L’assurance d’une voiture électrique est-elle vraiment moins chère ?

 

Outre les arguments écologiques, le passage à la voiture électrique suscite des appréhensions lorsqu’il s’agit de ses coûts : à l’achat d’abord, puis à l’entretien. Qu’en est-il de l’assurance, obligatoire pour rouler légalement en France ?

La loi française exige que pour toute voiture, le ou la propriétaire souscrive à minima une garantie Responsabilité civile afin de couvrir les dommages, corporels ou matériels, causés à autrui en cas d’accident responsable. On l’appelle aussi « assurance au tiers ». Cela vaut aussi bien pour les voitures thermiques, électriques ou hybrides. Les contrats sont généralement les mêmes, mais il faut faire attention à ne pas souscrire des versions obsolètes qui ne prendraient pas en compte les spécificités de votre voiture.

Pensez batterie

Ce qui peut le plus varier entre une thermique et une électrique se situe au niveau du moteur. Pour l’électrique, d’autant plus lorsque vous achetez un véhicule neuf, la couverture de dommages matériels, que vous soyez responsable ou non, est largement recommandée. Il faudra alors souscrire une assurance dite « tous risques », offrant une protection complète, en particulier en cas de location de la batterie par le concessionnaire. La batterie plate est en effet l’une des principales causes de panne pour les voitures électriques, suivie du pneu plat et des pannes des composants électroniques ou de logiciels, de plus en plus nombreux.

Peugeot e-2008

Votre contrat devra prendre en compte tous ces éléments, de l’assistance en passant par le remorquage vers une station de recharge ou chez un garagiste habilité à réparer les véhicules électriques… Toutes ces garanties ont un coût, certes, qui n’augmente pour autant pas forcément la note finale par rapport à votre essence ou diesel, mais qui ne le fait pas non plus baisser.

L’électrique moins cher, vraiment ?

Selon les estimations de plusieurs courtiers d’assurance, les primes d’assurance sont annoncées avec des différences de 5 à 50% entre des assurances pour auto électrique par rapport aux voitures thermiques. L’un des principaux arguments avancés étant l’autonomie encore modeste des modèles électriques sur le marché (entre 100 et 300 km pour les plus courants), ce qui limite la distance, mais aussi la vitesse de l’engin. Selon ces données, les assureurs en concluent que la probabilité d’un accident est moins élevée, résultant dans des contrats eux aussi moins onéreux.

Mais cela devrait changer assez rapidement, notamment avec les premières études du potentiel accidentogène des voitures électriques. En août 2019, la branche suisse d’Axa a sorti de premiers chiffres : le taux d’accidents est 10% inférieur à celui des versions thermiques pour les modèles compacts (comme la Renault Zoe, Nissan Leaf ou Kia e-Niro) ; une courbe qui s’inverse pour les modèles premium, avec une augmentation de 40%. Finalement, cette étude conclut que « la fréquence de sinistre est globalement comparable à celle des autres véhicules ». On peut alors s’attendre à des augmentations au niveau des assurances auto en fonction des nouvelles statistiques.

La Renault Zoe

Citée par Les Échos, Bettina Zahnd, responsable recherche accidentologique et prévention chez AXA, prévenait déjà en août 2019 : « Nous prendrons des mesures dès que nous serons sûrs que les tendances sont significatives ou dès que nous verrons que les coûts des accidents impliquant des véhicules électriques sont nettement plus onéreux que d’autres. »

Des offres commerciales suffisamment attractives ?

Surfant sur la vague de l’innovation, les compagnies d’assurance attirent de nouveaux clients avec des offres commerciales attractives. Il n’est pas rare de constater des remises de plusieurs dizaines d’euros par an. Chez Allianz, par exemple, deux mois de cotisation sont actuellement offerts pour toute nouvelle souscription de contrat pour une voiture électrique.

Mais comme pour toute assurance, le coût variera en fonction de la voiture achetée, de sa puissance fiscale, de son bonus-malus (qui peut être reporté en cas d’une transition vers une électrique) de l’âge du conducteur, de sa zone géographique et de tous les critères pris en compte par les différentes compagnies, que votre véhicule soit électrique, hybride ou thermique. Les prix évoluent d’année en année. Ce qui était vrai hier ne l’est pas forcément demain.

Les comparateurs d’assurance auto deviennent alors des outils essentiels afin de choisir le meilleur contrat en fonction de son profil et de trouver les meilleures options et garanties en fonction de ses propres usages. Ainsi, passé l’effet d’annonce, les tarifs apparaissent souvent plus élevés lorsqu’on compare des modèles équivalents.

Sur le site lecomparateurassurance.com, une simulation de premier achat de voiture ne permet pas de garantir un prix moins fort pour un modèle électrique. Ainsi, pour une personne trentenaire ayant obtenu son permis en 2019, habitant et travaillant en région parisienne, une assurance tous risques pour une Peugeot 308 5 places berline essence démarre à 95 euros par mois, contre 138 euros par mois pour une Peugeot E208 5 places berline électrique. Cela semble loin des 5 à 50% annoncés un peu partout…

Passer par un comparateur permet de mieux savoir si son assurance fait vraiment des efforts ou non sur l’assurance de son véhicule.

Une règle ne semble pas déroger : les assureurs aiment généralement récompenser les conducteurs et conductrices ayant fait le choix d’une voiture peu coûteuse et peu dangereuse.