
Tous les ans au début du mois de juin, c’est la grande fête pour tous les amateurs de jeux vidéo. Dans le sillage laissé par l’E3, les éditeurs et constructeurs de consoles se réunissent pour faire de grandes annonces.
State of Play, Summer Game Fest, Future Games Show: Summer Showcase, Xbox Games Showcase, PC Gaming Show, ce sont plus de 10 heures cumulées de présentation de jeux qui ont eu lieu ces derniers jours.
Cette année pourtant, l’ambiance a pu paraitre étrange à plus d’un internaute, sans parler des journalistes et membres de l’industrie sur place à Los Angeles.
Un contexte bien particulier
La fête du jeu vidéo 2025, pour ne plus dire l’E3, intervient dans un contexte assez particulier. Tout d’abord, l’industrie du jeu vidéo continue de traverser une crise menant au licenciement des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo et des questions sur leurs conditions de travail.
Surtout, l’événement se déroule en particulier à Los Angeles aux États-Unis autour du Summer Game Fest organisé par Geoff Keighley, l’homme également derrière les Game Awards. Sur place, les journalistes peuvent essayer pour la première fois certains jeux présentés lors des conférences, et les développeurs peuvent pour la première fois montrer leurs nouveaux titres.
Sauf que voilà, Los Angeles était aussi le théâtre ce même week-end de vives tensions liées aux opérations de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), la police fédérale américaine de l’immigration. Cette montée de violence fait suite à l’intensification des raids, jusqu’à une mobilisation de la garde nationale ordonnée par Donald Trump dans le cadre de sa politique migratoire renforcée depuis son retour au pouvoir en janvier 2025.
Résultat, des hélicoptères qui volent au-dessus des festivités, des soldats dans les rues, et un contraste saisissant pour les personnes sur place, souligné encore davantage par la présence de nombreux jeux violents lors des présentations.
Make FPS Great Again ?
Ce contexte a-t-il eu une influence sur le contenu des conférences de jeu vidéo du week-end ? Pas vraiment. Le présentateur du Summer Game Fest, Geoff Keighley n’a pas fait de messages autour de climat pourtant particulièrement tendu.
La référence la plus proche au contexte est sans doute celle faite par Ian Proulx, cofondateur du studio 1047 Games et créateur de la série Splitgate. En marge de la présentation de Splitgate, il arborait une casquette noire « Make FPS Great Again » qui rappelle forcément la casquette rouge « Make America Great Again » de Donald Trump.
Suffisamment de monde a été interloqué pour provoquer une réponse officielle de Ian Proulx à travers le compte officiel du jeu : « je ne suis pas ici pour m’excuser, mais pour clarifier les choses. Ceci n’est pas une déclaration politique, c’est tout à fait littéral. » La casquette était donc là d’après l’intéressé seulement pour demander un retour en force des jeux de tir à la première personne. Le post est accompagné d’une photo du développeur, tout sourire, arborant à nouveau la casquette.
Cela n’a pas toujours été comme ça
Le silence de l’industrie sur le contexte aux États-Unis et en particulier à Los Angeles est-il ordinaire ? On peut relever des messages de soutiens lors des années précédentes.
L’exemple le plus parlant est sans doute l’E3 2016. Quelques jours avant l’événement, le 12 juin 2016, une fusillade a eu lieu dans une boite de nuit LGBT à Orlando.
Dans ce contexte, Geoff Keighley avait commencé sa couverture des conférences de jeu vidéo par un message de soutien : « honnêtement, je ne serais pas à l’aise pour aller de l’avant sans parler des terribles événements qui se sont produits le week-end dernier à Orlando. » Le producteur du Summer Game Fest poursuivait : « j’espère qu’aujourd’hui nous pourrons passer quelques minutes à réfléchir à la manière dont nous pouvons utiliser le pouvoir des jeux dans cette communauté pour le bien de tous, afin de nous rassembler et d’utiliser l’amour que nous avons pour ce média pour faire du monde un endroit meilleur et plus sûr. »
En juin 2020, la mort de George Floyd aux États-Unis avait poussé Sony PlayStation à repousser entièrement sa conférence de plusieurs jours pour : « pour permettre à des voix plus importantes d’être entendues. »
En 2025 et à l’heure du second mandat de Donald Trump, l’industrie du jeu vidéo fait désormais des choix de communication très différents. Il semble toutefois pertinent de rappeler que le monde du jeu vidéo n’a pas toujours tenu cette ligne apolitique (sur le papier du moins). Aujourd’hui, même s’il paraît improbable de voir l’industrie assumer des positions engagées — et encore moins militantes — dans les prochaines années, cette atmosphère de déconnexion avec le vrai monde a de quoi déstabiliser. Une atmosphère qui peut rendre difficile, voire impossible, de compartimenter la passion du jeu vidéo qui rayonne dans ce genre de moments et la réalité du contexte qui l’entoure.
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