Suite aux révélations d’Edward Snowden en 2013, le gouvernement et le Congrès américains ont considérablement limité le pouvoir d’espionnage téléphonique de la NSA. L’agence de renseignement américaine pourra toutefois continuer à collecter des données en ligne.
Voilà maintenant deux ans qu’Edward Snowden a révélé au monde les pratiques d’espionnages abusives de la NSA. Parmi les plus choquantes (et il y en avait beaucoup), se trouvait la collecte des données téléphoniques des citoyens américains. Concrètement, la NSA recevait et stockait les métadonnées des Américains : appels, SMS, géolocalisation, heure et destinataires étaient conservés dans les serveurs de l’agence américaine. Les opérateurs téléphoniques étaient alors forcés de collaborer avec la NSA.
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Depuis le lundi 30 novembre dernier, cette collecte de données n’est plus autorisée. Quant aux données recueillies durant les cinq dernières années, elles seront effacées en février prochain. Cela fait suite à une loi votée par le Congrès américain en juin dernier, qui posait des restrictions et contrôles juridiques plus importants à l’agence de renseignement. La NSA peut toujours demander l’accès aux métadonnées de suspects aux opérateurs téléphoniques, mais elle doit préalablement avoir l’autorisation de la justice américaine et cet accès durera tout au plus six mois.
Si le Congrès limite les pouvoirs d’espionnages de la NSA, c’est avant tout pour des questions de résultats. De l’aveu même de la NSA, ce programme n’a jamais été réellement probant dans la recherche de suspects potentiels. En revanche, le programme Prism, permettant de surveiller les activités d’individus en ligne n’est pas remis en cause. La NSA peut toujours rechercher des suspects en se connectant à différents serveurs de sites web importants. Rappelons que c’est ce que prépare plus ou moins le gouvernement français avec la Loi Renseignement.
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Ils vont faire comme avant : le faire sans que la loi ne leur autorise.
Mais après tout la NSA doit presque s'en tamponner des appels téléphoniques de nos jours, c'est pour faire beau cette loi. Aujourd'hui ce sont les outils en ligne les plus utilisés (Télégram, iMessage...) d'où la continuité de l'autorisation de l'espionnage sur les serveurs.
Le problème est double. Tout d'abord les pouvoirs officiels et publics attribués à la NSA. Visiblement c'est ce qui a été "limité". Mais il y a aussi toutes les activités officielles mais non révélées au public comme par exemple l'exploitation de backdoors, la surveillance de chefs d'Etat (ou ministres ou tout haut placé) de pays "ennemis" ou "alliés", l'espionnage industriel d'entreprises concurrentes aux entreprises nationales... Ce sont ces dernières activités qui sont les plus perverses et qui ne sont visiblement pas restreintes (ou en tout cas cela ne fera pas l'objet de débats ou communiqués parlementaires ou publics).
Mince la fin d'une belle époque :(