Voitures électriques : bientôt le retour des mines en France ?

 

Le sénat publie un rapport incitant la France à créer des mines pour la construction des voitures électriques.

L’une des plus grosses exploitations minières de Cobalt du Congo // Source : À Contresens

Un récent rapport d’information du sénat au nom de la commission des affaires économiques sur la souveraineté économique de la France formule quelques recommandations relatives à l’exploitation minière et à l’approvisionnement en métaux critiques pour les véhicules électriques. L’objectif : assurer la souveraineté économique de la France.

Une dépendance énergétique qui n’est plus souhaitable

Le sénat a souhaité tirer la sonnette d’alarme sur le cas des métaux critiques et des terres rares au niveau de l’Union Européenne : « cette dépendance est d’ores et déjà une réalité pour l’Union européenne, qui est tributaire, à hauteur de 100 %, de la Chine, pour les terres rares, de 80 %, de l’Amérique du Sud, pour le lithium et de 70 % de l’Afrique, pour le cobalt » peut-on lire dans le rapport d’information.

Ainsi, dans un climat mêlant pénuries de matières premières et tensions géopolitiques sans précédent, quelques recommandations liées aux véhicules électriques et à leur besoin en matières premières ont été formulées. Et notamment, en favorisant « l’extraction ou la transformation sur le territoire national ou européen des métaux critiques nécessaires aux filières énergétiques » après avoir débloqué « au moins 100 millions d’euros pour l’actualisation de l’inventaire du sous-sol français ».

L’inventaire actuel date de 1970 et n’est pas allé plus loin que 300 mètres de profondeur. Il faut donc en effet le mettre à jour.

Créer des mines en France

L’objectif est clair : analyser les endroits, en France, pouvant accueillir des mines afin de se passer des pays lointains pour la conception de voitures électriques, que ce soit les moteurs (néodyme notamment), les batteries (lithium, cobalt, etc.) ou le châssis (aluminium, acier, etc.). Le sénat recommande aussi de s’allier avec les autres pays européens.

Le problème est qu’il n’existe à ce jour pas de mines d’extraction de lithium sur le vieux continent, les différents projets n’ayant pas pu aboutir jusqu’à présent. Pour le cobalt, il n’y a pas de solution sur le sol européen, puisque c’est un métal dont les gisements exploitables sont concentrés au Congo et en Zambie. Ainsi, il n’est pas possible dans l’immédiat de se passer des importations de ces métaux critiques.

Accélérer la construction des mines de lithium françaises

Une autre recommandation du sénat est d’accélérer la relocalisation de l’activité minière du lithium, notamment « en inscrivant les besoins miniers du système énergétique dans les stratégies française et européenne« , et en « accélérant la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minières« . En d’autres termes, faciliter les constructions de mines de lithium sur le territoire.

Pour le moment, comme le précise le rapport, « en état actuel du droit, la durée des projets miniers, de la découverte à la production, s’étale sur 17 ans en moyenne« . Une réforme du code minier s’impose donc, pour réduire ces délais.

Oui, mais des mines durables

Le rapport du sénat insiste également sur l’aspect « durable » des futures mines. C’est totalement possible, à l’image de ce projet européen de Vulcan Energy permettant d’extraire du lithium tout en produisant de l’énergie. Et le droit du travail ainsi que le droit environnemental devrait être davantage respecté en Europe qu’en Afrique ou en Amérique du Sud.

Nous noterons enfin que le géant de l’énergie Rio Tinto est toujours à la recherche d’une zone à exploiter en Europe pour produire du lithium, et pourrait peut-être considérer la France pour s’implanter si les lois étaient plus souples.


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