Elon Musk dessine un avenir où Starlink remplacerait Orange, Free ou Bouygues

Elon Musk dessine un avenir où Starlink remplacerait Orange, Free ou Bouygues pour vos communications mobiles.

Le patron de Space, lors d’une participation au podcast All-In, a promis de transformer Starlink en opérateur mobile capable de remplacer AT&T, T-Mobile ou Verizon aux Etats-Unis.

Cette déclaration intervient 24 heures après l’acquisition du spectre d’EchoStar pour 17 milliards de dollars.

Le spectre électromagnétique, c’est l’ensemble des bandes de fréquences radio utilisées pour les communications sans fil 4G, 5G, etc.

Chaque bande de fréquence a ses caractéristiques : le 800 MHz porte loin mais traverse mal les murs, le 2,6 GHz offre plus de débit mais sur courte distance.

Les États attribuent ces fréquences aux opérateurs via des enchères. Posséder du spectre, c’est détenir les « autoroutes numériques » sur lesquelles circulent nos appels, SMS et données.

Le « spectre EchoStar » est un ensemble de fréquences radio (notamment les bandes AWS-4 et H-block) très utiles pour des usages de télécommunications par satellite et mobile. Bref, Elon Musk avait besoin de ce spectre pour déplacer son service d’internet mobile par satellite.

Comment un smartphone peut-il se connecter directement à un satellite ?

Comment un smartphone peut-il se connecter directement à un satellite ? La technologie repose sur l’utilisation des mêmes fréquences 4G/5G que les antennes terrestres, mais émises depuis l’espace.

Pour aller plus loin
Voici direct-to-cell, la nouvelle technologie de Starlink pour remplacer la 4G et 5G sur n’importe quel téléphone

Les satellites Starlink sont équipés d’émetteurs capables de diffuser sur les bandes de fréquences mobiles classiques. Votre smartphone, lui, n’a pas besoin de modification majeure : il utilise ses antennes 4G/5G habituelles pour « voir » le satellite comme une antenne-relais très haute.

La différence ? Cette « antenne » file à 27 000 km/h à 550 km d’altitude et couvre des milliers de kilomètres carrés au lieu de quelques centaines de mètres pour une antenne terrestre

Elon Musk n’a pas tout dit

Au total, SpaceX dispose déjà de 657 satellites Starlink configurés pour la communication directe avec les smartphones, sur les 8140 actuellement en orbite. Ces « antennes relais dans l’espace » constituent la base technique du projet de Musk pour court-circuiter les opérateurs traditionnels.

Le spectre EchoStar fraîchement acquis doit augmenter les capacités de bande passante directe. Mais Elon Musk tempère lui-même ses ambitions : « Ce n’est pas exclu » qu’il rachète Verizon, mais reconnaît que les opérateurs historiques « détiennent encore une part bien plus importante du spectre sans fil » nécessaire aux communications modernes.

Voici la première limite du projet. Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile en France possèdent aussi des bandes de fréquences accumulées sur des décennies d’enchères publiques. Starlink devra soit acquérir ces spectres de bandes de fréquences à prix d’or, soit développer des technologies alternatives s’ils souhaitent être une réelle alternative à ces opérateurs en France. Et cela, dans tous les pays.

Deux ans pour modifier vos smartphones

Voici le second défi : il est nécessaire de faire une transition matérielle. Elon Musk estime qu’il faudra environ deux ans pour que les smartphones intègrent les puces compatibles avec le spectre EchoStar.

Apple, Samsung, Xiaomi devront intégrer ces nouvelles puces dans leurs designs futurs. Une négociation complexe quand on sait que ces constructeurs privilégient l’optimisation de l’espace interne pour l’autonomie ou l’épaisseur. Ajouter une puce Starlink impose des compromis techniques et des coûts supplémentaires.

Pour le moment, le rôle de Starlink est plutôt de traailler avec les opérateurs mobiles en leur fournissant une connectivité par satellite. Cela positionne Starlink comme complément plutôt que remplaçant des réseaux terrestres.

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