ARM dévoile ses processeurs C1 avec IA SME2 pour les Snapdragon et MediaTek 2026

Arm, c’est un nom que vous ne connaissez peut-être pas, mais cette entreprise britannique dessine les processeurs de pratiquement tous vos appareils électroniques. Votre smartphone Android ? Il tourne sur une puce Snapdragon ou MediaTek qui utilise l’architecture Arm. Votre iPhone ? Même combat : Apple utilise les brevets Arm pour créer ses puces. Cette relation paradoxale fait d’Arm à la fois le partenaire et le concurrent indirect d’Apple.

Et ARM va envoyer du lourd en 2026. Ses nouveaux processeurs C1 intègrent l’IA directement dans le CPU grâce à la technologie SME2, cela permettrait d’obtenir des performances multipliées par 5.

Qualcomm et MediaTek préparent déjà leurs Snapdragon et Dimensity basés sur cette architecture. Objectif : rattraper et dépasser Apple.

SME2 : l’IA directement dans le processeur

La révolution des puces C1 s’appelle SME2 (Scalable Matrix Extension 2). Cette technologie calcule les matrices d’IA directement dans le processeur principal, sans passer par un NPU dédié ou le GPU. Concrètement ? Votre futur Snapdragon 8 Gen 5 ou Dimensity 10000 pourra traiter la reconnaissance vocale, la traduction en temps réel ou la génération d’images IA avec une efficacité redoutable.

Arm annonce des gains impressionnants : reconnaissance vocale 5 fois plus rapide (de 1495ms à 315ms), génération audio divisée par 3, encodage qui passe de 84 à 398 tokens/seconde. Ces performances rivalisent avec les NPU dédiés tout en étant plus flexibles. Plus besoin d’attendre qu’Apple Intelligence débarque sur Android : l’IA native sera intégrée au cœur même des futurs smartphones.

Cette approche diffère radicalement des stratégies actuelles. Qualcomm mise sur des NPU Hexagon puissants mais séparés. MediaTek développe ses APU pour l’IA. Arm propose une solution plus élégante : tout dans le CPU avec SME2. Moins de latence, plus de flexibilité, meilleure intégration logicielle.

Quatre niveaux pour dominer tous les segments

Fini les Cortex. Arm structure désormais sa gamme C1 en quatre variantes. Le C1-Ultra remplace les anciens Cortex-X et vise les flagships premium. Arm promet +11 % de performances face au Cortex-X925, +20 % face au cœur Oryon de Qualcomm. Ces chiffres positionnent le C1-Ultra au niveau des puces Apple A19, voire légèrement au-dessus.

Le C1-Premium se glisse entre flagship et milieu de gamme. Cette nouvelle catégorie permet aux constructeurs de proposer des smartphones « Pro » sans le coût du C1-Ultra. Samsung pourrait l’utiliser sur ses Galaxy S27.

C1-Pro et C1-Nano complètent la gamme pour les segments des smartphones moins chers. Arm promet +16 % de performances sur le C1-Pro face au Cortex-A725, et +26 % d’efficacité énergétique sur le C1-Nano. De quoi proposer des smartphones 400-600 euros avec des performances très correctes et une bonne autonomie.

MediaTek pourrait frapper en premier

Les rumeurs pointent MediaTek comme premier adoptant des puces C1. Le constructeur taïwanais préparerait un Dimensity 10000 basé sur cette architecture pour début 2026. Une stratégie logique : MediaTek peut se différencier face à Qualcomm en proposant les dernières innovations Arm en premier.

Qualcomm suivrait avec un Snapdragon 8 Gen 5 C1 vers mi-2026. Le géant américain développe ses propres cœurs Oryon depuis le Snapdragon 8 Elite, mais pourrait adopter les C1 pour certains segments. L’enjeu : proposer l’IA SME2 sans cannibaliser ses développements maison.

Samsung pourrait être le plus gros bénéficiaire. Ses Exynos actuels peinent face aux Snapdragon et A-series d’Apple. Les C1 d’Arm offrent une solution clé en main pour rattraper le retard, surtout sur l’IA mobile qui devient essentielle avec l’explosion de ChatGPT et consorts.

Une plateforme complète

Arm ne se contente pas des processeurs. Sa plateforme Lumex CSS intègre GPU Mali G1-Ultra (ray tracing x2), interconnexions optimisées, support LPDDR6. L’ensemble promet +45 % de performances multi-coeur et +25 % en mono-coeur face à la génération précédente.

Pour aller plus loin
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Cette approche holistique rappelle la stratégie d’Apple : contrôler toute la chaîne technique pour optimiser l’ensemble. Arm propose maintenant une solution similaire aux constructeurs Android. Plus besoin de bricoler GPU Adreno + CPU Snapdragon + NPU Hexagon : tout est conçu ensemble pour fonctionner de concert.

La bibliothèque KleidiAI simplifie l’adoption pour les développeurs. PyTorch, TensorFlow Lite, llama.cpp : tous les frameworks populaires sont supportés nativement. Les apps Android pourront exploiter SME2 sans modification, contrairement aux NPU propriétaires qui nécessitent des optimisations spécifiques.

Les premiers smartphones Arm C1 débarqueront courant 2026. MediaTek ouvrira probablement le bal, suivi par les smartphones Samsung, Oppo, Xiaomi équipés de Snapdragon nouvelle génération.

Cette offensive groupée pourrait enfin offrir une alternative crédible aux iPhone sur le terrain des performances pures. Reste à savoir si Android saura exploiter cette puissance comme iOS optimise les puces Apple. Car le hardware ne fait pas tout : l’intégration logicielle reste le point fort historique de Cupertino.

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