Goodyear vs Michelin : la guerre du pneu recyclé est déclarée, et c’est tant mieux

 

Goodyear vient de dévoiler un nouveau pneumatique composé à 90 % de matériaux recyclés. De son côté, le manufacturier Michelin ne va pas aussi loin, mais il a récemment présenté deux nouveaux pneus, l'un pour la voiture et l'autre pour le bus, contenant respectivement 45 % et 58 % de matériaux durables.

Si la transition énergétique fait rage au sein de l’industrie automobile, les manufacturiers ne sont évidemment pas épargnés non plus. Pour réduire au maximum leur impact environnemental, de nombreuses entreprises mettent en place des solutions innovantes pour tenter de minimiser leurs émissions de CO2.

Pour les manufacturiers, notamment dans l’univers du pneumatique, le recyclage est évidemment la solution la plus pertinente. Il y a quelques mois, le français Michelin a notamment présenté deux nouveaux pneumatiques, l’un pour la voiture et l’autre pour le bus, contenant respectivement 45 % et 58 % de matériaux durables.

Des pneus de plus en plus gros pour les voitures de plus en plus grosses

Noir de carbone recyclé, silice issue d’écorces de riz, butadiène biosourcé… Les solutions sont multiplies pour Michelin afin de réduire l’empreinte environnementale de ses pneus, d’autant plus que depuis plusieurs dizaines d’années, la taille moyenne des pneumatiques augmente de manière considérable, entraînant ainsi une explosion de la consommation des matières premières nécessaires à leur fabrication.

Michelin n’est pas la seule entreprise à travailler sur des pneus plus durables. En effet, l’Américain Goodyear vient de présenter une gomme de démonstration contenant 90 % de matériaux durables. Mais qu’est-ce qu’un matériau durable ? Il s’agit d’un matériau biosourcé/renouvelable, recyclé ou qui peut être produit en utilisant des procédés durables pour la conservation des ressources et / ou la réduction des émissions.

Cela fait suite à un autre pneumatique présenté par Goodyear il y a un an qui contenait alors à l’époque 70 % de matériaux durables. L’entreprise espère commercialiser cette nouvelle gamme de pneumatiques dans le courant de l’année 2023.

Un savant melting-pot

Les ingénieurs ont travaillé sur ce pneu pour lui donner une résistance au roulement inférieure à celle d’un pneu plus traditionnel. Une résistance au roulement moindre permet notamment de réduire la consommation de carburant (ou d’électricité) et l’empreinte carbone d’un véhicule thermique.

Ce nouveau pneu est composé de 17 ingrédients dans 12 composants :

  • Quatre types de noir de carbone, pour le renforcement du mélange de gommes et participer à leur longévité. L’un d’eux est normalement fabriqué en brûlant des produits pétroliers, les autres sont produits à partir de méthane, de dioxyde de carbone, d’huile végétale et d’huile de pyrolyse issue de pneus en fin de vie ;
  • L’huile de soja, qui permet de conserver les qualités de souplesse du mélange de gommes dans des températures variables. L’huile de soja est une ressource biosourcée ;
  • La silice, qui est un composant souvent utilisé dans les pneumatiques pour améliorer l’adhérence et réduire la consommation de carburant. Il s’agit d’une silice produite à partir de cendres d’écorces de riz, un sous-produit de la transformation du riz qui est souvent jeté ;
  • Du polyester recyclé à partir de bouteilles en plastique ;
  • Résines de pin bio-renouvelables, qui remplacent les résines traditionnelles à base de pétrole ;
  • Des câbles en acier à haute teneur en matières recyclées, pour les tringles et les câbles en acier qui renforcent la structure d’un pneumatique radial.

De son côté, Michelin prévoit une production globale obtenue à partir de 100% de matières biosourcées, renouvelables ou recyclées d’ici 2050, avec une étape de 40% en 2030. Les premiers pneus recyclés sont attendus d’ici deux à trois ans.


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