
Lors de mon passage à Pékin la semaine dernière, j’ai fait un détour par un showroom Tesla pour découvrir de près le nouveau Model Y L, ce SUV rallongé et réservé (pour le moment) au marché chinois, avec une petite quinzaine de nouveautés face au Model Y classique.

En statique, sans avoir eu la chance de l’essayer sur route, j’ai pu en faire le tour, m’installer à bord et prendre le temps d’observer ses différences avec le Model Y standard que nous connaissons en Europe. On a d’ailleurs listé 14 différences dans un article dédié.
Et je dois bien l’avouer : après cette première prise en main, je n’ai qu’une envie, c’est qu’il débarque sur nos routes.
Un design presque identique, mais plus affirmé
De l’extérieur, on retrouve sans surprise les codes esthétiques du Model Y. Pourtant, Tesla a profité de cette version rallongée pour apporter quelques retouches. Le toit vitré se prolonge plus bas, tandis qu’un spoiler arrière spécifique vient donner un peu plus de tempérament à la silhouette. Ces changements sont subtils mais ajoutent une pointe d’agressivité bienvenue.

Les proportions évoluent aussi. Avec ses 4,98 m de long (contre 4,80 m pour le Y classique) et son empattement (distance entre les essieux avant et arrière) rallongé de 18 cm, le Model Y L paraît plus posé, plus élancé. Cela se ressent visuellement sans dénaturer la ligne.

Le modèle exposé chaussait les nouvelles jantes « Mecha Wheels » de 19 pouces, assez réussies dans le style, mais pour l’instant, aucun autre choix n’est proposé. Une restriction frustrante pour qui aime personnaliser sa Tesla.
À bord : l’espace comme maître-mot
En montant à l’avant, la sensation d’espace est frappante. La place y est royale, tant pour le conducteur que pour le passager. On apprécie les nouveaux appui-tête ainsi que le réglage supplémentaire au niveau de l’assise pour reposer les jambes.

La deuxième rangée est tout aussi généreuse : l’empattement allongé profite directement aux jambes, et les accoudoirs individuels ajoutent une touche de confort appréciable. Les nouveaux appuie-tête rendent les sièges globalement plus agréables que sur le Model Y actuel.

C’est toutefois la troisième rangée qui attire toute l’attention. Contrairement à beaucoup de SUV 7 places qui sacrifient cette partie, Tesla a réussi à rendre ces sièges réellement exploitables.
À 1,84 m, je pouvais y glisser mes jambes sans problème, mais la garde au toit restait limitée : de fait, cette rangée conviendra surtout à des enfants ou à de petits adultes sur de courts trajets. Reste que c’est un vrai plus pour les familles, avec même la présence d’ancrages Isofix et d’airbags latéraux.

Le plus impressionnant, c’est la modularité des sièges. On peut régler la position de la deuxième rangée non seulement depuis les boutons habituels, mais aussi directement via l’écran central, via un petit écran arrière ou même depuis la troisième rangée grâce à un bouton dédié.
Résultat : on peut ajuster en un instant l’espace pour donner plus de confort aux passagers du fond ou à ceux du milieu. Encore mieux : les quatre sièges arrière (deuxième et troisième rangées) peuvent être rabattus ou remis en place de façon motorisée, depuis le coffre ou depuis l’écran central. Tesla a pensé au côté pratique jusqu’au bout.

Côté coffre, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 353 litres lorsque les six sièges sont en place, 1 258 litres en configuration quatre sièges et jusqu’à 2 158 litres si seuls le conducteur et le passager restent assis.
À titre de comparaison, un Model Y classique offre 822 litres avec cinq sièges et 2 022 litres en deux places. En clair, le Y L perd un peu en capacité avec six sièges utilisés, mais devient redoutable une fois qu’on joue avec la modularité.
Bien évidemment, le frunk (coffre avant) est de la partie, avec la même capacité que le Model Y, à savoir 116 litres.
Équipements : ce qui change (et ce qui ne change pas)
Tesla a profité de ce Model Y L pour intégrer des évolutions déjà vues sur la nouvelle Model Y Performance européenne : un écran central de 16 pouces, contre 15,4 auparavant, ainsi qu’une nouvelle batterie de 84 kWh au lieu des 79 kWh habituels.
Dans la pratique, l’autonomie n’évolue presque pas : le gain officiel en cycle CLTC (751 km) est d’un petit kilomètre seulement face à la Model Y standard, du fait d’un poids plus élevé et d’un aérodynamisme un peu moins bon. On peut donc s’attendre à environ 600 km en WLTP.

À l’intérieur, la qualité perçue progresse légèrement, avec un système audio enrichi (18 haut-parleurs contre 15 sur le Y classique), des sièges ventilés et chauffants pour la deuxième rangée (chauffant sur la troisième rangée) et une gestion logicielle des sièges via l’écran.
Le confort global est meilleur, sans tomber dans la surenchère d’écrans et de gadgets que certaines marques chinoises ajoutent à outrance.
Sur route, à quoi s’attendre ?
Même si je n’ai pas pu le conduire, Tesla annonce que le Model Y L reste fidèle à l’esprit maison. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 4,5 secondes, soit seulement deux dixièmes de plus que la version Performance du Y classique.
Le poids grimpe de 96 kilos (2 088 kg), mais la marque compense avec des suspensions actives (comme sur la version Performance), capables de moduler confort et fermeté. Il y a deux modes : classique ou confort pour la 3ème rangée, selon si la voiture est remplie de passagers ou non. L’ajout du spoiler arrière est censé améliorer la stabilité à haute vitesse.

Tout cela donne l’image d’un SUV qui a grandi, qui offre plus de confort et plus de modularité, mais sans renier l’efficacité énergétique et la sobriété mécanique qui font la réputation de Tesla.
Pourquoi je le veux en Europe
En observant ce Model Y L, une idée m’a traversé : Tesla devient un peu le nouveau Volkswagen. Non pas par manque d’innovation, mais par sa capacité à proposer des voitures robustes, fiables, avec des moteurs électriques qui restent les plus sobres du marché et donc parmi les meilleures autonomies réelles.
Certes, les constructeurs chinois font mieux en recharge ultra-rapide ou en gadgets embarqués, mais Tesla conserve un équilibre précieux. Ici, pas d’écran inutile sur chaque appuie-tête ni de mini-frigo intégré. Juste ce qu’il faut pour une utilisation quotidienne pertinente, sans tomber dans la débauche.

Et c’est précisément pour cela que j’aimerais que le Model Y L arrive en Europe. Parce qu’il répondrait à une demande claire : celle des familles qui veulent un SUV électrique spacieux, fiable, bien pensé, sans avoir à monter jusqu’au Model X. Reste une question : si Tesla décide de l’exporter, proposera-t-il une version six places, sept places, ou les deux ? Mystère pour l’instant.
Elon Musk a déjà pris la parole sur le sujet, mais comme d’habitude, difficile de lire entre les lignes. Pour l’instant, l’idée de commercialiser la voiture hors de Chine est une possibilité, mais sans réelle information sur la date.
Concernant le prix, le Tesla Model Y L coûte 25 500 yuans (environ 3 000 euros) de plus que la Model Y à transmission intégrale. En Europe, on peut s’attendre à un surcoût plus élevé, de l’ordre de 6 000 à 10 000 euros, soit un tarif qui tournerait autour de 60 000 euros.
Quoi qu’il en soit, après cette découverte à Pékin, j’ai la conviction que ce Model Y L a toute sa place sur nos routes. Et si Tesla veut continuer de s’imposer en Europe face aux assauts des marques chinoises, ce SUV rallongé pourrait bien être l’une de ses meilleures armes, en attendant la Model Y plus abordable qui devrait bientôt pointer le bout de son capot.
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