
Vous le savez sûrement si vous suivez l’actualité automobile. À partir de 2035, la vente de voitures thermiques neuves sera purement et strictement interdite. Une mesure décrétée par l’Union Européenne, qui sera en vigueur sur l’ensemble du territoire, sans aucune exception. Et ce même si elle ne fait pas du tout l’unanimité.
Quid des biocarburants ?
En effet, certains pays comme l’Allemagne et l’Italie y sont vivement opposés, et n’hésitent pas à le faire savoir. En parallèle, les ventes de voitures électriques ne progressent pas aussi bien qu’espéré. Dans ce contexte, Bruxelles va annoncer de nouvelles mesures, et peut-être certains assouplissements le 10 décembre 2025. Et elle pourrait laisser une place pour les biocarburants, comme le demandent certains Etats-membres. Parmi eux, citons le B100 ainsi que l’E85, qui sont composés en partie de matières naturelles, comme les huiles alimentaires usagées des graisses animales.


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Le B100 est composé à 100 % de biodiesel, tandis que l’E85 contient 85 % d’éthanol produit à partir de betterave, de maïs et de blé. Sur le principe, l’idée n’est pas mauvaise et permet de réduire la dépendance au pétrole. Mais tout n’est pas rose non plus, comme le déplore l’organisation Transport & Environment. Dans un récent communiqué, cette dernière s’en prend justement à ces carburants dits « propres », qui ne sont pas exempts de défauts, bien au contraire.

Et l’ONG n’y va pas par quatre chemins. Elle estime qu’un véhicule fonctionnant au biocarburant nécessite l’équivalent d’environ 120 cochons par an. Mais quelle est la raison ? Comme dit plus haut, ce type de combustible utilise de la graisse animale, venue notamment des cochons. Actuellement, les autos fonctionnant avec ces carburants consomment 1,3 million de tonnes de graisse animale chaque année. Soit l’équivalent de 200 millions de cochons abattus annuellement. Et ce n’est pas mieux avec de l’huile de cuisson.
Car selon l’organisation, il faut cuire pas moins de 25 kilos de frites chaque jour et par véhicule. Et cela ne devrait donc pas aller en s’améliorant si les biocarburants étaient encore autorisés après 2035. Mais quelle est la raison ? On sait que tous les automobilistes ne passeront pas à l’électrique, que ce soit à cause du prix ou encore de l’autonomie. Et s’il n’y aura pas d’autres alternatives, hormis le fameux biocarburant, alors une partie des conducteurs se tournera vers cette solution.
Il n’y en aura pas pour tout le monde
Résultat : la demande devrait fortement augmenter, et cela ne sera pas sans conséquences. Certes, il existe des biocarburants avancés, qui sont produits à partir de déchets. Le problème, c’est que la production de ces derniers reste assez limitée. Et elle est notamment utilisée par les secteurs aériens et maritimes, qui en ont besoin pour accélérer leur décarbonation. Si les voitures l’utilisaient aussi massivement, ces deux industries en manqueraient et seraient privées de cette ressource indispensable. Et il y a un autre souci : la dépendance à l’Asie.
L’Europe importe en effet 80 % de son huile de cuisson usagée depuis la Chine et la Malaisie. Pour les biocarburants, toutes catégories confondues, le chiffre est de 60 %. Or, si la demande augmente, le chiffre pourrait passer à 90 % d’importations à partir de 2050. C’est ce que déplore Bastien Gebel, responsable décarbonation de l’industrie automobile. Il estime que « cette offensive en faveur des biocarburants est absurde » et n’est « qu’une diversion alimentée par le lobby pétrolier pour retarder la transition » vers la voiture électrique.

Car pour lui, « les Européens ne consommeront jamais assez de frites et de porc pour répondre à la demande des secteurs maritime et aérien. Donc pourquoi vouloir de cette solution pour les voitures ? » De plus, une autre étude avait pointé du doigt les émissions de CO2 des biocarburants, largement supérieures à celles issues des carburants fossiles qu’ils sont censés remplacer. L’ONG alerte aussi sur le risque de fraude, avec des huiles vierges qui peuvent être faussement étiquetées comme étant usagées.
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