Voiture autonome : Uber quitte officiellement le navire et vend son activité

 

En pourparlers depuis octobre avec la startup Aurora, Uber tourne définitivement le dos à la conduite autonome en vendant son activité pour un montant inconnu. Une petite page qui se tourne pour le groupe américain, dont les rêves de VTC sans conducteur se volatilisent.

Uber et les voitures autonomes, c’est officiellement terminé

Mi-novembre, plusieurs sources proches du dossier indiquaient à TechCrunch qu’Uber était en discussions avancées avec Aurora pour vendre sa division dédiée à la voiture autonome, aussi nommée l’Uber Advanced Technologies Group. C’est désormais chose faite, a annoncé le géant californien dans un communiqué de presse officiel.

Deux mois après le lancement des pourparlers, les deux parties se sont mises d’accord pour un montant confidentiel. À peine sait-on qu’Uber investira 400 millions de dollars dans Aurora, qui accueillera au passage le PDG Dara Khosrowshahi à son conseil d’administration. À l’avenir, les voitures autonomes de la jeune pousse pourraient éventuellement fonctionner sur la plateforme d’Uber.

Aurora a la cote

Selon un porte-parole d’Uber cité par The Verge, Aurora s’est engagé à proposer une offre d’emploi à tous les employés d’ATG, qui compte tout de même 1200 personnes dans ses rangs. Si la société fondée en 2016 par Chris Urmson (ancien ingénieur en chef du projet de conduite autonome chez Waymo) englobe tout ce personnel, ses effectifs tripleraient. Et sa valeur financière tutoierait les 10 milliards de dollars.

Uber

Pour Aurora, cette aubaine devrait lui permettre d’attirer de nouveaux investisseurs après des levées de fonds déjà lucratives bouclées dans le passé. Fiat Chrysler, Hyundai et Byton font aujourd’hui partie de ses clients, alors que Toyota pourrait fort probablement rejoindre cette liste : le constructeur japonais avait investi un milliard de dollars dans Uber Advanced Technologies Group l’an passé, et pourrait donc maintenant se tourner vers Aurora.

Drame et scandale

Pour Uber, cette cession marque la fin d’un rêve au goût d’inachevé. Le groupe a investi des sommes colossales depuis 2015, dans l’espoir de remplacer ses VTC humains par des véhicules sans conducteur, pour ainsi se créer une flotte de taxis 100 % autonomes. Malheureusement, cette aventure entrepreneuriale a parfois tourné au vinaigre.

Outre le procès intenté par Waymo (Google) pour vol de secrets commerciaux, c’est bien la mort d’Elaine Herzberg, tuée par une voiture autonome d’Uber en mars 2018, qui a entaché l’image de la firme. Jamais rentable, la division a notamment enregistré des pertes de 303 millions de dollars entre janvier et septembre 2020.

Uber, l’heure est à la restructuration

La crise sanitaire et économique causée par le coronavirus (Covid-19) n’a pas arrangé les choses, stoppant net ses activités de transport de personnes dans de nombreux pays du monde. Pour Dara Khosrowshahi, c’en était donc trop. Uber a donc entrepris un virage fort en restructurant ses pôles d’une manière drastique : la vente de plusieurs de ses activités.

En septembre dernier, Uber Freight en Europe a été repris par la startup allemande Sennder, précédé quelques mois plus tôt par l’absorption de Jump (vélos électriques en libre-service) par Lime. Il se murmure désormais que la société discuterait déjà pour céder son service de transport aérien Uber Air, voué à devenir autonome dans un futur proche. Son partenaire Bell est-il sur le coup ? Réponse dans quelques mois.


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