Ces derniers temps ont été chahutés sur le marché de l’électrique, avec des baisses de prix à marche forcée chez nombre de constructeurs, contraints par Tesla qui a cassé ses tarifs sur toute la gamme. Et Volvo a compris ce besoin de tirer les prix vers le bas sur sa gamme « 40 » renouvelée, avec un XC40 Recharge zéro émission qui bénéficie désormais du bonus maximal de 5000 euros. Un rapport prix/équipement/autonomie canon, en attendant le petit frère, le EX30, révélé le 7 juin 2023.
Si ce n’est pas le cas du C40, le tout premier SUV de la marque à n’être proposé qu’en électrique n’en affûte pas moins ses arguments avec une optimisation de l’efficience et une autonomie qui grimpe en flèche. Le tout à la faveur de nouvelles versions, d’un nouveau moteur et d’un passage de la traction à la propulsion. Faut-il alors craquer pour ce C40 Recharge qui se rapproche sur le papier de ce que peut proposer un Model Y ? Quelles différences avec le XC40 ? On passe en revue ce C40 « MY24 ».
Fiche technique
Modèle | Volvo C40 Recharge (2021) |
---|---|
Dimensions | 4,43 m x 2,04 m x 1,58 m |
Puissance (chevaux) | 408 chevaux |
0 à 100km/h | 4,9 s |
Niveau d’autonomie | Conduite assistée (niveau 1) |
Vitesse max | 180 km/h |
OS embarqué | Android Automotive OS |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 62650 euros |
Prix | 44 950 € |
Essayez-la | Fiche produit Voir l’essai |
Le test a été réalisé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Volvo.
Design
Esthétiquement, le nouveau C40 Recharge ne se distingue pas vraiment du millésime précédent. Si ce n’est peut-être par de nouvelles teintes de carrosserie dans la gamme. Le Bleu Nuage et le Gris Brume si vous voulez tout savoir.
Pour le reste, le C40 se distingue de son « grand frère » XC40 par son profil fuyant de coupé, délaissant le cubisme du SUV familial pour un profil façon « fastback ». Un choix d’ailleurs surtout esthétique visant à plaire à une clientèle moins traditionnelle, car en termes d’habitabilité et de vie à bord, les différences ne sont pas énormes. On le verra plus tard.
Le dynamisme visuel du C40 passe par quelques éléments tellement bien intégrés qu’on ne les voit pour ainsi dire pas du tout. Auriez-vous par exemple remarqué que le pare-brise est légèrement plus incliné si on ne vous l’avait pas dit ? Autre détail qu’on aime, le becquet en « oreilles de chat » qui s’intègre parfaitement au pavillon. Un élément qui fait penser à une certaine Peugeot 408, laquelle l’avait repris d’un concept-car maison.
Si à l’avant les feux en marteau de Thor sont évidemment présents dans les optiques biseautées reprises depuis par le XC40, à l’arrière le dessin des feux est particulièrement travaillé : en pointillés sur la partie montante, ils débordent aussi sur le hayon, sans aller jusqu’à la bande horizontale sur toute la largeur, comme c’est tant la mode du moment. Avec le second becquet sur l’arrête centrale du hayon et le troisième feu intégré au centre, certains trouveront sans doute le tout un peu chargé. Pour une Volvo en tout cas !
Habitabilité
Malgré son allure de coupé, le C40 Recharge conserve la plateforme du XC40. Et les dimensions sont donc au centimètre près les mêmes, du moins en longueur et en largeur, respectivement 4,44 mètres et 2,03 m. En revanche, le C40 est 5 cm moins haut.
Ce que les SUV coupé gagnent en dynamisme visuel, ils le perdent en général en habitabilité. C’est vrai aussi sur ce nouveau C40 Recharge qui propose un volume de coffre de 413 litres, contre 452 pour le XC40. Une différence qui ne se ressent pourtant pas trop au moment de charger le coffre, qui bénéficie non seulement d’un rangement sous le plancher, mais aussi de la botte secrète du coffre caché sous le capot avant de 31 litres.
Les 5 cm de moins en hauteur se retrouvent en moins dans la garde au toit à l’intérieur. Mais pour autant, même si l’accès à bord en pâtît légèrement pour rentrer à bord, un adulte d’1,80 m reste à l’aise à l’arrière, loin de toucher le plafond. Quant à l’espace aux jambes, il est strictement identique à celui du XC40, et donc spacieux.
Infodivertissement et technologies embarquées
En prenant place à bord de ce nouveau C40 Recharge, on retrouve tout ce à quoi Volvo nous a habitués depuis quelques années. Du tissu, du « Microtech » façon cuir ou la fusion des deux, la sellerie du crossover suédois fait la part belle à des matériaux végans. Notre préférence pour autant va sur ce que Volvo appelle la laine mélangée : agréable au toucher, cette matière éclaircit l’habitacle (comme sur le Tesla Model Y, le toit panoramique fixe est de série), et s’accompagne du fameux levier de vitesse en cristal. Ambiance « hygge » garantie !
Si l’on trouve très peu de boutons sur la planche de bord, c’est que l’écran tactile de 9 pouces rassemble l’ensemble des fonctions de la voiture. Et le tout dans un système d’infodivertissement signé Android Automotive. Google si vous préférez. Si c’est un gage de facilité et de qualité, il nécessite tout de même une certaine habitude pour naviguer habilement dans les menus et trouver rapidement les fonctions essentielles du véhicule.
On aurait aimé une surcouche peut-être un peu plus simple à utiliser, et plus moderne tant qu’à faire. Mais peut-être que les futures mises à jour à distance y remédieront, ne serait-ce qu’un peu.
Pour y remédier, vous avez évidemment accès au fameux « Ok Google », la commande vocale qui simplifie la conduite, notamment dans l’utilisation du GPS qui n’est autre que Google Maps. Électrique oblige, la navigation intègre un planificateur d’itinéraires qui vous affiche le pourcentage de batterie prévu à la fin de votre trajet et vous propose les bornes auxquelles vous arrêter en trajet, si besoin.
Si des filtres permettent en plus de choisir vos modes de paiement, les prises compatibles ou encore la vitesse de recharge (juste la possibilité de choisir entre moins ou plus de 50 kW), le choix de l’état de charge de la batterie à destination n’est pas de la partie.
Dernier mot sur les aides à la conduite. Et Volvo ne faillit pas à sa réputation de marque focalisée avant tout sur la sécurité de ses occupants avec une dotation de série complète : City Safety (anticipation de collision intelligent), alerte de franchissement de ligne active, reconnaissance des panneaux de signalisation, limiteur et régulateur de vitesse, radars de stationnement avant… Pour la conduite autonome de niveau 2, il faut passer sur la finition intermédiaire Plus.
Conduite
Invisibles de l’extérieur, c’est du côté de la fiche technique que l’on trouve le plus de nouveautés sur ce nouveau millésime de C40 Recharge. À commencer par un nouveau moteur, désormais à aimants permanents, et développé par Volvo directement. Mais surtout, il ne se positionne plus à l’avant, mais sur l’essieu arrière. Une première chez Volvo depuis 25 ans.
Au total, ce sont trois versions du C40 qui sont proposées : la version à transmission intégrale de 408 ch, qui ajoute à l’avant un moteur asynchrone, et deux versions propulsion donc, à autonomie standard (238 ch) et étendue (252 ch).
Au volant, pas besoin de « démarrer », on passe directement en Drive et c’est parti. Les premiers tours de roue (et les suivants) se font dans un silence complet. Dès que le rythme s’accélère et qu’arrivent les premiers virages, le C40 se montre légèrement plus dynamique que son frère familial. Et ce en dépit d’un poids légèrement supérieur (une vingtaine de kilos) supérieur à celui du XC40. En revanche, la garde au sol est très sensiblement plus basse sur le « coupé ».
Le poids conséquent se ressent évidemment avec du roulis, légèrement moins prononcé là aussi que dans le XC40. La répartition des masses complètement équilibrée entre l’arrière et l’avant donne un excellent équilibre au véhicule qui sait pousser fort, qu’il s’agisse de la version de 252 ou de 408 ch. Même si cette dernière version à deux moteurs et quatre roues motrices « envoie » bien plus.
Pour ce qui est de la consommation, sur notre boucle d’essai d’une centaine de kilomètres sur les routes suédoises aux limites de vitesses légèrement inférieures à celles que l’on a en France, nous avons relevé 16,7 kWh/100 km pour la version Twin à quatre roues motrices, et 15,6 kWh/100 km pour la version Extended Range (vitesse moyenne entre 55 et 60 km/h pour les deux).
Autonomie, batterie et recharge
Côté batterie, le Volvo C40 Recharge se dote de la technologie Lithium-Ion, et deux capacités différentes selon les versions :
- 69 kWh pour le C40 Recharge (propulsion) ;
- 82 kWh pour les C40 Extended Range (propulsion) et Twin (quatre roues motrices).
Comme son nom l’indique, en anglais tout du moins, c’est la version Extended Range qui flirte avec les 600 km, 582 km pour être précis. C’est peut-être anecdotique, mais grâce au poids légèrement inférieur et une ligne de carrosserie plus effilée, c’est 9 km de plus que sur le XC40.
Pour autant, les autres déclinaisons ne déméritent pas puisque le C40 « de base » propose 477 km (22 km de plus qu’une Tesla Model Y Propulsion) tandis que le plus puissant de tous, avec ses 408 chevaux, culmine à 550 km.
Dernier petit mot sur la recharge qui profite également de ce nouveau millésime pour augmenter légèrement et passer à 200 kW. Du moins sur les deux versions les plus puissantes, car le C40 Recharge de base n’excédera pas les 130 kW. Sur le papier, c’est un peu léger pour une voiture proposant une autonomie de presque 500 km et qui donc est bien préparée pour les longs trajets.
Mais la fiche technique du C40 ne fait état d’une différence de temps de charge de seulement 6 minutes sur une recharge en courant continu de 10 à 80 % : comptez 34 minutes pour la recharge 130 kW, et 28 minutes pour celle à 200 kW.
Prix et concurrence
Contrairement à son XC40 qui bénéficie des 5000 euros de bonus écologique, ce qui fait substantiellement baisser le prix d’attaque, Volvo est moins clément avec son C40. En réalité, le positionnement tarifaire est tout juste supérieur de 2000 euros à motorisation, autonomie et équipement équivalent. Mais le C40 Recharge ne se dote pas de la finition Essential, la seule à bénéficier du bonus sur le XC40, ni même de la finition Start sur la « petite » version.
La bonne nouvelle, c’est que le tarif d’attaque de 53 330 euros pour ce C40 Recharge concerne malgré tout la version de 252 chevaux Extended Range, en finition Start déjà très bien fournie : radars de stationnement avant et arrière, caméra de recul, City Safety (détection piétons, vélos, animaux avec freinage automatique…), le toit panoramique fixe, les jantes alliage de 19 pouces, le dossier de banquette rabattage 60/40, l’écran tactile de 9 pouces central et de 12,3 pouces pour l’instrumentation…
Comptez 54 580 euros (finition Plus) pour le C40 Recharge standard de 238 ch, et 60 630 euros (finition Plus) pour la version à deux moteurs et quatre roues motrices.
De par sa taille et sa finition premium, ce sont les Mercedes EQA et BMW iX1 qui se positionneraient en face de ce C40 Recharge, mais sans offrir la carrosserie façon coupé. De plus, le iX1 n’est proposé qu’en quatre roues motrices, donc bien plus cher.
Quant au Tesla Model Y, il fait certes mieux que le C40 Recharge en termes d’habitabilité (il mesure 30 cm de plus aussi…) mais reste imbattable avec son prix d’attaque de 40 990 euros une fois le bonus déduit, mais cède 22 km d’autonomie au suédois.
Et pour un prix équivalent à celui du moins cher des C40 Recharge (mais toujours 1000 euros moins cher), vous aurez les quatre roues motrices de la version Grande Autonomie. Mais là encore, l’autonomie fait défaut à l’américaine (533 km, 40 km de moins que le C40 Recharge) par rapport au Scandinave. Tout dépend donc de ce que vous cherchez.
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