Je suis monté à bord du nouveau Mercedes GLC électrique : un côté « wahou » mais quelques déceptions

 
Je suis monté à bord du nouveau Mercedes-Benz GLC 100 % électrique. J’ai même eu le droit à un essai dynamique de 20 minutes en passager. Voici ce que j’en ai pensé.
Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

Le GLC, c’est la voiture la plus vendue au monde par Mercedes. Un pilier du catalogue, un SUV qui a su plaire depuis des années, sans jamais chercher à révolutionner le genre. Il faut dire que c’est la voiture la plus vendue du constructeur allemand. Et voilà qu’il bascule enfin du côté de l’électrique, avec la toute nouvelle génération tout juste dévoilée à l’occasion du salon de Munich.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

À Munich, quelques journalistes triés sur le volet ont eu la chance de monter à bord de ce nouveau GLC électrique avant sa révélation publique. J’en fais partie. Voici mes impressions sur ce modèle qui arrivera sur les routes en 2026.

Avant toute chose, une précision s’impose : ce GLC électrique ne remplace pas l’actuelle version thermique qui reste au catalogue. Un choix différent du nouveau CLA, où des versions thermiques sont également prévues pour la nouvelle génération.

Un design rassurant, mais pas audacieux

Ce qui frappe d’emblée, c’est le choix de Mercedes de ne pas révolutionner son SUV star. Là où BMW a totalement réinventé le style de son nouvel iX3, Stuttgart a préféré la continuité.

Le GLC électrique reprend l’allure générale de ses prédécesseurs : un SUV de segment D, long de 4,85 m (+13 cm), musclé mais pas outrancier. Un choix qui peut sembler trop conservateur pour certains, mais qui a le mérite de ne pas dérouter les fidèles de la marque.

Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

Je suis personnellement un peu déçu, puisque cette nouvelle génération s’apparente plus à un restylage qu’à un nouveau coup de crayon.

À l’avant, difficile de rester indifférent à la calandre lumineuse. Véritable pièce néo-rétro, elle tente de mêler tradition et modernité, avec un cerclage chromé et 942 points lumineux animés. On adore ou on déteste. Moi ? J’hésite encore.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

J’aime l’idée, mais je garde une tendresse particulière pour les calandres des Mercedes des années 60/70, au même dessin générale, mais plus sobres et sans artifices. Ici, Mercedes a clairement voulu marquer une rupture symbolique.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

À l’arrière, j’ai un avis plus nuancé. J’aime beaucoup les feux en forme d’étoiles rétroéclairées, deux de chaque côté, plus expressifs que ceux de la CLA qui n’en affichent qu’un seul. Mais la barre lumineuse qui les relie me laisse perplexe : elle n’est pas continue et donne un côté inachevé à l’ensemble. Dommage.

Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

Dans l’ensemble, la ligne est élégante, statutaire, mais sans surprise majeure. C’est une évolution douce, là où certains attendaient une révolution. Et oui, une version coupé arrivera sans doute rapidement.

Un habitacle premium, spacieux et lumineux

Dès que l’on s’installe à bord, le sentiment de monter dans une vraie Mercedes haut de gamme est immédiat. Les sièges enveloppants, les matériaux soignés, la qualité perçue : tout respire le premium.

Mais le clou du spectacle, c’est évidemment l’Hyperscreen. Cet écran de 99,3 cm de large qui engloutit toute la planche de bord est fascinant. Oui, c’est une option (certainement coûteuse). Mais quel effet ! Moderne, spectaculaire, presque futuriste.

Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

De série, on doit se contenter du Superscreen : trois écrans distincts alignés, dont celui du passager qui, par défaut, sert uniquement… à afficher un fond d’écran. Pour réellement l’utiliser (climatisation, multimédia, jeux via le cloud gaming Boosteroid…), il faut payer une option supplémentaire.

C’est une simple limitation logicielle, et je trouve ça franchement abusif. Mercedes pourrait proposer un déblocage ultérieur via une mise à jour OTA. Pour l’instant, ce n’est pas prévu. Dommage.

Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

L’ambiance lumineuse est agréable, réglable à l’infini, et le toit panoramique impressionne. J’aime beaucoup sa fonction photochromatique (le verre devient opaque ou transparent à la demande). En revanche, je suis moins convaincu par les fameuses étoiles incrustées dans le verre, qui me paraissent un peu kitsch.

Côté espace, rien à dire : l’empattement allongé se ressent immédiatement, avec beaucoup de place aux jambes et à la tête, même à l’arrière. Le coffre arrière de 570 litres (jusqu’à la plage arrière ; 1 740 litres en rabattant les sièges) est correct, même si un Tesla Model Y reste devant. L’atout inattendu, c’est le frunk (coffre avant) de 128 litres.

Mercedes-Benz GLC 400 Matic électrique // Source : Mercedes-Benz

Enfin ! Après des années à snober ce compartiment avant, Mercedes s’y met depuis la CLA. Et c’est une excellente nouvelle. C’est d’ailleurs ce qui permet à Mercedes d’annoncer un coffre plus grand que sur le GLC thermique. Car sans le coffre avant, ça serait l’inverse puisque le coffre arrière perd un peu en volume.

Infodivertissement : Mercedes suit Tesla

Avec le nouveau système d’exploitation MB.OS, Mercedes franchit un cap. L’interface est fluide, réactive, et surtout évolutive grâce aux mises à jour OTA. On n’est plus sur une voiture figée dans le temps, mais sur un produit qui pourra grandir, évoluer, s’enrichir au fil des années. Un vrai « smartphone sur roues », comme chez Tesla.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

Un petit détail m’a marqué : l’avatar de l’assistant virtuel existe désormais en trois versions, contre deux sur la CLA. Quand j’ai demandé si la CLA pourrait bénéficier de cette nouvelle version, un ingénieur m’a répondu que oui, via une simple mise à jour logicielle à distance et gratuite. Il y a quelques mois encore, une telle évolution aurait été impensable chez Mercedes.

L’intelligence artificielle (connectée à ChatGPT, Bing et Google Maps) est au cœur de l’expérience, et elle est bluffante. On peut demander à la voiture de trouver un restaurant italien ouvert sur notre trajet, et elle s’occupe de tout. Ce n’est pas une simple recherche, c’est une vraie aide contextuelle. Rarement une IA embarquée m’avait semblé aussi utile et bien intégrée.

Conduite : silence et confort avant tout

J’ai pu prendre place côté passager, le temps d’une vingtaine de minutes sur route ouverte. Et ce qui m’a marqué, ce n’est pas la puissance – pourtant bien présente avec 360 kW (489 ch ; 0 à 100 km/h en 4,3 secondes) sur deux moteurs (400 4Matic) et une boîte à deux rapports – mais le silence. L’insonorisation est remarquable. Pas un bruit parasite.

Le confort est aussi au rendez-vous : les suspensions pneumatiques avalent tout, les sièges enveloppent parfaitement. Les roues arrière directrices facilitent les manœuvres à basse vitesse, malgré le gabarit. Cette option permet de faire passer le rayon de braquage de 12,1 à 11,2 mètres.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

La caméra 360° est d’une grande aide pour éviter de rayer les jantes. Et savoir que le GLC pourra tracter 2,4 tonnes m’a franchement impressionné. C’est un vrai SUV familial polyvalent.

Mercedes prépare aussi l’arrivée d’un système de conduite autonome en ville (déjà disponible en Chine et aux USA). Comme le FSD de Tesla, on entre une adresse et la voiture s’occupe de tout : arrêts aux stop, priorités, virages. En Europe, il faudra attendre l’évolution de la réglementation, mais l’option devrait arriver.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

J’ai été étonné d’apprendre l’existence de cette fonction (aussi présente sur la Mercedes CLA). Pour une simple raison : ces nouvelles voitures ne sont pas dotées de LiDAR, contrairement à l’EQS ou la Classe S.

Et pourtant, ces dernières proposent la conduite autonome de niveau 3, mais pas cette fonction de conduite autonome en ville, qui reste légalement du niveau 2++. En d’autres termes, en niveau 2, le conducteur reste responsable en cas d’accident, contrairement au niveau 3.

Batterie, autonomie et recharge : XXL (ou presque)

Mercedes a fait le choix d’une batterie de 94 kWh (capacité nette), légèrement plus petite que celle du BMW iX3. Résultat : une autonomie officielle de 713 km WLTP, contre 800 pour son rival bavarois. Sur le papier, ça peut sembler moins ambitieux. En réalité, cela reste largement suffisant : cela représente entre 3 à 4 heures d’autoroute avant une pause recharge.

Et la recharge ? Grâce à l’architecture 800 volts, le GLC accepte jusqu’à 330 kW de puissance. Concrètement, on peut récupérer 300 km d’autonomie en 10 minutes. Comptez 21 minutes pour passer de 10 à 80 %. Un bon score, même si certains modèles chinois font encore mieux.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

Du côté de la consommation WLTP, Mercedes annonce une fourchette comprise entre 14,9 et 18,8 kWh / 100 km pour cette version 400 4Matic, selon les options et finitions.

Petit détail malin : la présence d’un convertisseur 400 volts, qui permet d’utiliser sans problème les bornes Tesla Supercharger, certes moins rapides, mais bien plus abordables.

Prix, dispo et concurrence

Un détail qui m’a marqué lors de la présentation : Mercedes a confirmé que le GLC électrique sera la première voiture de la marque assemblée en partie par des robots humanoïdes. Un symbole fort. C’est probablement l’avenir de l’industrie automobile, qui évolue des bras robotisés classiques vers des robots capables de s’adapter aux tâches plus complexes.

Mercedes-Benz GLC 400 4MATIC EQ électrique // Source : Mercedes-Benz

Le GLC électrique sera produit en Allemagne (Bremen), en Hongrie (Kecskemét) et en Chine (Pékin), pour des premières livraisons prévues au cours du premier semestre 2026.

Le Mercedes GLC électrique viendra se frotter à un quatuor déjà redoutable : Tesla Model Y, Audi Q6 e-tron, BMW iX3 et Smart #5. Chacun avance ses arguments : prix et efficience chez Tesla, design osé chez BMW, continuité chez Mercedes et recharge ultra-rapide chez Smart. L’année 2026 s’annonce passionnante pour les SUV de segment D.

Reste que sur certains points, Mercedes aurait pu aller plus loin – la recharge notamment, où les Chinois creusent l’écart. Mais ce GLC n’a pas besoin de tout écraser : il doit séduire les clients Mercedes, et les convaincre de franchir le pas vers l’électrique. Et sur ce plan, il a de sérieux atouts.

Recherche IA boostée par
Perplexity