Acheter un smartphone aux États-Unis : pourquoi le DG de Save vous le déconseille fortement

 
Acheter un smartphone à l’étranger, quoi de plus normal si on peut faire quelques économies, mais ça peut aussi être dangereux.
Huawei Pura X // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Acheter son smartphone à l’étranger peut sembler être une bonne affaire. Entre les prix plus bas et la disponibilité de modèles inédits comme les iPhone 17 Pro eSIM avec leurs plus grosses batteries, la tentation est forte.

Pourtant, cette pratique pourrait cacher certains dangers insoupçonnés. C’est l’avertissement de Rodolphe Surdez, directeur Général de Save, spécialiste du reconditionné et de la réparation de smartphones.

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Le piège invisible des bandes de fréquences

L’un des principaux risques lorsqu’on achète un smartphone à l’étranger concerne l’incompatibilité des bandes de fréquences. Chaque région du monde utilise des plages de fréquences spécifiques pour ses réseaux mobiles. Par exemple, un modèle destiné au marché américain peut ne pas prendre en charge certaines bandes utilisées en Europe pour la 4G ou la 5G.

Le résultat est souvent invisible au premier abord : le téléphone capte le réseau, mais de façon partielle. Certaines zones passent subitement en 3G, voire en absence totale de signal. La navigation devient instable, les appels peuvent se couper et la connexion de données s’effondrer.

Ce désalignement technique entraîne aussi un effet pervers. Le modem du smartphone, cherchant à compenser cette mauvaise réception, multiplie les tentatives de connexion et sollicite continuellement l’antenne. Ce processus consomme davantage d’énergie, use prématurément la batterie et peut provoquer une surchauffe.

Les modèles récents dits « globaux » réduisent largement ce risque, mais il reste bien présent sur certaines références importées directement depuis l’Asie ou les États-Unis, ou sur des versions spécifiques à un opérateur étranger.

Dual SIM, 5G… et surchauffe

Deux tendances récentes amplifient le phénomène : la généralisation des modèles Dual SIM, qui sollicitent davantage le modem, et la 5G, dont la puissance de signal est supérieure aux générations précédentes.

D’après le DG de Save, un téléphone importé peut voir sa batterie chuter de 100 % à 80 % de capacité en seulement trois mois. Pire, cette surutilisation des circuits internes pourrait, dans de rares cas, provoquer une surchauffe extrême, avec un risque d’incendie des batteries au lithium.

Des dangers réels… mais beaucoup plus rares aujourd’hui

Les mises en garde de Save reposent sur des cas réels observés, mais la réalité est aujourd’hui plus nuancée. La plupart des grands constructeurs — Apple, Samsung, Google — conçoivent désormais des modèles « globaux » compatibles avec la majorité des fréquences dans le monde. Ces téléphones savent adapter leur fonctionnement et éviter la recherche continue de réseaux inexistants.

De plus, les systèmes actuels (iOS et Android) disposent de mécanismes avancés de gestion thermique et énergétique, capables de couper automatiquement un processus avant toute surchauffe. Dans les faits, les incidents d’appareils qui s’enflamment restent extrêmement isolés par rapport aux millions de téléphones importés chaque année.

Un risque à long terme, pas immédiat

Rodolphe Surdez maintient néanmoins sa mise en garde : « Le danger n’est pas pour un touriste de passage, mais pour quelqu’un qui utilise un appareil conçu pour un autre continent pendant plusieurs mois ».

À long terme, notamment après quatre à six mois d’utilisation, les contraintes cumulées pourraient provoquer une dégradation accélérée du téléphone, voire des dysfonctionnements graves, selon lui.

Faut-il renoncer à l’achat à l’étranger ?

Acheter à l’étranger n’est pas en soi dangereux, à condition d’être bien informé. Il faut vérifier que le modèle est une version « globale », compatible avec les fréquences européennes, et s’assurer qu’il dispose d’un service après-vente valable en Europe. Dans le doute, mieux vaut s’abstenir, surtout face aux promesses parfois trompeuses de plateformes d’importation.

En résumé, le smartphone acheté à l’étranger n’est pas forcément une bombe à retardement, mais il reste un pari qui mérite réflexion — et une bonne dose de prudence.


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