On a testé Xiaomi MIUI 5 : 11 points qui le différencient de la concurrence

 

La rédaction de FrAndroid a réussi à mettre la main sur des appareils de marque Xiaomi. En attendant nos premières prises en main, nous avons passé quelques jours avec un Mi3 et un RedMi Note, l’occasion de nous familiariser avec ROM Custom MIUI. Elle est très particulière, puisque de base elle ne contient pas les Google Apps, permettant notamment d’accéder au Google Play ou à Gmail.

Qu’importe finalement, puisque MIUI possède de très nombreuses options que ne possèdent ni la version stock d’Android, ni les nombreuses interfaces constructeurs. Voici ce qu’il faut retenir de MIUI en 11 points plus ou moins originaux.

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Le launcher

Le launcher de MIUI est vraiment le centre de cette ROM. Il emprunte des idées un peu partout chez la concurrence et pas uniquement chez les constructeurs de téléphones Android. Comme chez Apple, il n’y a pas de menu des applications, tout installé d’office sur le bureau. Mais pas question de laisser vos penchants bordéliques prendre le dessus, Xiaomi a pensé à tout. Outre les traditionnelles fonctionnalités de recherches d’applications ou de création de dossiers, il est surtout possible de déplacer ou de supprimer des applications par lots.

La manipulation est très simple, il suffit de faire un appui long au milieu du bureau puis de sélectionner les applications une à une en cliquant dessus. Ces dernières vont ensuite être conservées au bas de l’écran et pourront être remises une à une sur n’importe quel volet du bureau. Enfin, si vous n’êtes pas content de l’agencement des icônes sur un volet, le fait de secouer le smartphone va le réorganiser automatiquement.

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Le reste du launcher est plus classique. Insertion de widgets, possibilité de modifier les transitions entre les volets du bureau, gestion des wallpapers (de nombreux wallpapers fixes et animés sont disponibles de base), toutes les fonctionnalités de base répondent bien présentes.

La barre de notifications

En abaissant la barre de notifications, un utilisateur d’Android Stock sera un peu décontenancé. La cause, c’est qu’elle est scindée en deux. D’un côté, on trouve les notifications pures et dures, et de l’autre les raccourcis qui sont accessibles en changeant d’onglet.

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De base, les raccourcis comprennent des fonctionnalités classiques telles que l’activation du mode avion, du Bluetooth, du mode Ne Pas Déranger, du vibreur, du son, du GPS, du WiFi, des données mobiles, et de la luminosité. Mais il est aussi possible de les modifier et d’en ajouter des nouveaux, ou de gérer individuellement chaque paramètre d’un raccourci par un appui long dessus.

Une molette permet d’accéder directement aux paramètres complets depuis cette barre de notifications. MIUI a cette particularité d’abriter une icône de Paramètres, comme pour certaines interfaces Android ou comme iOS.

L’écran de verrouillage

Le lockscreen de MIUI intègre quelques fonctionnalités bien pratiques. La première, c’est la possibilité de visualiser une notification, qu’il s’agisse d’un tweet reçu, d’un SMS, ou d’un push en provenance d’une application, directement depuis l’écran de verrouillage. Pour cela, il suffit de laisser son doigt sur le rond central. La notification s’affichera alors en détail, sans avoir à ouvrir l’application dédiée.

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En tapotant ce même rond, l’écran changera et c’est le lecteur musical qui s’ouvrira, permettant de changer la musique grâce aux touches Précédente et Suivante, ainsi que de mettre la lecture en pause.

Enfin, MIUI permet d’activer l’appareil photo et la torche à partir du lockscreen. Le premier se lance en restant appuyé sur la touche retour, tandis que le second répondra à un appui long sur le bouton home.

Le menu de sécurité

La grande nouveauté qu’apporte MIUI, c’est certainement son menu de sécurité. Composé de six applications, le Centre de sécurité permet surtout d’optimiser les performances de son terminal et la sécurité des données qu’il contient.

L’application Nettoyage permet de gérer les fichiers temporaires, les fichiers pub, les fichiers apk, et toutes les petites traces que laissent certains fichiers, et ce en un clic. Le système analyse et répertorie ses trouvailles. L’utilisateur peut alors nettoyer les fichiers qu’il souhaite, tout en conservant certains autres.

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L’application Analyse antivirus permet d’analyser le mobile et trouver à la fois les applications ou fichiers risqués, et les réelles menaces. Il est difficile de déterminer s’il s’agît d’un gadget rassurant ou d’un véritable utilitaire.

L’application de pare-feu permet de gérer ses réceptions d’appels et de SMS en établissant une Liste noire. Certains numéros peuvent être bloqués, voire même certains mots-clés dans le contenu de messages.

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Très pratique, l’application Moniteur ouvre l’accès aux applications téléchargées ou natives et permet à l’utilisateur de déterminer si elles peuvent utiliser des données mobiles ou seulement passer par le WiFi. Un onglet de statistiques permet justement de se rendre compte de nos usages, et ainsi mieux gérer notre consommation data.

Alors que l’application Permissions est présentée plus en détail dans ce dossier, la dernière application concerne d’autres paramètres de la batterie. MIUI donne la possibilité aux utilisateurs de déterminer eux-mêmes des profils d’économie de la batterie, de planifier des heures creuses ou des niveaux de charge afin de basculer vers un profil particulier.

La gestion des permissions

La gestion des permissions est certainement l’une des fonctionnalités les plus surprenantes pour qui vient d’une version classique d’Android. Au lancement de certaines applications comme Twitter ou Angry Birds, MIUI va demander à l’utilisateur d’approuver certaines permissions demandées par l’application. Ainsi, MIUI m’a demandé si je voulais autoriser Twitter à accéder à mon carnet de contact.

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MIUI va d’ailleurs un peu plus loin et affiche un onglet permission dans l’application Sécurité. Cet onglet permet de gérer très précisément le comportement de chacune des applications installées depuis une boutique. Non seulement on peut autoriser ou non certaines application à se lancer au démarrage du téléphone, mais il est également possible de demander à MIUI de surveiller ou non les demandes de permissions des applications (comme pour l’exemple de Twitter cité plus haut) et surtout de gérer une à une les permissions de chacune des applications.

Par exemple, si on a autorisé Twitter à accéder à la liste de ses contacts, il est possible à tout moment de révoquer cette permission. Xiaomi a poussé le vice jusqu’à afficher un journal de permissions pour chaque application. On peut difficilement être plus complet sur le sujet.

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Les fonctions appels/SMS : la discrétion et la paix avant tout

Xiaomi a également soigné la partie communication. Pas question de retrouver Hangouts ou toute autre application de Google, ici tout est de conception Xiaomi. Et si les fonctionnalités basiques répondent bien présentes, une multitude de bonnes idées fourmillent ici et là. À commencer par la présence au sein de l’application SMS d’une messagerie privée. Celle-ci s’active en glissant la messagerie classique vers le bas.

Lorsque le cadenas apparaît, il faut entrer un code pour accéder aux messages que vous désirez cacher. Les numéros insérés dans cette messagerie cachée ne sont pas automatiquement enregistrés dans le répertoire. En clair, tout est fait pour qu’elle reste vraiment secrète.

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Il n’y a rien de particulièrement notable dans la partie téléphonie et contact. Il est possible de trier soigneusement ses contacts, mais aussi de bloquer ou de signaler en tant que spam des numéros de téléphone. La fonctionnalité la plus originale revient toutefois au carnet d’appel qui affiche le nombre de sonneries effectuées par un appel entrant avant qu’il ait raccroché.

Le menu « Bouton » pour associer des raccourcis aux touches physiques

Encore une option qu’on voit trop rarement sur les smartphones actuels, la possibilité de personnaliser les fonctions des boutons physiques présents sous l’écran. Impossible naturellement de toucher à leurs fonctions premières (multitâches, accueil et retour), mais ce menu permet d’attribuer quelques raccourcis à ces boutons lors d’un appui long (pour fermer une application, ouvrir l’assistant vocal ou voir les applications récentes), mais aussi définir exactement ce qu’est un appui long (une pression comprise entre 0,5 et 2 secondes).boutons final

Créer un FTP en local à la volée

MIUI intègre de base un explorateur de fichier. Comme tous les téléphones Android dignes de ce nom, me direz-vous. Mais la particularité de cet explorateur de fichiers sous MIUI, c’est qu’en un seul clic, il transforme le téléphone en un serveur FTP en local. À condition d’être connecté au WiFi, cet explorateur génère une adresse IP locale afin de permettre à des utilisateurs d’accéder directement à la mémoire du téléphone. Des tonnes d’applications de ce genre existent pour Android, mais cette fonctionnalité a rarement été intégrée de base à une ROM.

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Naturellement, un menu d’option permet de gérer un peu plus finement ce FTP. Codage de transfert, sécurisation des ports, possibilité de mettre des mots de passe… Pour parfaire le tout, il ne manque finalement qu’une option pour interdire l’accès à certains dossiers.

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Ce menu permet aussi de définir quelques raccourcis et fonctionnalités que l’on peut attribuer à ces boutons lorsque l’on se trouve sur l’écran de verrouillage. Enfin, dernière possibilité, on peut choisir d’éclairer ou non les boutons physiques ainsi que la durée de temps où ils restent éclairés. On ne peut pas faire beaucoup mieux.

Les options d’affichage de l’autonomie : place à la personnalisation

La batterie possède son propre système de personnalisation. En accédant aux paramètres de celle-ci, l’utilisateur peut modifier le style de l’indicateur de batterie, et fait face à trois choix. Il peut garder une batterie sans artifices, avec simplement le “Graphique” pour déterminer le niveau de charge. Il peut aussi opter pour un pourcentage affiché à l’intérieur de l’icône batterie.

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Enfin, il peut installer une barre linéaire verte qui s’affiche au-dessus de l’écran. Son problème, c’est qu’elle fait plus penser à un bug d’affichage qu’à une vraie indication de charge. Néanmoins, la possibilité de choisir est appréciable.

Quant aux utilisations de la batterie, l’onglet ne comporte rien de plus que ce que l’on trouve sur une version classique d’Android. À noter qu’on y trouve un Mode économie d’énergie du processeur, qui une fois activé “limite les performances maximales afin de préserver la batterie et diminuer la température de l’appareil”.

 

Les applications Notes et Musique : glisser pour lancer

Dans son souci global d’animer son interface, Xiaomi a incorporé une fonctionnalité pratique et classieuse à ses applications Notes et Musique. En effet, il suffit de faire glisser son doigt vers le bas, en partant de leurs icônes, pour lancer directement la rédaction d’une nouvelle note ou lancer le lecteur musical. On en demande encore plus pour d’autres utilitaires.

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L’affichage de la vitesse de téléchargement

On termine avec un mini-détail très appréciable, il est possible d’afficher la vitesse de téléchargement du téléphone en temps réel. Dans la barre de statut, apparaît alors la vitesse en Ko ou en Mo à laquelle le téléphone reçoit les données. Ca n’a l’air de rien, mais quand on est dans le métro ou dans un endroit où l’on capte difficilement, c’est un bon moyen de savoir si son téléphone parvient réellement à recevoir des données. Et donc de savoir si on fait bien de continuer à rafraichir cette maudite timeline dans Twitter qui s’acharne à ne jamais se mettre à jour.

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Conclusion : que vaut MiUI ?

Romain et Gaël ont testé tous les deux deux téléphones de Xiaomi durant une semaine. Le premier était sur un Redmi Note tandis que le second était un Mi3. Voici leurs impressions.

  • Gaël

Cette petite semaine en compagnie de MIUI était pour le moins rafraichissante. D’une manière générale j’aime beaucoup le travail sur le design et surtout sur les animations de cette interface. Tout est très propre, les transitions de passage du launcher à une application ou d’une application à la barre de notification laissent une impression de qualité très plaisante.

Mieux, à mon sens Xiaomi a réussi à allier simplicité d’utilisation (pas de menu des applications, launcher très instinctif) avec des tonnes de petites fonctionnalités permettant de personnaliser en profondeur son téléphone. Les options sont toutes d’une très grande clarté, les menus sont sobres et leur liste ne fait pas cinq kilomètres de long (Galaxy S5, c’est toi que je vise) et Xiaomi a même pensé à des fonctionnalités pour les utilisateurs avancés. Je ne me remets toujours pas de la possibilité de transformer son téléphone en FTP local. Une idée de génie.

Non, vraiment, MIUI est une ROM qui me plaît beaucoup. Certes, elle n’a pratiquement plus grand-chose à voir avec la version Stock d’Android, mais elle ne ressemble pas vraiment pour autant aux autres. Xiaomi a repris le meilleur de tout ce qu’il se fait chez la concurrence et n’a pas hésité à enlever tous les menus et options obscures que l’on retrouve habituellement dans Android. Je dois bien avouer que j’ai été bluffé par le travail réalisé par le fabricant chinois.

Tout n’est évidemment pas parfait. Je n’ai pas installé de ROM française et j’ai donc dû batailler toute la semaine avec des menus en anglais et des caractères chinois incompréhensibles disséminés ici et là. Il n’y a d’ailleurs aucune des Google Apps installées sur le téléphone et il ne faut pas trop compter sur le Mi Market pour combler ce manque. Celui-ci est intégralement en Chinois et j’étais déjà très content de trouver Twitter et Angry Birds avec un clavier QWERTY. Si, lors de son arrivée – inévitable – en occident, Xiaomi fait l’effort d’intégrer les Google Apps à ses téléphones, je pense qu’on aura des raisons valables et supplémentaires pour râler sur TouchWiz et les autres surcouches intégrées à la truelle dans Android. Vivement.

  • Romain :

Lorsque les premières comparaisons entre MIUI et iOS ont été faites, elles ne l’ont pas été au hasard. Il y a effectivement de la pomme dans cette ROM. Du moins dans son aspect. En tant qu’ancien utilisateur d’iOS, je trouve indéniablement des traits communs à ces deux-là. L’absence de lanceur d’applications en est la première preuve, avec ce fouillis d’applications sur plusieurs pages, tout comme le design global de l’interface, en commençant par ces icônes carrées aux bords arrondis et à leurs couleurs vives.

Mais c’est là que s’arrête le mimétisme. Basé sur Android, MIUI sait parfaitement exploiter le système d’exploitation pour en faire quelque chose de pratique, fluide, et dynamique. De nombreuses fonctionnalités ont été pensées pour faciliter la tâche à l’utilisateur et apporter une expérience un poil différente de ce qui se fait ailleurs.

Le Centre de sécurité, et plus précisément la Gestion des permissions, ou encore la création de FTP, ont été pensés pour rendre à l’utilisateur les pleins pouvoirs – ou presque – sur son terminal. Une véritable façon de se l’approprier, ce qui explique évidemment le succès de MIUI dans la communauté Android.

Testé sur une version française, MIUI me laisse songeur. L’expérience est évidemment excellente, de par l’ultra-personnalisation et la praticité, mais il est évident que son design – que l’on retrouve en partie chez de nombreux constructeurs chinois – laissera de marbre certains utilisateurs bien plus accrochés à du Google “pur”.

Merci à XiaomiShop.com pour le prêt des deux smartphones Xiaomi.


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