateurs qui veulent produire du contenu sans passer par un ordinateur.

Mais franchement, combien d’acheteurs potentiels utilisent réellement ces applications ? La majorité des utilisateurs veulent juste prendre de belles photos facilement, les partager sur les réseaux sociaux, et passer à autre chose. Pour eux, ces outils complexes restent des fonctionnalités marketing vides de sens.

Le déclencheur photo est très cool

Le déclencheur physique deux crans du Xperia 1 VII est une réussite, surtout en comparaison à ce qu’Apple nous a offert. Ici, c’est tout l’inverse. Pourquoi ? Il est plus stable, précis et instinctif qu’un bouton virtuel ou capacitif.

En demi‑pression, l’autofocus se verrouille comme sur un boîtier, pour anticiper, recomposer et déclencher sans déplacer les mains. Il tombe sous l’index en position paysage, stabilise la prise, et permet d’ouvrir l’appareil photo même écran éteint pour capturer l’instant plus vite.

Enfin, la course mécanique nette et la séparation focus/déclenchement donnent un ressenti « caméra » très agréable. On ne tremble pas, on déclenche. Satisfaisant.

Le verdict photo est sans appel

Comme vous l’aurez compris si vous avez lu tout ce qui précéde, le Xperia 1 VII dispose certainement d’un excellent matériel photo, mais il est gâché par des choix logiciels très discutables.

Les modes automatiques décevants, l’interface complexe, l’absence d’IA dans le traitement, les performances en basse lumière médiocres et le téléobjectif frustrant créent une expérience globalement décevante pour le prix demandé. Sony vise certains photographes, mais rate la grande majorité des utilisateurs restants qui cherchent juste un bon appareil photo de smartphone.

Sony Xperia 1 VIILogiciel : Android épuré mais daté

Le Xperia 1 VII tourne sous Android 16, il a été commercialisé sous Android 15 en juin 2025, avec quelques optimisations. Ici, Sony adopte une approche minimaliste avec seulement deux applications tierces préinstallées. Pas d’interfaces surchargées. On apprécie vraiment de le démarrer la première fois, c’est un smartphone « propre ».

L’interface conserve un esprit proche de l’Android stock avec quelques touches Sony. Le menu des réglages rapides affiche huit icônes au lieu des quatre boutons géants d’Android 15 standard. La barre latérale Side Sense reprend le concept des panneaux Edge de Samsung, avec l’accès rapide aux applications et quelques réglages.

Quelques bugs aussi

Malheureusement, certains éléments d’interface semblent figés dans le passé. Quelques menus conservent le design d’il y a dix ans, avec des polices désuètes et des icônes pixelisées. Cela créé une incohérence visuelle gâche l’impression générale. On se demande si Sony dispose encore d’une équipe dédiée à l’interface utilisateur ou si elle se contente du minimum syndical.

D’autant plus que si vous vous attendez à une interface à la Pixel… ça y ressemble, mais de loin. Mais on perd une grosse partie du côté fun des Pixel, c’est vraiment de l’Android standard avec peu de fonctions uniques et de rajouts.

Quant à la politique de mise à jour, elle progresse timidement avec quatre ans de mises à jour Android et six ans de correctifs de sécurité. Google, Samsung et Honor proposent désormais sept ans de support sur leurs smartphones. Encore une fois pour un smartphone vendu 1 500 euros… vous connaissez désormais la chanson.

Sony Xperia 1 VIIAutonomie : une bonne surprise

Voilà enfin un point vraiment positif. La batterie de 5 000 mAh offre une bonne autonomie. En usage quotidien normal (navigation web, appels, streaming musical, quelques photos), le smartphone tient facilement une journée complète avec 30 à 40 % de batterie résiduelle en soirée. En usage modéré, on atteint même deux jours pleins sans recharge.

Sony a vraiment travaillé l’optimisation logicielle, associée à l’efficacité énergétique du Snapdragon 8 Elite gravé en 3 nm. Les modes d’économie d’énergie intelligents prolongent encore cette autonomie. C’est historique ça chez Sony, depuis longtemps.

La recharge gâche malheureusement ce bilan positif. Limitée à 30 W en filaire, elle nécessite 1 heure 24 minutes pour un plein complet. Trente minutes de charge atteignent 53 %, suffisant pour récupérer une demi-journée d’autonomie. Mais on attendait mieux.

À 1 500 €, Sony devrait proposer au minimum une charge 40 à 65 W. Et je ne compare même pas aux concurrents chinois qui proposent une puissance de charge filaire à plus de 80 W.

La charge sans fil de 15 W et la charge inversée complètent les options. La première convient pour une recharge nocturne, la seconde dépanne occasionnellement des écouteurs ou une montre connectée.

Notez que Sony propose aussi la fonction Battery Care qui limite la charge à 80 % pour préserver la batterie. Une bonne chose.

Sony Xperia 1 VIIPrix et disponibilité

Sony facture le Xperia 1 VII à 1 499 euros en France, uniquement en version 256 Go. Ce tarif le place parmi les smartphones les plus chers du marché, plus cher qu’un Galaxy S25 Ultra. L’équation économique ne tient tout simplement pas.

Si vous avez vraiment 1500 euros de budget, on vous conseille de lire attentivement notre guide d’achat des smartphones haut de gamme.

Pour aller plus loin
Quel smartphone haut de gamme choisir en 2025 : notre sélection

Notre avis sur Le Sony Xperia 1 VII

Design
8
Sony ne change rien, et ça se voit. Le format reste agréable, la prise jack et le microSD font plaisir, la certification IP68 rassure.

Mais à 1 500 €, ces bordures visibles paraissent datées et l'absence totale d'accessoires dans la boîte agace.

Le déclencheur photo à deux niveaux reste utile, la qualité de fabrication ne déçoit pas. Problème : cette constance rassure les fidèles mais n'attirera aucun nouveau client. Sony mise sur la stabilité plutôt que l'innovation, un pari commercial risqué.
Performances
7
Le Snapdragon 8 Elite délivre une puissance brute excellente au quotidien. Les applications volent, le multitâche reste fluide, les benchmarks rivalisent avec le Galaxy S25 Ultra. Sur le papier, c'est parfait.

En pratique, la surchauffe gâche le plaisir. Le smartphone bride ses performances de 43 % après vingt minutes de jeu ou de montage vidéo. À 48°C en main, l'expérience devient inconfortable. De plus, le stockage limité à 256 Go est dommage, malgré le slot microSD.
Écran / affichage
9
L'écran OLED 120 Hz impressionne par sa colorimétrie en mode Créateur. Le delta E est excellent, ce qui ravira les créateurs, la fluidité reste exemplaire, et l'absence d'encoche préserve l'immersion. Sony maîtrise visiblement la calibration.

Mais la luminosité maximale (1 713 cd/m²) reste inférieure aux meilleurs smartphones.
Photo
6
Voilà le cœur du problème. Le matériel photo reste excellent avec ses capteurs de 48 MP, mais le mode automatique déçoit profondément. Photos ternes, autofocus capricieux, dynamique limitée, IA quasi-absent : l'expérience quotidienne frustre régulièrement. Pour obtenir de belles images, il faut maîtriser les modes manuels comme sur un reflex.

La vidéo 4K 120 fps sauve partiellement les meubles pour les créateurs de contenus. Mais encore une fois, les outils complexes (Video Pro, Music Pro) s'adressent à une niche.
Logiciel
7
Android 16 dans une interface minimaliste fait plaisir après les surcouches surchargées de certains concurrents. Seulement deux applications tierces préinstallées, c'est respectueux. Les touches Sony (menu rapide dense, Side Sense) améliorent légèrement l'expérience.

Mais certains menus paraissent figés dans le passé avec des designs vieillots. Pire : quatre ans de mises à jour Android contre sept chez Google, Samsung et Honor.
Autonomie
8
L'autonomie est le rare point vraiment positif. Les 5 000 mAh tiennent facilement une journée complète avec 30-40 % de batterie en fin de journée, voire deux jours en usage modéré.

La recharge, par contre, ce n'est pas top. Les 30 W nécessitent plus de 80 minutes pour un plein complet.
Note finale du test
6 /10
Le Sony Xperia 1 VII est techniquement excellent mais pratiquement frustrant. Son autonomie très correcte, son écran fidèlement calibré et sa connectique complète séduisent sur le papier. Les modes photo manuels offrent effectivement un contrôle digne d'un reflex aux rares utilisateurs capables de les maîtriser.

Mais franchement, qui achète un smartphone à 1 500 euros pour passer cinq minutes à régler chaque photo ? La majorité des utilisateurs attendent d'un smartphone premium qu'il délivre d'excellents résultats en mode automatique, rapidement, sans compromis. Le Xperia 1 VII échoue sur ce point. Son traitement photo "naturel" produit trop souvent des images ternes qui nécessitent une retouche. Son autofocus instable rate des moments importants. Son téléobjectif déçoit dès que la lumière baisse.

La recharge lente (30 W), le stockage limité à 256 Go sans option supérieure, et la durée de support réduite à quatre ans d'Android achèvent de fragiliser un positionnement déjà bancal. Pour 1 499 euros, Sony demande une prime de niche considérable sans offrir l'excellence attendue en retour. Les alternatives comme le Galaxy S25 Ultra ou le Google Pixel 10 Pro proposent une expérience plus aboutie pour un tarif inférieur.

Ce smartphone s'adresse à une cible minuscule : photographes mobiles confirmés qui recherchent des modes manuels complets, des fans irréductibles de Sony, les audiophiles exigeant une prise jack, ou collectionneurs de smartphones atypiques prêts à payer le prix de la différence. Pour tous les autres, c'est-à-dire la grande majorité des acheteurs potentiels, le Xperia 1 VII reste un beau produit qu'on ne peut malheureusement pas recommander sans réserves. Vraiment dommage.

Points positifs du Sony Xperia 1 VII

  • Bonne autonomie

  • Écran OLED 120 Hz fidèlement calibré

  • Connectique généreuse (jack 3,5 mm et slot microSD)

  • Modes photo et vidéo manuels d'une richesse professionnelle

  • Design compact et ergonomique avec déclencheur photo dédié

  • Déclencheur photo dédié sur deux niveaux

Points négatifs du Sony Xperia 1 VII

  • Mode photo automatique décevant

  • Recharge lente (30 W)

  • Téléobjectif médiocre en basse lumière avec zoom 7x décevant

  • Prix excessif

  • Support logiciel limité (4 ans Android)

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