Cela fait des années que l’industrie nous vend du rêve avec le concept du PC portable modulaire. Vous savez, cette idée séduisante qu’un ordinateur portable ne devrait pas finir à la poubelle juste parce que sa carte graphique est asthmatique.
Framework est le seul constructeur à avoir tenu bon, et aujourd’hui, ils abattent leur carte maîtresse. J’ai entre les mains non pas un simple nouveau modèle, mais la preuve par l’exemple : j’ai pris mon « vieux » Framework 16 d’il y a deux ans, et je lui ai greffé les organes de 2025.
Passer d’une Radeon un peu juste à la toute nouvelle Nvidia GeForce RTX 5070, tout en changeant le CPU pour un Ryzen AI 300. Mais cette liberté a un prix, littéralement et figurativement.
On vous encourage à lire en complément le test de la version 2023 du Laptop 16, car le châssis ainsi que l’écran n’ont pas évolué.
Framework Laptop 16 (2025)Fiche technique
| Caractéristiques | Détail de la configuration testée |
| Processeur | AMD Ryzen AI 7 350 (8-coeurs/16-threads, jusqu’à 5.0GHz) |
| Carte Graphique | Nvidia GeForce RTX 5070 (8 Go GDDR7) |
| RAM | 16 Go DDR5 (on peut monter 96 Go) |
| Stockage | 1 M.2 2280 et 1 M.2 2230 |
| Écran | IPS LCD, 16 pouces, 2560 x 1600, 165 Hz, VRR/G-Sync |
| Batterie | 85 Wh |
| Dimensions | Épaisseur max avec GPU : 21,95 mm |
| Poids | Plus de 2,4 kg avec le module GP) |
| Prix de la config | Env. 2 500 € (sans OS, sans SSD, en kit) |
La machine de ce test nous a été fournie par Framework.
Framework Laptop 16 (2025)Upgrade
Ce test est un poil différent des tests de PC portables classiques puisque… j’ai commencé par installer une nouvelle carte mère propulsée par le Ryzen AI 7 et, surtout, ce fameux module graphique arrière contenant le dGPU Nvidia GeForce RTX 5070.

On ne va pas se mentir, quand on dévisse le capot d’une machine à ce prix-là, on a toujours une petite goutte de sueur. L’upgrade du Framework 16, c’est une expérience. J’ai commencé par retirer les modules d’entrée (clavier, pavé tactile) qui sont maintenus par des aimants et quelques loquets. C’est la partie facile.
Ensuite, les choses sérieuses commencent. Il a fallu retirer la « Mid Plate », cette plaque de métal qui sépare vos doigts des composants chauds. 16 vis. Oui, vous avez bien lu. Seize vis à dévisser pour accéder à la carte mère. Heureusement, elles restent captives (elles ne tombent pas par terre), un détail tout bête qui vous sauve la vie. Framework fournit le tournevis.

Le moment critique : l’extraction de l’ancienne carte mère (celle avec le Ryzen 7 7840HS). C’est là qu’on réalise la densité de l’ingénierie. Il faut déconnecter délicatement les nappes d’écran, les antennes Wi-Fi (toujours une plaie à reclipser, ces trucs-là) et sortir le bloc.

L’installation de la nouvelle carte mère Ryzen AI 7 350 s’est faite sans heurts, si ce n’est cette peur panique de plier un connecteur. Tout s’aligne au millimètre. C’est satisfaisant. On sent que ça a été pensé pour être fait par des humains, pas par des robots en usine.
Puis le module graphique. J’ai déverrouillé l’ancien module Radeon RX 7700S à l’arrière. Il glisse vers l’extérieur comme une cartouche de console rétro. L’insertion du nouveau module RTX 5070 est un jeu d’enfant.
Attention, piège ! Si vous faites comme moi (upgrade d’un vieux modèle), mettez impérativement à jour le BIOS de votre ancienne carte mère avant de tout démonter, sinon le nouveau module GPU risque de ne pas être reconnu au démarrage.


Chez Lenovo, le code BLACKFRIDAY vous offre une remise de 500 € sur le surpuissant Legion 5i 15″. Au programme : carte graphique Nvidia RTX 5070, processeur Intel Core i7 13e génération, 32 Go de RAM, écran 165 Hz… pour 1 299 € au lieu de 1 799 €.
Une fois tout remonté, le moment de vérité : le premier appui sur le bouton Power. L’écran reste noir. 10 secondes. 30 secondes. C’est le « Memory Training » de la DDR5, c’est normal, mais je vous jure que ce sont de longues secondes. Puis le logo Framework apparaît. Victoire.
L’opération aura pris une heure au total, si j’enlève le moment où je prenais des photos et quelques vidéos, c’est honnête. C’est surtout très bien guidé par Framework.

J’ai réinstallé mes spacers, remis mon clavier, et j’ai contemplé mon œuvre. J’ai ensuite réinstallé Windows 11 proprement, mais ça c’était optionnel.
J’ai transformé mon PC de 2023 en machine de guerre de 2025 sans changer l’écran ni le châssis externe, et en gardant la batterie. C’est une sensation de propriété que vous n’aurez jamais avec un MacBook ou un Dell XPS.
Framework Laptop 16 (2025)Design et ergonomie
Maintenant qu’il est remonté, à quoi ressemble notre PC… C’est un Framework 16. Le design industriel, anguleux, brut de magnésium, n’a pas changé d’un iota. C’est solide, ça ne craque pas, mais ça manque toujours de cette finesse « premium » qu’on trouve chez la concurrence à ce prix. On est sur de l’outil de travail, pas de l’objet de luxe.

Le système de modules pour le clavier reste génial. J’ai pu remettre mon clavier, vous pouvez le décaler sur la gauche pour laisser place au pavé numérique (ou à des spacers décoratifs). Par contre, l’ajustement des modules n’est pas parfait. En passant le doigt sur les jonctions, on sent parfois un léger décalage d’un demi-millimètre. Ça accroche un peu. C’est le prix de la modularité.

Le module RTX 5070 à l’arrière allonge la machine. Ce n’est pas juste une bosse, c’est une extension physique du châssis qui embarque ses propres ventilateurs.

L’écran 16 pouces est toujours le même (2560 x 1600 pixels). Il est mat, ce qui est excellent pour bosser, mais les bordures (les bezels) sont en plastique un peu cheap.
Côté connectique, c’est le bonheur. J’ai gardé mes 6 slots d’expansion. J’ai mis de l’USB-C partout, un HDMI et un USB plein format. Le fait de pouvoir changer sa connectique à la volée reste l’argument massue de ce design. Un dongle ? Connais pas.

Enfin, le poids. Avec le nouveau module GPU et le refroidissement costaud qui va avec, la bête pèse son poids d’âne mort. On dépasse allègrement les 2,4 kg. Dans le sac à dos, vous allez le sentir. Ce n’est pas un ultraportable, c’est une station mobile transportable.
Pour ce qui est de l’écran, du clavier et du touchpad, prenez le temps de lire l’ancien test du Laptop 16. Cela n’a pas évolué.
Framework Laptop 16 (2025)Performances
C’est l’heure du duel : ancienne configuration (Ryzen 7 7840HS + RX 7700S) contre nouvelle configuration (Ryzen AI 7 350 + RTX 5070).
J’ai lancé Geekbench et Cinebench 2024, et la différence est brutale. Le nouveau processeur AMD, avec ses cœurs Zen 5, écrase son prédécesseur en multicœur. Pour de la compilation ou du rendu vidéo, c’est un gain de temps net et sans bavure.

Mais c’est sur la partie graphique que la magie opère. La RX 7700S était vaillante, mais la RTX 5070 (même bridée en version mobile) joue dans une autre cour.

En jeu, j’ai relancé Cyberpunk 2077. Sur l’ancienne config, je devais faire des concessions pour tenir le 60 fps en 1600p. Avec la RTX 5070 et l’activation du DLSS 3.5, je suis passé en mode « Ultra » avec Ray Tracing, et le jeu tourne comme une horloge, souvent au-delà des 80 fps. C’est fluide, c’est beau, c’est jouable.
J’ai testé des jeux en ligne pour voir, dont le dernier Battlefield 6. L’écran 165 Hz est enfin pleinement exploité grâce au G-Sync (qui manquait cruellement de stabilité sur la version AMD précédente). La fluidité est impeccable, pas de déchirement d’image (tearing).
Et le bruit ? L’ancien modèle soufflait fort. Le nouveau… souffle beaucoup moins, mais différemment. Les ventilateurs du module arrière brassent de l’air. En pleine session de jeu, c’est très correct, j’étais agréablement surpris.
Côté chauffe, il y a du mieux. Framework a revu la pâte thermique et le flux d’air. Si les ventilateurs se mettent en marche, c’est pour la bonne cause : le clavier reste tiède, jamais brûlant sous les doigts. Le processeur tient ses fréquences boost plus longtemps sans s’effondrer (thermal throttling).

L’autonomie m’a surpris. On pourrait croire qu’avec plus de puissance, la batterie fondrait. Mais la gravure plus fine du Ryzen AI permet de gratter un peu d’endurance en bureautique pure. Ne rêvez pas, en jeu, la batterie tient 1h. Mais pour de la web navigation, on passe la journée de travail sans trop de stress. Par contre, Framework n’est pas le roi de l’optimisation, à mon avis, ils pourraient allés plus loin dans l’optimisation de la consommation.

L’intégration logicielle est enfin mature. Le passage entre la puce graphique intégrée (pour l’économie d’énergie) et la RTX 5070 se fait de manière transparente via Advanced Optimus.
On termine par un petit bémol, le « coil whine » (grésillement électronique). J’en ai un peu sur mon modèle de test quand la carte graphique est à pleine charge. Ce n’est pas rédhibitoire, mais sur une machine à ce prix, ça agace.
Framework Laptop 16 (2025)Prix et disponibilité
C’est le moment de sortir les mouchoirs. Ma configuration minimale pour cet upgrade (si j’avais dû tout acheter neuf) tourne autour de 2 500 €.

Et je le répète : c’est livré en kit, sans Windows (comptez 145 € de plus ou une clé grise à 0,90 €), sans stockage ni mémoire vive. Si vous possédez déjà le Framework 16 et que vous achetez juste les pièces (carte mère et/ou module GPU), la facture reste salée, dépassant largement les 1200 €.
Est-ce que ça vaut le coût ? Économiquement, c’est discutable. Pour le même prix, vous avez un Asus ROG, un Razer Blade ou un Lenovo Legion « tout prêt » souvent mieux équipé en stockage. Mais ici, vous achetez une philosophie. Vous payez la R&D qui permet à ce puzzle technologique d’exister. C’est un produit de luxe pour militant de la réparabilité. Et ça sera rentable seulement si vous gardez votre machine quelques années et que vous faites évoluer les composants. Si c’est un « one shot », non cela ne sert à rien.
Framework Laptop 16 (2025)Alternatives
Si vous voulez de la puissance brute sans vous embêter avec un tournevis, le Asus ROG Strix G16 (sur Amazon) a un meilleur rapport perf-prix. Il est pas très beau, il est lourd, mais il coûte moins cher pour une puissance équivalente, voire supérieure. Par contre, le jour où le GPU lâche, c’est poubelle.
Si vous cherchez une machine de travail impeccable et que le jeu est secondaire, le MacBook Pro 16 M4 Pro vous tend les bras. L’écran est meilleur, l’autonomie est incomparable, et la finition est à des années-lumière. Mais vous entrez dans une prison dorée : rien n’est réparable, rien n’est upgradable. C’est l’anti-thèse du Framework.
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.



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